Après le massacre, la terreur continue à Shanwei

Écrit par Li Dan La Grande Epoque
18.12.2005

Les habitants de la ville de Shanwei, dans la Province du Guangdong, en Chine, rapportent que le 6 décembre 2005, les autorités ont envoyé des policiers armés pour réprimer leurs appels. Le 8 décembre, 33 résidents ont été tués et des douzaines d’autres ont disparu. Le massacre, sans provocation, contre des civils non armés, rappelle aux observateurs le massacre de 1989 sur la Place Tiananmen. L'appel des villageois concernait une compensation convenable pour laquelle ils n’avaient jamais eu de réponse après que des fonctionnaires corrompus aient saisi leurs terres arables dans le cadre de la construction d'une centrale électrique.

  • Un villageois mort à Shanwei, Chine.(攝影: / 大紀元)

   

Un villageois, contacté le 8 décembre, a décrit la situation : « Hier, nous étions occupés à traiter les problèmes provoqués par l'incident. Nous avons compté le nombre de morts et de blessés et envoyé six corps à l'hôpital. Un villageois gravement blessé est mort et il y a encore 30 à 40 personnes portées disparues. Personne ne sait si elles sont mortes ou si elles se sont cachées. Nous avons entendu dire qu'il y a encore des corps dans les montagnes, mais il nous est interdit de pénétrer dans cette zone. Les principaux Représentants de la commune sont en danger. À partir de maintenant, les autorités n’arrêtent puis ne condamnent pas simplement les gens, elles les abattent intentionnellement. Un villageois a été tué par balle, en public, hier après-midi. »

Un villageois a dit que 33 habitants avaient été tués par balle et plus de 20 personnes étaient encore portées disparues : la plupart d’entre eux avait une vingtaine d’années. Un des disparus était un jeune homme qui travaillait dans une autre province, mais était revenu à la ville pour se marier. Quand il est allé à la centrale électrique pour voir ce qui était arrivé le 6 décembre, il a été fusillé sur place.

Un villageois a dit que les autorités ont essayé de détruire les cadavres. Après le massacre dans la nuit du 6 décembre, les autorités ont incinéré certains corps et envoyé les autres au bord de la mer pour les faire évacuer. Certains habitants ont voulu récupérer les corps, mais ils en ont été empêchés. La Police Militaire Populaire (PAP) et la police anti-émeute ont dégagé l’endroit devant la centrale électrique où elles avaient tiré sur les villageois.

Récemment, les autorités ont tenté d’étouffer cette affaire en versant de l’argent aux proches des victimes pour qu’ils disent que les gens morts s’étaient suicidés. Comme cela ne marchait pas, les autorités ont multiplié les sommes d’argent pour faire dire que c’était les représentants de la ville qui étaient les meurtriers.

La police anti-émeute empêche les habitants d’échapper au carnage

Il y a encore des milliers de policiers armés et d’hommes de la sécurité publique qui garde l'entrée de la ville. Les autorités ont aussi envoyé un tank qui a braqué son canon sur le village. Les gens ont dit qu'après que les autorités aient tiré sur les villageois le 6 décembre, la police armée continuait encore d’arrêter des habitants désarmés. Un jeune homme qui téléphonait, sanglotant à l'autre bout du fil, avait peur d’être tué. Il voulait s'échapper de la ville, mais la police en gardait l'entrée, vérifiant les cartes d'identité des gens et ne permettant à personne de sortir. Il a dit qu'un de ses voisins, qui habite Hong-Kong, a été également obligé de demeurer dans la ville, bien qu'il soit simplement revenu dans son village natal pour assister au mariage d'un parent.

Le même jour de l'incident, la police est allée à Shanwei et a arrêté trois Représentants de la ville, clamant que c’était une enquête concernant la drogue. Le chef d’accusation retenu contre eux était qu’ils se droguaient. Quand un correspondant de The Epoch Times a interviewé les villageois par téléphone vers 17h00, le 8 décembre, une villageoise criait, paniquée : « Ils viennent encore ici! Il y a quatre policiers armés qui arrêtent des habitants ! » Peu après, la communication téléphonique fût interrompue.

Les actualités télévisées de la ville de Shanwei, font état que les villageois ont ouvert le feu les premiers. Un villageois a dit en colère : « Comment les gens du peuple peuvent-ils avoir des fusils ? Le gouvernement possède tous les fusils ! »

Les téléphones sont coupés et les journalistes n’ont aucune information

Devant les interrogations de l’AFP, les fonctionnaires et la police de la ville de Shanwei ont déclaré qu'ils ne savaient rien à propos d’un tel événement et ont refusé de faire de nouveaux commentaires.

L’après-midi du 8 décembre, pendant la conférence de presse ordinaire du Ministère des Affaires étrangères, les journalistes ont posé des questions sur l'incident de Shanwei. Un porte-parole, Qin Gang, a dit qu'il n'avait pas tous les détails de la situation. Quand les journalistes lui ont demandé dans quelles circonstances la police chinoise armée est autorisée à faire feu sur les Citoyens chinois, Qin a répondu : « Quelle que soit la situation, le gouvernement chinois gouverne le pays selon la loi. »

Les interviews téléphoniques par les journalistes d'outre-mer ont été souvent coupées en plein milieu de la conversation. La Radio Free Asia (RFA) a annoncé que les lignes des téléphones fixes et des téléphones portables appartenant aux Représentants de la ville qui avaient informé RFA de la situation avaient toutes été coupées.

Quatre jours après la répression, le 10 décembre, l'agence officielle Chine Nouvelle a admis que 3 villageois ont été tués et 8 blessés dans cet événements, ces paroles contredisent celui dénoncé par les villageois. Maintenant, la ville est encore bloqué sévèrement par la police armée, les journalistes indépendants ne peuvent pas y aller pour faire une enquête. Cela empêche le compte précis du nombre de mort.

Quelques villageois ont dit qu'ils ne pouvaient pas croire qu'un gouvernement soit si cruel pour faire feu sur des villageois sans arme. Ces villageois se sont sentis impuissants. Un vieux fermier de 70 ans a dit qu'il n'avait jamais vu une chose si épouvantable de toute sa vie. « Quand le Parti communiste chinois tue le peuple, c'est encore plus effrayant que quand l'armée japonaise ou des bandits ou des gangsters ont attaqué la ville. » Il a continué, en disant que « les habitants de Shanwei sont des gens honnêtes qui peuvent supporter la privation. Comment le PCC pouvait-il faire feu sur de si braves citoyens ?! »

La principale raison de cet incident

Tout ceci provient d'un conflit dans la ville de Shanwei, au sujet de la compensation sur les terres expropriées. Les autorités municipales, pour construire une centrale électrique, se sont appropriées une grande partie de la terre des fermiers et ont également interdit aux villageois de pêcher ou d'élever des poissons dans un lac voisin. Quelques villageois ont dit qu'ils n’étaient pas opposés à la construction de la nouvelle centrale, mais que les indemnités accordées par le gouvernement central avaient été gardées par des fonctionnaires corrompus, ainsi ils n'ont pas reçu leur juste compensation pour la terre.

Les fermiers ont fait appel aux autorités en mai dernier, leur demandant de résoudre le problème de la compensation, mais personne du gouvernement ne s'en est occupé. En conséquence, les villageois ont commencé, le 21 septembre 2005, à bloquer la route menant à l’usine sur laquelle circule les véhicules de transport de la centrale électrique.