Réflexions d’un lecteur à propos des "Jiuping" (neuf commentaires)
Je vous écris après avoir lu les neuf commentaires sur le Parti communiste
chinois, la composition en est excellente. Je suis une jeune femme chinoise et
je souhaite contribuer avec l’histoire de ma famille, que je résume dans cet
article, afin de soutenir les commentaires et dénoncer aussi les crimes du PCC.
Veuillez comprendre qu’Alexander Scott n’est pas mon véritable nom car je
souhaite rester anonyme. D’avance merci de votre compréhension.
Après avoir lu les Neuf commentaires sur le PCC, j’ai réfléchi sur ma vie et
celle de ma famille sous l’impitoyable règle du Parti. Comme beaucoup d’autres
chinois qui ont grandi dans cette époque, le PCC anti-humanité et anti-dieu a
causé aux membres de ma famille de grandes souffrances.
Du fait de la politique d’enfant unique du Parti, ma mère, institutrice à
l’époque, a été forcée à avorter quatre fois pour éviter les amendes et la
possibilité d’être renvoyée de son unité de travail. Ce n’était pas seulement
physiquement préjudiciable mais aussi émotionnellement dévastateur. Des années
plus tard lorsqu’elle me parlait de son horrible expérience, elle ressentait
encore de la colère d’avoir été forcée à endurer une telle souffrance pour se
conformer à une politique inhumaine.
Durant les années tumultueuses de la Révolution culturelle, mon grand-père
paternel fut taxé de “ droitier sympathisant ”, pour avoir dit « il ne fait que
dire la vérité » après avoir lu la lettre de 10. 000 mots de Peng Dehuai. En
conséquence, ma grand-mère fut forcée à confesser les intentions, les paroles et
les actions contre-révolutionnaires de son mari, et à tirer un trait sur ses
relations avec lui. Sous la pression et les interrogatoires, ma grand-mère a dit
tout ce que les révolutionnaires ont voulu lui faire dire sur son mari, et ses
paroles ont été enregistrées et par la suite utilisées comme preuves contre mon
grand-père. Mon grand-père fut bientôt envoyé dans une ferme pour y être «
rééduqué » tandis que ma grand-mère était envoyée à l’Ecole des Cadres du 5.7.
Mon grand-père était émotionnellement blessé et il ne tarda pas à développer une
épilepsie, qui le tortura pendant une longue période de temps. Cet incident
marqua irréversiblement leur relation, et dès lors mes grands-parents se
disputèrent souvent. Ils ne dormirent plus jamais ensemble dans le même lit.
Je me souviens aussi que lorsque j’étais à l’école primaire, j’ai une fois
fait une blague à propos de l’Armée de Libération du Peuple alors que j’étais
seule à la maison avec mes parents. J’ai dit, « Renversez l’ALP ! » Pensant que
mes parents ne feraient qu’en rire. Mais au lieu de cela, ils me dévisagèrent et
mon père dit, « Où as-tu appris ça ? Ne redis jamais ça, jamais ! »
Rétrospectivement, je réalise que le PCC a enfoncé la peur dans les cœurs des
citoyens ordinaires, qui craignent que des désastres soudains s’abattent sur eux
pour quelques mots dits en plaisantant par un enfant, car dans leur mémoire,
comme une ombre planant encore, s’agitent toujours les souvenirs douloureux de
la Révolution culturelle.
Comme il est dit dans les Neuf commentaires, le PCC s’est toujours appuyé sur
la violence et la terreur pour obtenir et garder le pouvoir, » et dans le
processus il a tourné les enfants contre les parents, les étudiants contre les
professeurs, et les épouses contre leurs maris. J’espère que l’histoire de ma
famille aidera à dénoncer les crimes du PCC.
Version anglaise ici