La mort de Zhao Ziyang, ancien secrétaire Général du parti communiste chinois, déchu suite à sa position pro-démocratique lors des événements de juin 1989, conduit la Chine dans une impasse.

Son opposition à une répression militaire de la manifestation étudiante sur la place Tiananmen, qui a quand même fait des victimes, lui a coûté sa carrière politique. Il a été exclu du gouvernement et a passé le reste de sa vie assigné à résidence.

Depuis sa mort, survenue le 17 janvier, les dirigeants du PCC s’emploient à occulter son décès. Il semblerait qu’ils craignent un retour de la pensée pro-démocratique, qui avait été impulsée par Zhao à des millions de personnes.

Au moment où le couvercle du cercueil de Zhao Ziyang se referme,

s’ouvre celui d’un jugement final sur sa valeur, sa carrière et ses

idées, directement et parallèlement liées à l’horreur du massacre du 4

juin.

La politique en Chine arrive à un moment décisif !

Une bataille intense se joue actuellement sur la façon dont on se rappellera de Zhao Ziyang. L’enjeu est de savoir si la Chine se dirigera vers la démocratie ou continuera dans sa spirale infernale d’une dictature despotique, et finira par devenir une nation déchirée et morcelée.

Deux questions se posent : à savoir s'il était juste en 1989, pour Zhao, d’insister pour résoudre les problèmes d’une manière démocratique et légale, et d’autre part de s'opposer au recours à la force : des tanks quadrillaient les rues de Pékin entraînant le massacre des étudiants qui protestaient pacifiquement.

Les actions de Zhao en 1989 ont été grandement utiles et méritoires

Toute personne raisonnable, humaniste et dotée de bon sens, peut voir l’aspect néfaste d’envoyer des régiments de blindés tirer sur des étudiants patriotes qui protestent pacifiquement.

Zhao s'est opposé au recours à la force en demandant une résolution diplomatique du problème. Il s'est opposé à légitimer une méthode violente ; par sa loyauté il s’est mis au service du peuple chinois. Son courage l’honore. Ses actions justes l’inscrivent dans l'histoire.

Deng Xiaoping, sera toujours considéré comme un dirigeant criminel

Les étudiants protestaient pacifiquement et criaient des slogans comme « Stop aux abus du gouvernement ». Deng Xiaoping a agi en despote et s’est avili en donnant l'ordre de la tuerie. Cela était dans le but de sauver la face, dissimuler la corruption et les abus de pouvoir dans les profits illégaux tirés de la Kanghua Trading Co.

Deng Xiaoping prend des précautions avec une conscience coupable

Deng Xiaoping savait que la répression des étudiants protestataires était indéniablement criminelle. Pour éviter d’avoir à rendre des comptes, il a subordonné la classe régnante avec « l’argent du silence ». Il a ouvert la porte d’une économie de privilèges bureaucratiques et y a introduit des capitaux étrangers. Il a fait de l’argent le vassal d’une politique despotique de la classe bureaucratique privilégiée et a consolidé les règles réactionnaires de la classe bureaucratique privilégiée.

D'autre part, Deng Xiaoping a conclu secrètement des accords, pour empêcher ses successeurs d’investiguer sur l'incident du 4 juin. Il a employé une tactique féodale, consistant à nommer un héritier au pouvoir en la personne de Hu Jintao - ce dernier était sur la ligne de front avant le 4 juin 1989, en ordonnant la répression de la protestation pacifique des Tibétains. Deng Xiaoping a fait de lui le dictateur d’une quatrième génération, afin de protéger sa réputation après sa mort, ainsi que la puissance et la richesse de ses descendants.

La mort de Zhao, après plus de 15 ans d'assignation à résidence, constitue un problème pour le PCC

Zhao, par le passé, était une des personnes parmi les mieux placées et les plus considérées dans le PCC. Son influence parmi le peuple, est le fruit de sa contribution à différentes réformes et de sa politique d’ouverture.

La double tactique de Hu Jintao envers le jugement final de Zhao Ziyang

Les individus actuellement au pouvoir, font le rapprochement (et à juste titre) entre le massacre du 4 juin et l’acquisition des droits de manière frauduleuse - privilèges et fonctions attribuées pour acheter le silence. De ce fait ils ne peuvent émettre un jugement objectif sur les actions de Zhao, qui appartenait au pouvoir de l’époque.

Nous savons que la mort de Zhou Enlai et celle de Hu Yaobang a provoqué un bouleversement social et un grand impact politique. Le PCC ne souhaitait pas que cette situation se renouvelle, et pour le décès de Zhao il a élaboré préventivement plusieurs stratégies de secours.

Le PCC a tout d’abord pris le pouls de l’opinion publique, en faisant circuler des rumeurs sur la mort éventuelle de Zhao. Puis, après sa mort effective, il a parlé d’examens médicaux pour éviter de susciter l’agitation. Il a adopté une politique de conciliation afin de traiter les lendemains de la mort de Zhao. Faisant face aux vives réactions de la communauté internationale et des internautes, il a pris des mesures sévères pour réprimer, arrêter et violenter ceux qui lançaient un appel public pour estimer la valeur de Zhao, qui réclamaient un défilé en son honneur, et une réévaluation de l’histoire du massacre du 4 juin. C’est ainsi que le 21 janvier Zhao Xin a été arrêté après avoir sollicité une autorisation de défiler à Pékin.

L’actuel PCC ne peut émettre de jugement objectif sur Zhao

Le PCC refuse obstinément d’offrir une réparation pour l'incident du 4 juin. Il déforme les faits et prétexte que Zhao a commis une prétendue « grave erreur. » Le PCC tient une ligne de conduite des « anti » : anti-démocratie, anti-droits de l’homme, anti-état de droit, anti-humanisme, …

Par conséquent, nous ne pouvons pas espérer de l’actuelle direction du PCC qu’elle respecte les faits historiques et émette un jugement objectif et juste sur Zhao.

Face à une question aussi importante, nous devons avoir le courage de nous battre, et de bien le faire

En raison de l'importance des conceptions émises concernant Zhao Ziyang, une évaluation correcte de ses mérites et démérites serait un début de réparation de l'incident du 4 juin. Ceci permettrait de se prononcer sur l'illégalité de l'utilisation de la force militaire faite par Deng Xiaoping.

Toutes les personnes qui aiment ce pays, tous les Chinois et toutes les forces qui s’opposent aux systèmes despotiques, doivent s’unir et faire cesser une criminalité organisée.

Pour réaliser cet objectif nous devons utiliser les techniques modernes de communication, l’Internet, les ondes radiophoniques, etc. Nous devons faire avancer un courant de démocratisation, pour rétablir une autorité morale, réhabiliter l’honneur de Zhao Ziyang et de l’histoire.

Pour plus d'articles à ce sujet, se référer à www.tianyao.org et www.ncn.org.