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Un million de démissions dans le PC Chinois

Écrit par Vincent Honorat et Aurélien Girard
25.04.2005
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  • Plus de 150 organisations à New-York se sont réunies samedi 23 avril. Photo LGE(攝影: / 大紀元)

Fin 2004, le journal indépendant La Grande Époque diffusée dans les communautés chinoises du monde entier, publie une série éditoriale inédite :  Neuf commentaires sur le Parti communiste. Depuis, les démissions du Parti pleuvent, au rythme de 20.000 par jour. Nous faisons le point ici sur un phénomène sans précédent, alors que le Premier ministre Français Jean-Pierre Raffarin revient d’une Chine où, apparemment, tout est encore calme.

Révolution silencieuse

Les Neuf commentaires retracent, avec une acuité sans précédent, l’histoire tachée de sang et de mensonges du communisme chinois. Pour la première fois, les communautés chinoises apprennent la réalité des cinquante dernières années en Chine. Et pour la première fois, malgré la censure, ces textes réussissent à être largement diffusés en Chine même.

Face à la corruption généralisée, aux droits de l’Homme violemment bafoués, démissionner du Parti communiste est devenu pour le peuple chinois une voie nouvelle de contestation, silencieuse et non violente. A date d’impression du journal, ils sont 1.047.037 à avoir annoncé leur démission sur le site du journal Dajiyuan (version en langue chinoise de La Grande Époque), alors qu’ils étaient « seulement » 200.000 il y a un mois (se référer au numéro 12 de La Grande Époque). Les dirigeants du Parti communiste déclarent eux-mêmes faire aujourd’hui face à une crise sans précédent, et battent les tambours du rappel auprès de leurs quelque 60 millions de membres. Car l’analyse de Mark Palmer, diplomate américain aujourd’hui président de l’association Freedom House, pourrait s’avérer juste : « La démolition du PCC (Parti communiste chinois) est en cours. Une fois qu’il y aura suffisamment de démissions, le peuple prendra position contre le PCC, il sera brisé immédiatement. »

Des défilés de soutien

Samedi dernier, 23 avril, des défilés et rassemblements ont été organisés un peu partout dans le monde. A New York par exemple, plus de 150 organisations démocratiques et de défense des droits de l’homme se sont données rendez-vous dans les rues de Manhattan. A Taiwan, Hong Kong, Londres, et Vancouver se sont tenus également des rassemblements de démocrates asiatiques pour soutenir et encourager la vague de démissions qu’ils voient comme un espoir immense pour la Chine. A Paris, plusieurs personnalités et associations se mobilisent : parmi elles, on note la présence de Wu Baozhang, ancien directeur du service Chine de Radio France Internationale, de Feng Congde, président de l’association « Mémoire de Tiananmen », de Marcelle Roux, présidente de l’association « France-Tibet ». M. Wu Baozhang, interrogé sur la signification du mouvement, s’enthousiasme : « La publication des Neuf commentaires va sûrement pousser les forces du droit au sein du PCC à déchirer le PCC. Un parti démocratique sera établi. Ca sera un chemin pour le futur. »

L’espoir grandit

Après cinquante années de dictature sanglante, les Chinois osent enfin sortir du silence. M. Li Guotao et M. Xu Wanping, célèbres militants démocrates, ont publiquement annoncé leur démission du Parti communiste et de la Ligue de la jeunesse. Liu Xiaobo, Zhao Xin, Hu Ping, Wei Jingsheng et Wang Juntao, intellectuels chinois mondialement réputés, ont eux aussi ouvertement soutenu ce courant de démissions, tout comme Zhao Xin.

Récemment, nous avons appris qu’une ancienne médaillée olympique de natation, Mme Huang Xiaoming, avait également démissionné – sérieuse attaque pour le régime, les athlètes étant des sortes d’emblèmes nationaux censés symboliser la force du Parti.

La famille de Mme Huang est maintenant harcelée par la police. Les menaces, surtout de licenciement, se sont multipliées pour dissuader les gens de démissionner. L'école du Parti de Pékin a initié mi-février un mouvement dit de "maintien des avancées", qui exige des membres, y compris les retraités et les malades hospitalisés, de réaffirmer leur dévouement au Parti. A Canton, un stage intensif de "maintien des avancées" a été organisé pour les 400.000 membres du PCC.

Pourtant, les démissions continuent d’affluer. Un Chinois résumait : «Tout, mais ne plus vivre comme un chien.» On parlait dans l’ancienne Chine du « mandat céleste » garantissant la paix et la stabilité aux empereurs vertueux. La fin des dynasties, la fin du mandat céleste, venaient dans les années de tyrannie. Le Ciel punissait alors l’Empereur pour ses fautes et lui ôtait le soutien du peuple. Cela s'est réalisé pendant 5000 ans, chaque  dynastie s'enchaînant l'une après l’autre. Au vu de cette période de 5000 ans, les 50 ans de communisme semblent n’être pour les victimes du régime qu’une douloureuse parenthèse. 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.