Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

«Gestapo» chinoise et espionnage exposés en Australie

Écrit par Noé Chartier (La Grande Époque)
15.06.2005
| A-/A+

Les désertions en Australie de trois fonctionnaires chinois révèlent un

immense réseau d’espionnage, ainsi que l’existence d’une véritable

«gestapo» chinoise.

Le diplomate Chen Yonglin, premier secrétaire du

Consul général de Chine à Sydney, a provoqué une onde de choc à travers

le monde le 4 juin dernier. Il a déclaré publiquement que 1000 espions

opéraient en sol australien et affirmait avoir lui-même espionné les

dissidents chinois. Sa conscience ne lui permettant plus de poursuivre

sa tâche, il a fait une demande d’asile politique à l’Australie,

craignant pour sa vie s’il devait retourner en Chine.

Alors que

ses affirmations n’étaient pas prises au sérieux par le gouvernement

australien et que l’ambassade chinoise de Canberra traitait ses dires

de «pures fabrications», un deuxième déserteur chinois est sorti de

l’ombre et a confirmé ce qu’avançait M. Chen.

Hao Fengjun,

ancien policier du Bureau 610 en Chine, a non seulement confirmé les

propos de M. Chen, mais il a également fait la lumière sur

l’organisation policière dont il faisait partie, une entité comparable

à la gestapo nazie.

  • M. Hao Fengjun(攝影: / 大紀元)

Jeudi dernier, une troisième désertion était

rendue publique. Son identité n’a pas été révélée pour des raisons de

sécurité et l’annonce a été faite par son avocat, Bernard Collaery. Me

Collaery a indiqué que son client avait déjà obtenu l’asile,

contrairement aux deux premiers déserteurs toujours en attente d’une

réponse du gouvernement australien.

Le Consul de Chine au Canada,

Huang Yongyue affirme que tous sont des menteurs. Lorsqu’on lui a

demandé son avis sur les désertions alors qu’il assistait au Festival

de la culture chinoise le 9 juin dernier à Montréal, il a répondu

«qu’il y a des tas de problèmes dans le monde et qu’il y a des

problèmes encore plus importants, alors regardons le spectacle!»

Réseau d’espionnage

Selon

les affirmations de M. Chen, le premier déserteur, les ambassades et

consulats chinois d’outre-mer seraient utilisés pour mener des

opérations d’espionnage contre les éléments jugés indésirables par le

Parti communiste chinois (PCC). Il dit avoir passé ces dernières années

à recueillir des informations sur les mouvements pro-démocratie, sur le

Falun Gong, les militants pour un Tibet libre, etc.

M. Hao

Fengjun, le deuxième déserteur qui avait, entre autres, pour tâche de

trier les renseignements recueillis à l’étranger, a confirmé

l’existence du réseau en y ajoutant les informations relatives à son

expérience directe. «Je sais que les espions chinois ne sont pas

seulement dans les ambassades et les consulats, mais aussi dans les

entreprises et les organisations chinoises à l’étranger», a-t-il dit

lors d’une entrevue exclusive accordée à La Grande Époque d’Australie.

M.

Hao a expliqué qu’il y avait différents moyens par lesquels les agents

spéciaux chinois entraient en Australie; certains le font en tant

qu’investisseurs, d’autres comme personnel technique. «Certains étaient

envoyés par le Bureau de la sécurité nationale et d’autres par

l’armée», a-t-il mentionné.

«Ils sont innombrables. Qu’il y ait des communautés chinoises ou pas, il y a des agents spéciaux chinois.»

Au Canada aussi?

Alors

qu’il travaillait pour le Bureau 610, M. Hao a travaillé avec une

centaine d’espions postés à l’étranger qui lui envoyaient l’information

recueillie sur les groupes religieux. Les rapports provenaient en

premier lieu des États-Unis, du Canada, de l’Australie et de la

Nouvelle-Zélande.

Quand Hao Fengjun a quitté la Chine pour

l’Australie en février dernier, il a apporté des documents secrets

qu’il a pris des ordinateurs du Bureau 610. Parmi ces documents se

trouvent, entre autres, des enregistrements de conversations privées

entre des pratiquants de Falun Gong canadiens. M. Hao estime le nombre

d’espions au Canada à environ un millier, soit le même nombre avancé

par Chen Yonglin au sujet de l’Australie.

Les autorités sont bien

au courant de cette présence importune sur le territoire. Des

révélations du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS)

faites à l’hiver dernier révélait l’activité d’espions chinois au

Canada. Il était écrit dans le National Post du 30 décembre 2004 :

«Une

source des services de renseignements a indiqué au National Post que la

Chine a illégalement ciblé la science et la technologie canadiennes et

qu’elle utilise des étudiants et des scientifiques en séjour pour

obtenir des informations secrètes.

L’information volée est livrée

au Centre d’information de la défense en science et technologie, une

branche de l’armée chinoise qui supervise une toile de manufactures et

d’institutions liées au nucléaire, à l’aéronautique, à l’électronique,

à la construction navale et à l’industrie militaire.»

Les

avertissements du SCRS ont été ignorés par le gouvernement libéral. Les

députés de l’opposition ont quant à eux vivement protesté. Ils ont

demandé le retrait des budgets destinés à la Chine sous forme d’aide

internationale, mentionnant qu’un pays qui pouvait envoyer des hommes

dans l’espace et dépenser des milliards en armements ne devait pas être

un des plus grands bénéficiaires de l’aide canadienne.

Bureau 610

Le

Bureau 610 est une agence semblable à la gestapo nazie ayant les pleins

pouvoirs. M. Hao Fengjun y a travaillé pendant plus de quatre ans. Il

décrit l’agence comme suit :

«Le Bureau 610 a été créé tout en

haut de la pyramide et est dirigé par Luo Gan, un des membres du

Politburo. Dans chaque province et municipalité il y a un Bureau 610

dans le Bureau de la sécurité publique, de même qu’à presque tous les

niveaux de gouvernement. Son rôle principal est de gérer l’affaire du

Falun Gong ou de persécuter le Falun Gong… »

Les documents

secrets que M. Hao a réussi à passer en Australie lors de sa désertion

sont une véritable «mine d’or» selon l’éminent avocat australien

Bernard Collaery. Dans une entrevue accordée au Australian Broadcasting

Corporation (ABC), il a dit que les documents secrets fournissaient des

preuves irréfutables de l’existence du Bureau 610 dont la Chine nie

l’existence. «Ils nous donnent leur [Bureau 610] plan de bataille, de

même que la preuve de la connexion jusqu’à Beijing. Ils nous éclairent

aussi sur l’espionnage en Australie», a mentionné Me Collaery.

Dans

l’entrevue accordée à La Grande Époque, M. Hao Fengjun révèle les

tortures systématiques infligées aux pratiquants du Falun Gong. Il

mentionne également l’existence des camps de travaux forcés, spécifiant

qu’il y en a - par exemple - sept uniquement pour la région de Tianjin.

Selon lui, la torture serait utilisée dans tous lesdits «camps de rééducation par le travail».

Le gouvernement australien est «prudent»

Lorsque

M. Chen s’est rendu au ministère de l’Immigration pour déposer sa

demande d’asile politique, les fonctionnaires ont immédiatement appelé

le Consulat de Chine pour avertir qu’un des leurs désertait. M. Chen et

sa famille ont dû s’enfuir et se cacher.

La réponse du

gouvernement australien dans cette affaire de désertion a été des plus

timides. Un réel débat de société est enclenché quant à savoir si M.

Chen Yonglin devrait rester en Australie ou repartir en Chine. Pour

certains analystes, les échanges commerciaux d’une valeur de 26

milliards en 2004 entre l’Australie et la Chine seraient suffisants

pour expliquer la position du gouvernement de John Howard. Il craint

plus que tout de froisser son troisième plus important partenaire

économique avec qui il prépare un traité de libre-échange.

Le

ministre de Affaires étrangères, Alexander Downer, a affirmé, lorsque

l’affaire a éclaté, qu’il n’avait jamais reçu de demande formelle de la

part de M. Chen pour obtenir l’asile politique. Ses propos ont été

réfutés par le Parti vert qui a publié la lettre de M. Chen adressée

personnellement à M. Downer.

Le sénateur Bob Brown, leader du

Parti vert, a affirmé lors d’une entrevue au ABC que, selon lui, il y

avait eu une directive ministérielle ordonnant de ne pas se mêler de

cette affaire. Il mentionne qu’à ce jour aucun agent des services de

renseignements australiens (ASIO) n’avait interrogé M. Chen Yonglin.

Pendant la Guerre froide, un tel cas de désertion aurait fait l’objet

d’interrogatoires interminables ayant pour but de soutirer le plus

d’informations possible.

Démission du Parti

Suite à

leur désertion rendue publique, les deux anciens fonctionnaires chinois

Chen Yonglin et Hao Fengjun ont démissionné du Parti communiste chinois

par l’entremise du site Internet de La Grande Époque, version chinoise.

Ils ont tous deux lu la série éditoriale des Neuf commentaires sur le

Parti communiste chinois publiée par le journal.

M. Chen, qui a dit «préférer mourir plutôt que de retourner en Chine» nous explique :

«Les

fonctionnaires chinois ont une double personnalité. Ils ont la nature

du Parti et la nature humaine. Et la nature du Parti a supplanté leur

nature humaine. J’étais ainsi auparavant. Mais, maintenant, j’ai décidé

de rejeter cela et d’aller de l’avant. Je ne vais pas permettre à ma

conscience d’être érodée ou à ma vie d’être détruite. Quant à moi, si

je ne vais pas de l’avant, je ne suis pas mieux que mort… dans un sens

spirituel.»

Quant à M. Hao Fengjun, voici un extrait de sa déclaration de démission du Parti communiste chinois :

«En

me joignant au Parti communiste chinois, j’avais de très grandes

attentes. La réalité n’est toutefois pas comme je l’imaginais. À

présent, le règne obscur de la Chine nie totalement les droits humains.

Je déclare donc solennellement que je me retire du Parti communiste et

de ses organisations affiliées.»

 

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.