Entretien exclusif avec Chen Yong Lin : De persécuter le Falun Gong à quitter le PCC

Écrit par Luo Ya et Fang Yan, La Grande Époque
16.06.2005

Chen Yonglin est diplômé de l'Université des affaires étrangères de

Beijing. En 2001 il a commencé à travailler en tant que consul pour les

affaires politiques au consulat-général chinois à Sydney où il occupait

le poste de premier secrétaire. Il était chargé de surveiller les

activités des pratiquants de Falun Gong, des activistes pro-démocrates,

des mouvements tibétains pour l’indépendance et des taiwanais. Dans

un récent entretien pour La Grande Époque il a décrit comment,

fonctionnaire de l'ambassade chinoise ayant affaire principalement à

des pratiquants de Falun Gong australiens, il a fini par reprendre

conscience, refusant d’être plus longtemps un outil utilisé par le

gouvernement communiste chinois pour persécuter le Falun Gong et s’est

échappé du Consulat chinois

  • Chen Yonglin(攝影: / 大紀元)

 

[L’article suivant, mis à part les sous-titres, reprend les propos originaux de Chen Yonglin]

Ne rien connaître du Falun Gong, exécuter fermement les politiques du parti communiste chinois

Quand

je suis venu pour travailler dans l'ambassade chinoise à Sydney, je ne

savais pas grand chose au sujet du Falun Gong, du moins rien de bon. Au

début, j'ai fermement mis en application les politiques du gouvernement

chinois sur la question du Falun Gong, c’est-à-dire le réprimer, coûte

que coûte, en prenant l'initiative d’attaquer directement les

pratiquants. Aujourd'hui je trouve mes actions de l'époque très naïves.

J'étais souvent en contact avec des pratiquants de Falun Gong puisque

je devais surveiller leurs activités sur le terrain, surveiller leurs

activités à Sydney et rapporter les informations à la Chine. Ainsi,

après tant de contacts, j'ai découvert que ce groupe n'était pas aussi

terrible que notre gouvernement l'avait décrit.

Le parti communiste chinois a interdit le Falun Gong en raison de son immense popularité

D’abord,

le parti communiste chinois (PCC) a interdit le Falun Gong, ensuite les

membres du parti communiste n’ont plus été autorisés à pratiquer le

Falun Gong, plus tard ce sont les fonctionnaires du gouvernement qui

n'ont plus eu le droit de le pratiquer. Le gouvernement communiste

craignait que le Falun Gong se développe hors de son contrôle. Au

sommet de sa croissance, selon des rapports internes, il y avait plus

de 100 millions de pratiquants. Le parti communiste chinois a considéré

avec crainte un développement d’une telle ampleur d’un groupe

indépendant, qui pourrait concurrencer le parti communiste chinois.

1 700 cas de pratiquants accusés par le parti communiste chinois

D'après

ce que je sais il y a eu 1 700 cas [dont le parti a affirmé que le

Falun Gong poussait ces gens à mal agir] ; selon moi, la majorité

d’entre eux étaient à l'origine des gens psychotiques, ou qui avaient

déjà eu des tendances suicidaires (avant de pratiquer le Falun Gong).

Mais nous devrions également voir que beaucoup de gens, en raison de

leur pratique, ont retrouvé un esprit sain : ils ne pensent plus au

suicide par exemple, même déçus en amour ou dans le cas d’une famille

brisée. […] considérant que plus de 200 000 personnes se suicident

chaque année en Chine, je pense que le Falun Gong pourrait très

probablement avoir sauvé plusieurs centaines de milliers de vies.

La politique du parti communiste chinois au sujet du Falun Gong est de rejeter sa responsabilité sur une personne particulière

Une

des directives du parti communiste chinois concernant le Falun Gong est

de punir les pratiquants pour leurs activités ; le Parti essaye

également de capturer, rééduquer et transformer les pratiquants

ordinaires de Falun Gong. Du gouvernement central aux gouvernements

locaux, sa politique de "rassembler, instruire et transformer"

fait porter la responsabilité aux fonctionnaires locaux. Ainsi pour

protéger leur propre pouvoir ou s'élever dans la société, ces

fonctionnaires font tout ce qui est possible pour empêcher les

pratiquants d'aller à d'autres endroits, de s'impliquer dans certaines

activités, d'avoir des contacts libres et normaux tels que les visites

d'amis et de la famille. Car s'ils perdent le contrôle de ces

pratiquants, ce serait leur faute, ils seraient alors punis par le

gouvernement central, et leur position serait en danger. Ainsi ils

contrôlent les pratiquants de Falun Gong, tenant fréquemment et

localement des classes de lavage de cerveau pour les assujettir.

« Le bureau 610 », dans toutes les villes et provinces, est l'outil pour persécuter le Falun Gong

Le

PCC a établi un bureau anti-Falun Gong le 6 juin 1999, appelé « Bureau

6 10 ». Puis il a ouvert des Bureaux 610 dans toutes les villes et

provinces. Le « Bureau 610 » est un système pour contrôler le Falun

Gong. Ce système devient un outil pour le persécuter.

Le Falun

Gong est un groupe particulier dans la société. Les pratiquants croient

au Falun Gong. Puisque le « Bureau 610 » existe principalement pour

traiter des affaires concernant le Falun Gong, il adopte souvent pour

le traiter des mesures peu usuelles. Par exemple, il détient des

pratiquants et met à exécution transformations forcées et éducation au

moyen du lavage de cerveau. Puisque cela concerne le domaine de la

croyance, les pratiquants de Falun Gong ne coopèrent pas, ainsi ils

sont toujours détenus de force.

Pour les Organisations

officielles (chinoises) d’outremer, les politiques au sujet du Falun

Gong sont une surveillance étroite et la destruction

Les

principales mesures du gouvernement chinois contre les pratiquants de

Falun Gong à l’étranger sont de les placer sous surveillance,

d'observer étroitement leur développement, et d'empêcher leur

développement dans d'autres pays de s’étendre à la Chine. Certains

fonctionnaires du Bureau 610 pensent que la raison principale pour

laquelle les pratiquants en Chine ne peuvent pas être « transformés »

est l'influence continuelle des pratiquants à l’étranger. En fait, je

pense que c'est une question de croyance. Puisque ça concerne l'esprit,

il n’est pas facile de transformer les gens. Vous pouvez essayer de

faire subir le lavage de cerveau à des chrétiens, des catholiques ou

des bouddhistes traditionnels en Chine pour les transformer. C'est

impossible.

Le PCC fait dire des pratiquants de Falun Gong qui ont été persécutés à mort qu’ils se sont suicidés

Les

informations sur les pratiquants de Falun Gong ayant été persécutés à

mort restent confidentielles, parce qu’ils sont habituellement définis

comme s’étant suicidés par le PCC. L'information liée à cela est

secrètement gardée, il m’est donc impossible de l’obtenir. Le PCC

n'indiquera pas combien de personnes il a persécutées à mort, mais

combien de pratiquants de Falun Gong se sont suicidés.

J’irais contre ma conscience en continuant à faire mon travail

Quand

j'ai commencé à travailler dans le consulat à Sydney, je connaissais

peu le Falun Gong, ainsi j'ai résolument exécuté la politique du

gouvernement central m’opposant brutalement au Falun Gong et

l’attaquant délibérément. En menant à bien cette politique, j’ai

inévitablement eu recours à un discours et des actions énergiques

contre le Falun Gong. Cependant, après avoir graduellement rencontré

des pratiquants, j’ai commencé à comprendre leurs points de vue. Je me

suis rendu compte qu’en continuant à faire ce travail, j'agirais contre

ma conscience. Je n’ai pas pu continuer à faire ce travail, parce que

je pense que les pratiquants de Falun Gong n'ont pas besoin d'être

persécutés mais aidés. J'espère que le gouvernement chinois pourra

examiner de nouveau et le plus tôt possible sa politique sur les

religions.