Droits de l'homme et communisme
A l’occasion du 16ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen, La
Grande Époque avait organisé une conférence de presse au sujet du communisme
et des droits de l’homme en Chine, qui s’est tenu à l’Assemblée nationale. Cette
conférence a été soutenue par Jack Lang, ancien Ministre et député du
Pas-de-Calais et Phillipe Folliot, député du Tarn. Rémi Bleibtreu, directeur de
rédaction de La Grande Époque coordonnait les échanges. Les intervenants
étaient Wei Jingsheng, Michel Wu, Feng Congde, Alexis Génin, Jean Tsai et Wang
Hong. Etaient également conviés différents médias, ainsi que Christine Boutin,
député des Yvelines, qui était présente.
Wei Jingsheng, le célèbre dissident ayant reçu le prix Sakharov et nominé
à plusieurs reprises pour le prix Nobel de la paix, a abordé les droits de
l’homme en Chine et la sécurité de l’extrême orient. Selon lui, l’Europe ne
porte pas suffisamment d’attention aux droits de l’homme sérieusement menacés en
Orient. Il accuse le régime communiste de Chine d’alimenter un anti-américanisme
lorsque l’Europe développe des liens économiques avec elle, afin de détourner
l’attention européenne des violations des droits de l’homme en Orient.
Aujourd’hui, des conflits menacent la stabilité en Orient, et avec le
développement des relations internationales, une guerre entraînerait une
participation des puissances mondiales. « Une dictature sera toujours une
source de malheur pour le monde entier. » a-t-il déclaré. Son souhait est de
faire porter l’attention sur le maintien de la paix en Orient, ce qui signifie
nécessairement un maintien de l’embargo.
Michel Wu, ancien rédacteur en chef et chef de service de l’émission
en mandarin de Radio France Internationale a rappelé qu’entre 1963 et
1964, une série de neuf commentaires sur le parti communiste avait déjà été
écrits. Ainsi, 40 ans après, cette deuxième série de commentaires est née et
subit comme la précédente les foudres du gouvernement. Il explique l’implication
du parti communiste chinois (PCC) dans la guerre d’Algérie, par exemple, dans sa
logique d’organiser une révolution mondiale. Il a abordé le problème de la
censure de la chaîne NTDTV.
Il a également exprimé le souhait de voir une
commission internationale enquêter sur lapersécution du mouvement spirituel
Falun Gong à propos de quoi il demande une enquête à la représentation
internationale. Il a reconnu dans la vague montante des démissions du PCC un
acte de désobéissance civile et un grand espoir pour la liberté en Chine.
Feng Congde, vice-commandant en chef du Commandement des grévistes de
la faim et du Commandement général sur la place Tiananmen, a exposé en partie 5
points sur la résistance de la société civile. Partant de son expérience : sa
fuite de Pékin après la répression du 4 juin 1989 à Tiananmen, il raconte que
pendant ses 10 mois de cavale, il n’a reçu aucun soutien ou d’aide financière de
la part de l’occident en dépit des rumeurs lancées par le régime chinois qui
voulaient que sa fuite ait été rendue possible par le FBI ou la CIA. Alors qu’il
se cachait dans le maquis, il a découvert des réseaux parallèles entretenus par
des étudiants, des ouvriers mais aussi des membres du Parti et des militaires !
Il a pu mesurer les grandes capacités de ces réseaux à résister. Ces sociétés
civiles qui étaient la base de l’organisation traditionnelle de la société
chinoise se sont vues menacées par le régime du PCC. Elles ont toutefois
continué à se défendre en voulant maintenir leur organisation et l’autonomie sur
laquelle elles étaient fondées et qui n’était pas du goût du régime. Le combat
des étudiants et des intellectuels de la place Tiananmen était autre. Pourtant,
ils ont été solidaires dans leur combat commun de faire face à la répression du
régime communiste. Il a conclu en affirmant qu’il n’y avait aucune contradiction
entre l’organisation d’une société et la venue de la démocratie.
Alexis Génin, membre de l’association française de falun gong, a fait
part du non respect des droits de l’homme quant aux exactions commises à
l’encontre des minorités opprimées : chrétiens, musulmans, bouddhistes, mais
aussi des pratiquants du falun gong. Leurs croyances, religieuses ou non, sont
au yeux du pouvoir communiste, une forme de liberté de pensée, qui lui est
intolérable. Elles ne trouvent pas leur origine dans le parti communiste, mais
dans la culture chinoise précédant l’arrivée du communisme au pouvoir. Ces
minorités qui portent leur foi en autre chose que le Parti, subissent le même
sort que les journalistes, qui souhaitent diffuser une information juste, donc
parfois critique à l’égard du gouvernement. Toute idée étrangère au PCC, ou qui
ne le soutient pas, représente un danger à éliminer pour ce parti politique. Les
pratiquants sont persécutés, au même titre que les journalistes. Ils subissent
toutes sortes de tortures et d’emprisonnements sans jugements ; toutes sortes de
menaces ou d’intimidations sont utilisées pour les pousser à abandonner leur
pratique, ce qui revient à prendre le contrôle de leur vie et de leur esprit. Le
régime manipule l’information, cela lui permet de toujours créer un « ennemi »
pour détourner l’attention du peuple des problèmes réels que rencontre le pays.
Jean Tsai, conseiller aux affaires des chinois d’outre-mer et PDG de
la société Victor France, a présenté un bilan des réussites d’un développement
économique et social depuis 20 ans sur l’île de Taiwan. Pour lui, c’est un
succès essentiellement dû au développement démocratique. Si la superficie de
Taiwan est 20 fois moins grande que celle de la France et qu’elle a moins de
ressource, elle est quand même la 14ème puissance économique mondiale qui occupe
le 4ème rang au niveau des réserves de vie. L’éveil de la démocratie s’est faite
en différentes étapes : en 1947, la loi martiale a été supprimée ; puis en 1996
le président est élu au suffrage universel malgré les menaces de la Chine ; en
2000, le parti démocrate succède au parti nationaliste et pendant 4 ans, une
centaine de partis se sont créés. Il rappelle le danger pour Taiwan que
représente le gouvernement communiste de Chine : celui-ci a en effet pointé des
missiles vers cette île et sa population qu’elle considère comme sienne !
Wang Hong, représentante de Dajiyuan France, est intervenue sur
le phénomène des Neuf commentaires. Elle a montré que le gouvernement
chinois ne se préoccupait pas du communisme mais plutôt de s’assurer les pleins
pouvoirs. En conséquence il combat tout ce qui vient s’opposer à sa gestion
totalitaire. Depuis les six derniers mois, 2 millions de personnes ont quitté
les différentes organisations communistes, fortement motivés par la lecture des Neuf commentaires publiés par le groupe international du journal
(Dajiyuan, The Epoch Times, La Grande Époque). L’histoire
du journal explique cette publication. A l’origine, la version chinoise a été
créée par une population d’étudiants et de journalistes chinois d’outre-mer,
afin d’apporter une information juste, c’est-à-dire indépendante de la censure
médiatique chinoise. Ce qui va de soi pour nos sociétés occidentales est un luxe
pour les populations chinoises. Dans la même optique, les versions anglophone,
allemande, francophone, hispanophone, coréenne et russe se sont créées. Pour la
première fois, une étude approfondie de la naissance du parti communiste à sa
chute, révèle son fonctionnement en passant par ses nombreuses exactions
commises. Aujourd’hui, beaucoup de médias ont rapporté le contenu des Neuf
commentaires. Sa diffusion provoque des démissions massives : on en compte
en moyenne environ 20 000 par jour !