Hao Fengjun : Pourquoi je me suis échappé de Chine (partie II)
4. Devenir passivement un membre du bureau de la sécurité d'état, commencer à faire face à des personnes dont la croyance est différente En octobre 2000, pour renforcer la stabilité politique, le Comité central du PCC a décidé de renforcer la puissance administrative et politique de chaque bureau de sécurité publique dans tout le pays (c.-à-d., le département numéro 1 dans le bureau public de sécurité de Tianjin) grâce à un bureau secondaire, et de l’associer au bureau 610 local pour former le bureau courant de la sécurité d'état. |
|
Ce qui est ironique est que bien que le bureau nouvellement formé ait la même puissance administrative qu’un bureau de ville, très peu de personnes ont voulu le rejoindre. À ce moment-là, une tragédie s'est produite. Le bureau a invité chaque branche dans le bureau public de sécurité à utiliser un programme pour tirer aléatoirement des noms pour ce rôle. Celui qui serait choisi par l'ordinateur devrait faire un rapport au bureau nouvellement formé. Autrement il serait accuser de vouloir bloquer le travail. Malheureusement, j'ai été tiré par la machine et j’ai du rejoindre ce bureau avec lequel personne ne voulait travailler. Afin d’aider ma famille, j'ai commencé à travailler pour le bureau nouvellement formé de Tianjin de la sécurité d'état jusqu'en février 2005 où j’ai réussit à m'échapper de Chine. J'étais responsable de la question du Falun gong, et d'autres Qigong qui ont été classé comme des cultes par le gouvernement chinois. Plus tard, le 3 octobre 2001, le réseau de surveillance de l'équipe du bureau public de sécurité de Tianjin a découvert que quelques pratiquants de Falun gong surfaient sur le site Clearwisdon.net après avoir réussit à être passer à travers le pare-feu. Ils ont passé cette information à la police du bureau 610 du bureau de la sécurité d'état. L'équipe de recherche de Falun gong dans le bureau 610 était responsable de ce cas. Ils ont demandé à la division numéro 1 (le département de recherche) du bureau public de sécurité de Tianjin de fournir leur aide pour surveiller, dépister, rechercher et arrêter secrètement des pratiquants de Falun Gong. À la fin de l'année, ce cas "103" a été classé comme « cas spécial » par le ministère chinois de sécurité publique. 5. Mon coeur brisé devant l'expérience malheureuse d'une mère et d'une fille innocentes Début 2002, les autorités ont commencé à arrêter des personnes impliquées dans l’affaire "103". En un jour, 79 pratiquants de Falun gong ont été arrêtés et deux autres se sont échappés. Une des pratiquantes en fuite avait 13 ans, et s’appelait Xu Ziao. La mère de cette fille, Sun Ti, a été arrêtée et la petite Xu est par conséquent devenue sans foyer à l'âge de 13 ans. Une nuit en février 2002, j'ai reçu un appel me demandant d'aller de nouveau au travail et d'accompagner un pratiquant de Falun gong pour voir un docteur. Je me suis précipité au travail et ai conduit le pratiquant, avec un officier féminin, à la prison de la branche de Nankai du bureau public de sécurité de Tianjin. Quand nous sommes arrivés à la prison située à Erwei Rd., zone de Nankai, j'ai vu Sun Ti allongée sur une table dans une salle d'interrogatoire. Les yeux de Sun étaient gonflés en raison des coups. Le policier qui avait interrogé Sun était M. Mu Ruili, capitaine de la 2ème division du bureau 610 du bureau de la sécurité d'état. Mu tenait une tige en acier (0,6 pouces de diamètre) avec le fil souillé de sang. Il y avait une matraque électrique haute tension posée sur la table. Quand nous sommes entrés dans la salle, nous avons demandé à Mu de partir. Sun fondit en larmes et allait nous montrer ses blessures. J'ai proposé de sortir de la salle puisqu'elle était une femme. Sun m'a arrêté et m'a montrée son dos. J'ai été terriblement choqué. Presque tout son dos était devenu noir et elle avait deux blessures d’environ 8 pouces de long d’où coulait du sang. Peu après, Zhao Yuezeng, le sous-directeur du bureau de la sécurité d'état et le directeur du bureau 610, est venus. À ma surprise, Zhao m'a ordonné de ne parler de cet incident à personne et m’a demandé à moi ainsi qu’à l'officier féminin d’emmener Sun à l'infirmerie de la prison. Les trente jours qui ont suivis, nous avons dû soigner Sun. Tous les jours nous entendions Sun demandait où était sa fille et expliquer comment les pratiquants de Falun gong sont de bonnes personnes. Mon coeur s’est brisé en morceaux. Je savais que les pratiquants de Falun gong sont de bonnes personnes et je me suis inquiété encore plus pour sa fille. Une fille de 13 ans qui a perdu ses parents sans aucune possibilité d’aller les voir (tous ses parents étant surveillés), comment pouvait-elle trouver à manger et un endroit pour dormir ? J'ai regretté de ne pas avoir arrêter ceci. Mon coeur devint anxieux et lourd alors j’ai pleuré. J'ai souvent rêvé de ce qui est arrivé à Sun et Xu et la scène malheureuse dont j’ai été témoin, j'en ai perdu le sommeil. J'étais dans un désespoir en pensant au futur de la Chine et mon avenir en tant que policier. Plus tard j'ai entendu que Sun Ti a été condamné de 7 à 10 ans et je ne suis pas sûr qu'elle soit toujours vivante. |