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L’histoire d’un groupe de « Hobbits » ayant mis sur pied une station de radio

Écrit par La Grande Époque
11.07.2005
| A-/A+

 

 

 

 

Dans le 3e volet du Seigneur des Anneaux : Le retour du Roi, on

voit les bons - les Hobbits - faire face à la puissante armée de

Sauron, redonnant au mot « espoir » son sens véritable. Et alors qu’aux

yeux de Gondor, les chances de réussite des Hobbits sont, semble-t-il,

quasi inexistantes, « l’espoir » que ceux-ci portent au plus profond

d’eux-mêmes va leur donner la force leur permettant finalement de mener

à bien leur action.

  • M. Zeng Yong, directeur du Son de l’Espoir.(攝影: / 大紀元)

 

Lorsque j’ai appelé la radio Le Son de l’Espoir (Xiwang zhi

sheng) pour faire le reportage que vous allez découvrir ci-dessous, une

jolie musique m’a accueilli au téléphone, une musique qui disait : « Toute rencontre est faite d’espoir, de choses qui vous touchent et de gens qui vous parlent … le Son de l’Espoir, c’est justement de l’espoir, des sujets qui vous touchent et des gens qui vous parlent … le Son de l’Espoir, ce

sont des gens qui sont là à vos côtés… des gens qui font que, quelque

soit l’heure ou le lieu, l’espoir est toujours là, à vos côtés. »

Aujourd’hui, M. Zeng Yong, directeur du Son de l’Espoir nous parle justement de cette radio chinoise assez particulière diffusée dans le monde entier.

Quelques histoires à propos du Son de l’Espoir

La radio : Le Son de l’Espoir

a été fondée à San Francisco en 2003 et s’est développée très

rapidement parmi les communautés chinoises du monde sous la forme d’une

organisation sans but lucratif. Les personnes y participant sont des

Chinois mus par un même idéal qui soutiennent eux-mêmes financièrement

la radio. C’est donc une station autofinancée et autogérée. Personne

n’aurait imaginé au moment de sa création que cette station puisse se

maintenir deux années durant sans le soutien du gouvernement ou d’un

groupe privé. M. Zeng nous explique en fait à travers une histoire par

quelle moyen la radio parvient à s’autofinancer : « Nous avons dans

une ville du centre des Etats-Unis des collaborateurs, un couple avec

deux enfants qui voulait absolument diffuser les émissions du Son de

l’Espoir par le biais d’une station locale. Eh bien, pour pouvoir

dégager la somme nécessaire afin de payer celle-ci, ils ont déménagé en

banlieue après avoir vendu leur maison bien située dans un quartier en

plein centre-ville. »

La plupart des personnes participant au Son de l’Espoir

sont des gens qui travaillent à plein temps. C’est en dehors de leurs

heures de travail qu’ils montent les émissions et, pour cela, ils y

passent souvent leur soirée.

A propos de la radio, M. Zeng aime

citer l’exemple de Mme Tian Xi, une journaliste bien connue spécialisée

dans les nouvelles chinoises : celle-ci fait chaque jour des interviews

par téléphone de personnes vivant en Chine continentale. En deux ans,

elle a interviewé des gens de tous les coins de la Chine - excepté le

Tibet. C’est elle qui a sorti un grand nombre de scoops sur des

événements importants qui ont été diffusés ensuite à l’étranger. On

rapporte qu’en Chine, tous ceux qui sont victimes d’injustices et n’ont

pas voix à la parole disent : « Si vous avez un problème, contactez Mme Tian, elle prendra votre défense. »

Dans

la radio, il y a encore une jeune mère qui vit seule avec un enfant à

charge. Elle s’occupe d’une émission sur la vie quotidienne. Un grand

nombre de sujets qu’elle aborde sont des sujets dont elle a fait

personnellement l’expérience. Comme il n’y avait personne qui

s’occupait du marketing à la radio et que ses économies lui

permettaient de pourvoir pendant un certain temps à ses dépenses

quotidiennes et à celles de son enfant, cette femme a décidé de

s’engager comme bénévole à plein temps, exerçant successivement la

fonction de journaliste, de présentatrice et de chargée du marketing

pour la radio.

D’abord, au service des auditeurs

Mais qu’est-ce qui donne la force à M. Zeng et aux bénévoles du Son de l’Espoirdisséminés de par le monde - une centaine de personnes environ - de faire jour après jour ce travail pour la radio ?

« Les auditeurs, explique M. Zeng, ont besoin de nous » et il ajoute : «

Par exemple, nous avons une journaliste qui lors d’une discussion sur

le Web a appris qu’une famille de la province du Shandong en Chine

continentale s’était fait exproprier de manière totalement arbitraire

et que personne ne voulait lui venir en aide; elle a donc fait une

nouvelle sur le sujet d’environ une minute et demie et l’a mise sur le

site de la radio. Cette nouvelle a été diffusée par la suite en Chine

par des auditeurs de Hong Kong puis, après bien des péripéties, est

finalement parvenue jusqu’au village concerné. Les gens du coin sont

ensuite parvenus à obtenir l’enregistrement et, en l’écoutant, ils se

sont tous mis à pleurer. Pourquoi ? Tout simplement parce que jamais

personne n’avait voulu prendre leur défense. »

M. Zeng nous

raconte encore qu’il a rencontré une fois un auditeur de San Francisco,

qui s’est précipité vers lui pour lui serrer la main en lui disant : «

Voilà des années que je vis ici aux Etats-Unis, et je me suis toujours

dit que les Chinois, c’étaient des gens sans espoir ! Et puis un jour,

j’ai entendu vos émissions et je me suis dit : ‘Eh tiens ! Y a encore

des Chinois comme ça…‘ J’étais vraiment content. J’ai eu le sentiment

qu’il y avait encore de l’espoir pour les Chinois ! »

Au Son de l’Espoir,

des histoires comme ça, il y en a apparemment passablement. Depuis la

fondation de la radio, il y a deux ans, 20 000 émissions et interviews

à peu près ont vu le jour et ont été diffusées sur le Web ainsi que

dans le monde par le biais de plus de trente radios locales. Grâce aux

bénévoles de la radio et aux auditeurs, un programme de quatre heures

est diffusé chaque jour par ondes courtes en direction de Chine

continentale.

Après avoir reçu le Son de l’Espoir chez

lui, un auditeur d’une région montagneuse du Guangxi, dans le Sud de la

Chine, a parcouru plus de 30 km à pied de nuit sur les sentiers de

montagne afin de rejoindre le chef-lieu du coin et lancer un coup de

fil pour nous dire : « Je vous reçois, merci ! »

La Chine a besoin de vrais médias

Selon M. Zeng, les journalistes du Son de l’Espoir

sont présents partout où il y a des Chinois dans le monde – que ce soit

en Chine ou à l’étranger. Les personnes qu’ils interviewent sont, de

vrais ouvriers, de vrais paysans, de vrais intellectuels qui pensent

librement; ce sont de vrais Chinois. Et les reportages qui sont faits

reflètent la Chine telle qu’elle est. : « Pour nous, ajoute-t-il, c’est

là une responsabilité que doit avoir tout média libre. Quelles que

soient les pressions que nous recevons, les Chinois doivent avoir des

médias où ils se retrouvent. Le Son de l’Espoir est une radio

destinée à tous… à tous les Chinois… une radio pour les gens… une radio

qui ne cherche pas à faire de l’argent ; c’est un lieu où tous les

Chinois peuvent échanger.»

Pour M. Zeng, la Chine souffre

d’un immense problème lié au contrôle de l’information. A ce propos, il

nous rapporte le point de vue très représentatif d’une sénateur

américaine qui lui affirmait : « Nous les Occidentaux nous faisons

du commerce avec la Chine ; donnons un peu de temps aux Communistes ;

la liberté économique amènera au bout du compte la liberté politique. » M. Zeng n’est pas de cet avis : « Les

Occidentaux espèrent cela parce qu’ils n’ont pas compris la nature

véritable du Parti communiste chinois (PCC). Ce régime exerce un

monopole absolu sur le pouvoir et ne laisse pas aux gens le moindre

espace de discussion. Les avantages et la puissance que le PCC a acquis

depuis vingt ans proviennent des investissements occidentaux et c’est

là-dessus que repose la légitimité de son pouvoir, un pouvoir qui s’en

est trouvé d’autant plus renforcé. Le PCC contrôle aujourd’hui

Internet, les télécommunications, il contrôle la retransmission par

satellite et brouille les ondes radios et ce, en ayant recours aux

technologies les plus avancées. Sans les investissements occidentaux,

le Parti communiste chinois n’aurait pas pu faire tout cela. Les

investissements occidentaux n’ont donc pas apporté aux Chinois la

liberté politique ; ils ont au contraire favorisé le développement de

la dictature. Le monde occidental devrait reconsidérer entièrement sa

politique à l’égard de la Chine, comprendre quelle est la nature

véritable du Parti communiste et quel est le mode d’action qui lui est

propre ; il devrait réfléchir véritablement à la manière de venir en

aide au peuple chinois. Or, la meilleure façon de venir en aide aux

Chinois est de faire voler en pièces le contrôle étroit de

l’information exercé par le parti, d’amener les informations à circuler

librement afin que les gens sachent ce qui se passe vraiment en Chine. »

Offrir

aux Chinois, une information fiable et objective 24 heures sur 24, tel

est le vœu de toutes les personnes travaillant bénévolement au Son de l’Espoir. « Notre but, affirme M. Zeng, c’est

d’être au service des Chinois du continent et de répondre à leurs

attentes, c’est d’être les porte-parole de la vérité 7 jours sur 7 et

24 heures sur 24 ; c’est de faire tout notre possible pour couvrir ce

qui se passe réellement en Chine et de le retransmettre par voie

radiophonique. Les gens en Chine seront ainsi non seulement au courant

de ce qui se passe à l’étranger, mais aussi de ce qui se passe autour

d’eux. Nous souhaitons devenir une radio qui leur est « proche » et en

tant que média libre occuper un espace qui fait si cruellement défaut

en Chine. »

Bien sûr, M. Zeng le dit carrément : « Pour

nous, la plus grande difficulté est d’ordre financier. Chaque heure de

radio retransmise vers la Chine entraîne des dépenses énormes. Nos

ressources financières viennent de personnes comme vous et moi. Il est

difficile d’en assurer la durée dans le temps. Cela dit, nous

poursuivons quand même notre travail parce que ce que nous apportons ne

peut pas se mesurer en termes d’argent. Evidemment, 4 heures c’est loin

d’être suffisant. J’espère que le nombre des gens se préoccupant de la

liberté d’information en Chine et des aspirations du peuple chinois

augmentera de plus en plus avec le temps.»

Le Son de l’Espoir fêtait le 20 juin dernier ses deux ans d’existence. A cette occasion, M. Zeng a lancé un appel aux Chinois du monde entier : « Pour

les trois ans de la radio, l’année prochaine, nous avons pour objectif

de retransmettre 24 heures sur 24 en direction de la Chine. Nos forces

actuelles toutefois ne sont pas suffisantes pour mener à bien cette

tâche. J’en appelle donc à vous tous quel que soit le milieu dans

lequel vous vivez à nous soutenir… à soutenir la retransmission en

continu de notre station libre vers la Chine. »

Dans notre

monde où l’on ne sait plus très bien ce qui tient de la réalité et de

la fiction, est donc né un nouveau type de média ; les gens qui y

participent me font penser à ce que l’on dit en chinois : « Il y a dans la grande sagesse quelque chose de naïf » et aussi « Quand on a du courage, on n’a peur de rien ». Ces gens, mus par un espoir indéfectible et une détermination apparemment naïve essayent de retransmettre la vérité.

Au

moment d’écrire, je me souviens de la conversation que j’avais eue avec

M. Zeng lorsque je lui ai demandé de m’accorder une interview.

Lorsqu’il m’a demandé : « Pourriez-vous me donner votre liste de questions ? » J’ai répondu : « Désolé, j’aurais besoin de quatre heures pour me préparer ? » Et lui d’ajouter : « Ok, très bien, merci ! »

J’ai

compris pourquoi finalement « dire la vérité » était devenu aussi

important dans notre société d’aujourd’hui. Peut-être que les Chinois

eux aussi en comprenant ce qui se passe vraiment chez eux lui diront du

fond du cœur : « Ok, très bien, merci ! »

A la fin du Retour du Roi dans le Seigneur des Anneaux III,

les Hobbits parviennent grâce à la force indéfectible de leur espoir à

mener à bien cette mission quasi impossible de transformer la Terre du

milieu. Tout comme les Hobbits , ces hommes et ces femmes originaires

d’un lointain Extrême-Orient qui travaillent au Son de l’Espoir,

essayent de réaliser aujourd’hui avec leurs maigres moyens un projet

qui leur tient à cœur. Ils essayent également de réunir autour d’eux

tout homme et femme courageux afin de transformer cette lointaine

contrée de l’Orient et lui permettre d’entrer enfin dans l’ère

lumineuse du retour du Roi !

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Comment Le Son de l’Espoir a vu le jour

Pour cet homme à l’origine informaticien à Silicon Valley promu à la tête de l’équipe du Son de l’Espoir

regroupant quelques centaines de bénévoles, tout a commencé à l’époque

de son enfance et ses parents ont joué à ce titre un rôle déterminant.

« Quand j’étais petit, raconte M. Zeng, dans la plupart des

familles chinoises comme la mienne, nous étions très pauvres. Or, assez

curieusement, mes parents nous achetèrent un jour à moi, à mon frère et

ma soeur un superbe poste de radio dépensant pour ça plus de vingt

yuans soit la moitié de leur salaire de l’époque. J’ai grandi ainsi en

écoutant la radio. J’aimais écouter alors les émissions de critique

littéraire et celles présentant des humoristes jouant sur les mots,

ainsi que des histoires comme celle de Yue Fei (Yue Fei zhuan) , des héroïnes de la famille Yang (Yangjia jiang) ou du Pèlerinage vers l’Ouest (Xiyouji). Mon

chinois parlé s’est formé à force d’écouter tout cela. Par ailleurs, en

écoutant toutes ces histoires parlant de loyauté, de droiture et de

justice, j’ai appris comment je devais me comporter dans la vie. Sans

doute, la création du Son de l’Espoir est-elle le fruit de cette graine semée au cours de ces longues années d’écoute radiophonique ! »

Lorsque

M. Zeng est arrivé aux Etats-Unis en 1990, il avait en tête l’idée - à

l’instar de tous les étudiants chinois évoluant à Silicon Valley - de

fonder sa propre entreprise. Il s’y était préparé de longue date.

Jamais il n’aurait pensé créer une radio. Puis, tout a basculé fin

octobre 1999 lorsqu’il a appris ceci: une dizaine de jeunes gens,

s’étaient réunis dans un hôtel de Pékin pour tenir une conférence de

presse à laquelle avaient été conviés les correspondants de tous les

grands médias occidentaux. Leur but était de dénoncer la répression

dont une méthode de qigong, le Falun Gong était victime en Chine depuis

juillet de la même année et de montrer les preuves sans équivoque de

personnes cruellement torturées par la police. Parmi ces jeunes gens,

se trouvait le frère d’un camarade de fac de M. Zeng. « Ce jour-là, j’ai entendu dire, commente M. Zeng, que les

correspondants de l’Associated Press, de Reuter et du New York Times

étaient présents, mais aucun d’eux n’a fait de reportage sur cet

événement pourtant très grave. En plus, tous ces jeunes gens qui

étaient là ont été immédiatement arrêtés, emprisonnés et torturés ; le

frère de mon camarade de fac en est mort ; il avait à peine 28 ans ! »

M. Zeng raconte que cet événement l’a profondément bouleversé. « Sur le moment, dit-il,

je me suis demandé : mais comment des médias peuvent-ils en arriver là

? Puis, plus tard, j’ai décidé ceci : il faut que je crée un média, un

média intègre, un média qui ait des principes. Un média doit être une

force qui défend les droits de l’homme et la justice dans la société.»

Avec l’aide d’une dizaine d’ingénieurs, il a alors créé une station

radio diffusant dans la baie de San Francisco. Deux ans plus tard, il

s’est rendu compte que pour se développer il lui fallait trouver

d’autres personnes partageant les mêmes idées. Il se souvient de la

manière très curieuse dont tout cela s’est passé : « A l’époque, il

y avait à Toronto au Canada une radio diffusant via Internet. Je suis

entré en contact avec son responsable et tout de suite, nous avons

décidé de collaborer. Et puis presque au même moment, j’ai rencontré à

New York une amie - docteur en biologie - qui m’a fait part de son

projet de mettre sur pied une radio qui diffuserait ses émissions sur

Internet. Après avoir pas mal discuté avec elle, je me suis rendu

compte que l’on avait exactement les mêmes idées ; et c’est comme ça que Le Son de l’Espoir a été mis sur pied ! »

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Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.