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La grippe aviaire inquiète les experts

Écrit par Cindy Drukier et Jan Jekielek, La Grande Epoque
13.07.2005
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Les experts en santé publique à travers le monde nous avertissent qu’une pandémie d’influenza approche. Mais les plus grandes questions restent sans réponse. Quand arrivera-t-elle? Les services de santé seront-ils prêts à l’affronter?

  • Experts de la grippe aviaire(攝影: / 大紀元)

«Il est impossible de tuer dans l’oeuf ce problème, il surviendra. C’est une question de temps», a déclaré Dr Trevor Corneil, professeur clinique associé à l’Université de la Colombie-Britannique et membre de l’équipe provinciale de prévention d’épidémie de grippe aviaire.

Communément connu comme la «grippe aviaire», le virus H5N1 avait d’abord inquiété le monde entier en raison de sa potentielle propagation à grande échelle en janvier 2004. Durant ce temps, une épidémie meurtrière balayait l’Asie et apparaissait dans quelques endroits en Europe et en Amérique du nord. Celle-ci avait dévasté des fermes de volailles, causant la mort de plus de 100 millions d’oiseaux, soit par maladie ou par extermination préventive. Les signaux d’alarme ont vraiment commencé à retentir il y a 18 mois quand la grippe a «sauté la frontière des espèces» et est apparue chez les humains en Thaïlande et au Vietnam.

Maintenant, on accumule de plus en plus de preuves concernant le transfert de la maladie entre humains, ce qui est une pré-condition essentielle pour déterminer l’émergence d’une pandémie. Selon un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), bien qu’aucune transmission de l’infection d’humain à humain n’ait été confirmée, au Vietnam, «le modèle de la maladie semble s’être transformé d’une manière concordante avec cette possibilité».

Il y a plusieurs raisons expliquant pourquoi les experts se préparent pour le pire. Selon Dr Corneil, la première est que, «ce genre d’éruption se produit environ tous les 15-25 ans. Ça fait déjà plus de 30 ans… nous sommes dus». La pire épidémie du 20e siècle était la grippe espagnole de 1918-19, qui avait tué plus de 50 millions de gens dans le monde. Celle-ci avait aussi débuté sous forme d’un virus aviaire.

Une autre source d’inquiétude est le taux de mortalité élevé des gens déjà infectés. De la centaine de cas d’infection humaine du virus H5N1 enregistrée par l’OMS au Vietnam, en Thaïlande et au Cambodge, 55 sont décédés. «Un virus H5N1 avec ce potentiel pourrait mener à une pandémie mondiale et plusieurs millions de morts», avertit le rapport.

Au Canada, Dr Corneil anticipe que «20 pour cent des Canadiens seront infectés, incluant le tiers des établissements de services de santé». Ceci, conclut-il, aura de lourds impacts sur l’application des soins médicaux, de même que sur l’économie, en raison du taux élevé d’absentéisme.

Tony Abbott, ministre australien de la Santé, estime que son pays pourrait voir «2,6 millions d’Australiens en quête de soins médicaux, 58 000 nécessitant l’hospitalisation et 13 000 morts».

American Center for Disease Control and PreventionLe prévoit que même «une pandémie de niveau moyen» pourrait affecter «entre 15 et 35 pour cent de la population des États-Unis» et 2 à 7,4 millions de gens pourraient mourir dans le monde.

La bonne nouvelle potentielle est que le pire pourrait être évité en raison du progrès global en surveillance et en planification stratégique des cas d’épidémies, particulièrement depuis le SRAS. Mais la clé au succès de la contrainte du virus sera dans l’efficacité de la communication entre les autorités mondiales sanitaires.

Voilà où se dresse l’épine. Le système s’effondre si l’information n’est pas rapidement et complètement partagée. Plusieurs questionnent la fiabilité des rapports issus de l’intérieur de la Chine en raison du fait qu’elle avait tenté de dissimuler l’épidémie du SRAS.

«Il y a une question au sujet de la Chine», dit Dr Corneil, décrivant la situation là-bas comme un «grand mystère». Jusqu’à présent, pendant l’éruption générale de la grippe aviaire dans huit pays asiatiques, la Chine n’a admis que 50 cas d’infection. Selon les médias contrôlés par l’État, «ces cas ont été réglés avec succès».

Le 21 mai dernier, les médias chinois ont confirmé que dans la province de Qinghai, 178 oies sauvages ont péri après avoir attrapé le virus H5N1. Le 24 mai, le site web indépendant chinois Boxun News, basé aux États-Unis, a indiqué que 121 personnes dans 18 villages étaient mortes dans le Qinghai à cause de l’infection de grippe aviaire. De plus, 1300 personnes étaient apparemment placées en quarantaine.

Selon le rapport, «quelques membres des familles des victimes ont reçu des avertissements. S’ils gardent le secret, les autorités compenseront ceux-ci. Sinon, ils seront punis et accusés de vouloir "délibérément nuire à la sécurité publique"».

Le site web Boxun News recueille ses nouvelles de reporters locaux à l’intérieur de la Chine et admet qu’il ne peut confirmer ce rapport. Par contre, il est à noter que les premiers rapports du SRAS en Chine, publiés par le site web ProMED-mail de la «Society of Infectious Diseases», venaient des articles de Boxun.

Deux jours après la nouvelle de Boxun, les médias étatiques chinois rapportaient les propos des autorités sanitaires disant qu’«aucune infection humaine de la grippe aviaire ou de cas de pneumonie inexpliquée n’ont été détectés au nord-est de la Chine dans la province de Qinghai».

«Il y a cette lutte continuelle quant à savoir ce qui se produit réellement [en Chine]… entre l’OMS et la Chine. Les scientifiques et les médecins disent une chose et le gouvernement en dit une autre. Vous n’avez simplement pas ce genre d’interférence politique à l’égard de l’information qui est diffusée […] dans la plupart des autres pays», explique Dr Corneil.

À ce jour, il n’y a eu aucune confirmation ou infirmation indépendantes d’infection humaine, dans le Qinghai ou ailleurs. Cependant, l’historique de la Chine et le nombre croissant de cas du H5N1 chez la volaille rendent les experts nerveux. Le 8 juin, ProMED a indiqué que le virus avait réapparu en Chine, avec 1042 oies infectées et 460 mortes, selon le Bureau vétérinaire du ministère chinois d’Agriculture.

L’OMS souligne le besoin pour la planète d’agir, bien avant qu’il y ait «l’évidence incontestable que le virus soit devenu suffisamment transmissible parmi les humains pour qu’une pandémie se développe».

 

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