Transmission satellite interceptée

Écrit par Li Dan et Liu Dingyi (La Grande Epoque)
21.07.2005

Le blocus d’information en Chine continentale a été défié. Selon des

sources chinoises, vers 20 h 44 le 3 juillet, le signal de la

télévision centrale chinoise (CCTV) a été interrompu par un programme

diffusant des nouvelles des «Neuf Commentaires»1 et des démissions du

Parti communiste chinois (PCC). Les médias sous contrôle du parti

bloquent à la population tout accès aux informations concernant ces

sujets.

  • un nouveau défie pour le blocus information en Chine(Staff: Cancan Chu / 2005 Getty Images)

Diffusion interrompue à grande échelle

Selon l’ Associated Press, le porte-parole du APT Satellite Company Limited de Hong Kong a dit que 25 chaînes de télévision ont été interrompues, y compris treize stations du China Central News TV

et douze autres stations provinciales. Il a indiqué qu’ils ne pouvaient

retracer la source du signal interrupteur. Les régions affectées

incluaient les villes de Shanghai et de Shenzhen ainsi que les

provinces du Guangdong, Hunan, Yunnan, Zhejiang, Ningxia et de la

Mongolie intérieure.

Le porte-parole a dit que le temps

d’interruption devait durer une heure, mais seulement 14 minutes et

demie de l’enregistrement ont été diffusées. Il a refusé de dévoiler le

contenu du programme.

Les médias officiels chinois ont aussi

refusé de révéler le contenu de la diffusion. Cependant, les rapports

critiquaient le «Falun Gong» d’avoir interrompu le signal.

L’émission a présenté les nouvelles des démissions du PCC

Selon

le rapport d’une téléspectatrice de la région du nord-ouest de la Chine

: «Dans la soirée du 3 juin vers 21 h 30, je regardais la chaîne

provinciale de Gansu quand un bulletin de nouvelles spéciales est

apparu à l’écran. Il y avait d’abord un film montrant quelques parades

et conférences. La diffusion semblait célébrer les démissions du PCC.

Il était dit que plus de 2 millions de personnes avaient déjà quitté le

parti. Il y avait aussi des reportages au sujet des transfuges

d’outre-mer et de la liste des 1000 espions communistes en Australie

qu’un des transfuges aurait donnée au gouvernement australien ou

américain.»

«Après cette introduction, plusieurs phrases invitant

la population à démissionner du Parti communiste chinois sont apparues

à l’écran. Une d’elle disait : ‘Les cieux puniront le PCC, démissionner

vous garantira la sécurité’. Je ne pouvais pas voir les détails de la

phrase. Toutefois, quand l’écran s’est stabilisé, le texte était clair

et net : ‘Seulement sans le Parti communiste, pourra-t-il y avoir une

nouvelle Chine’. Cela a continué pendant au moins 2 minutes et ensuite

l’écran est devenu noir.»

Elle dit avoir changé de chaîne plus de dix fois, mais aucune d’entre elles n’avait d’image, et ce, jusqu’à 22 h.

Remous en Chine continentale

Remous en Chine continentale

Toujours

selon la téléspectatrice, «le public de la Chine continentale qui a vu

la diffusion était très agité. Malgré que plusieurs personnes étaient

extrêmement contentes, elles avaient aussi peur et n’en discutaient

qu’en privé. S’il y avait plus de diffusions de ce genre, les gens

auraient moins peur».

Le PCC a toujours censuré les nouvelles

concernant les «Neuf commentaires» et la grande vague d’individus

dénonçant leur adhésion au parti.

Le régime chinois a établi un

strict blocus de l’information. Les officiels du gouvernement coupent

les nouvelles des chaînes internationales qui les diffusent lorsqu’il

ne veut pas que ses citoyens connaissent certains événements

internationaux, comme la grande manifestation à Hong Kong en 2003.

Le blocus de l’information a mené à l’interruption

Selon des rapports antérieurs, l’éditeur en droit politique au The World Economic Herald,

M. Zhang Weiguo, présume que l’interruption de la diffusion du

programme est une conséquence de la répression de la liberté venant des

médias chinois. Il croit aussi que le gouvernement chinois est lui-même

la source de tous ses problèmes.

Il dit également que pour

garantir au PCC l’habileté de poursuivre ses intérêts, le contrôle de

l’opinion publique est impératif. Le gouvernement manipule ou fabrique

l’«opinion publique» pour démoraliser et réprimer la population. Alors,

celle-ci a maintes fois essayé de briser ce contrôle autoritaire.

1 Les «Neufs commentaires» sont une série éditoriale publiée

originalement par le journal Dajiyuan, version chinoise de La Grande

Époque. Ils brossent le portrait du Parti communiste chinois, de sa

création à maintenant. Leur publication en novembre 2004 a entraîné les

démissions du parti de plus de 3 millions de personnes.