La Malaisie continue de censurer La Grande Époque

Écrit par Cindy Drukier et Jan Jekielek, La Grande Époque - Thaïlande
27.08.2005

 

La Malaisie demeure le premier et unique pays à officiellement censurer La Grande Époque, avec des officiers gouvernementaux qui ont confisqué les chargements de cinq éditions hebdomadaires imprimées ces deux derniers mois.

 

«En empêchant l'accès à ce journal, qui est connu pour son regard critique sur la République populaire de Chine, surtout en ce qui concerne les problèmes liés aux droits de l'homme, les autorités malaisiennes privent le public de son droit à une information indépendante», citait l'organisation pour la liberté de presse, Reporters sans frontières, dans une déclaration écrite.

  • Une employée Malaisienne de l'équipe de marketing de La Grande Époque montre un des numéros interdits de la version chinoise du journal.(攝影: / 大紀元)

 

Reporters sans frontières s'est joint à d'autres ONG et veilles médiatiques — incluant le Comité pour la protection des journalistes, le Groupe malaisien des droits de l'homme SUARAM, Accuracy in Media, et le WAPMC (World Association of Press & Media Councils) — dans leur critique des actions du gouvernement malaisien. «Je vous encourage [les officiers malaisiens] à faire circuler les matériaux de la La Grande Époque en Malaisie pour développer une culture ouverte au débat, au dialogue et faite de compréhensions sur une réflexion... pour que le futur échappe aux tragédies et aux souffrances», a écrit M. R. Gunasingam, le secrétaire général du WAPMC, dans une lettre du 10 août adressée au Bureau du secrétaire général de la Malaisie.

 

Début juin, le Bureau malaisien du ministre des Affaires intérieures avait commencé à confisquer La Grande Époque, qui est imprimé en Indonésie et acheminé par avion en Malaisie. En juin, les cargaisons de deux numéros hebdomadaires (des 2 et 17 juin) avaient été confisqués, et en juillet, trois numéros (des 14, 21 et 28 jullet) avaient aussi été saisis. Les autorités ont prétendu que les journaux avaient été saisi initialement pour évaluer si ceux-ci étaient «appropriés» pour une publication.

 

DZY Marketing, qui met sur le marché La Grande Époque en Malaisie, a reçu une correspondance du ministre malaisien de la Sécurité intérieure le 7 juin. La lettre énumérait les raisons de la confiscation des journaux, déclarant que La Grande Époque «n'est pas neutre et rapporte des informations qui pourraient provoquer une impression négative du gouvernement au pouvoir en Chine.»

L'allégation n'étant «pas neutre» est perçue comme ironique par les défenseurs de La Grande Époque, depuis que le gouvernement malaisien a récemment délivré un certificat de publication pour le People's Daily, le «porte-parole auto-proclamé du Parti communiste chinois» le 10 janvier de cette année.

 

La lettre du ministère continuait: «Il est clair que le journal est contre la politique du gouvernement malaisien de maintenir une relation bilatérale entre la Malaisie et la Chine.» La décision d'interdire le journal venait directement du député ministre de la Sécurité intérieure Y.B. Chia Kwang Chye, a affirmé un des assistants de M. Chye, en refusant toutefois de faire un commentaire sur la question des pressions des autorités chinoises sur le ministre.

 

Reporters sans frontières a écrit directement au ministre malaisien de la Sécurité intérieure, disant que la décision d'interdire La Grande Époque sur une base diplomatique était «une grave violation de la liberté de presse», se faisant l'écho des opinions de la part des autres défenseurs.

 

Depuis le mois de juin, La Grande Époque elle-même a fait appel au gouvernement malaisien pour annuler l'interdiction de publication. Un groupe du personnel et des citoyens inquiets ont aussi fait appel devant l'ambassade malaisienne à New-York le 12 août. M. Norzubi, le secrétaire de la presse de la mission malaisienne des Nations Unies, a dit lors d'une rencontre informelle avec La Grande Époque, qu'il «comprend les inquiétudes, et [qu'il] enverrai[t] toutes les informations à [son] gouvernement

 

Cependant, aucune deuxième rencontre formelle n'a été acceptée par les officiers malaisiens de la mission des Nations Unies ou de l'ambassade. La Grande Époque projette de poursive un dialogue constructif avec les officiers malaisiens dans une tentative de suspendre l'interdiction.

 

«Nous croyons que le gouvernement malaisien a fait une grande erreur... notre journal était le premier à rapporter avec exactitude le fait de l'épidémie du SRAS, bien avant les rapports officiels chinois», a déclaré le représentant Dr Wenyi Wang en donnant un exemple de la valeur de son journal en tant que veille médiatique de la Chine.

 

La Grande Époque est imprimé en huit langues et il est distribué dans approximativement 30 pays dans le monde. L'édition chinoise est devenue une voix influente dans les cercles de médias diffusés en langue chinoise. Sa version imprimée est sans doute le journal chinois le plus largement distribué dans l'existence, avec une diffusion hebdomadaire de presque 1,2 million d'exemplaires; son site internet reçoit plus d'un million de visiteurs chaque jour.

 

La publication des Neuf commentaires a été possible seulement parce que La Grande Époque opère en dehors de l'influence de Pékin, un aspect rarissime parmi les médias de langue chinoise dans le monde. Un article du 18 août paru dans The Economist et intitulé «Back on the leash» («Encore en laisse»), rapporte en détail la répression grandissante de Pékin sur la liberté de presse. Le 11 août, le Joonang Daily de Corée du Sud a décrit comment les journalistes étrangers qui couvre la Chine, pratiquent une vaste auto-censure pour éviter les courroux du PCC («Comment la Chine essaie de garder ses secrets»).

 

Il n'est pas surprenant que La Grande Époque soit tellement populaire, puisqu'elle offre des nouvelles honnêtes qui sont au-delà des mains des censeurs du PCC. Ceci, avec le fait que le journal encourage les membres du Parti à quitter l'organisation, en font une épine évidente pour le PCC. La question demeure: est-ce que la Malaisie tiendra tête au «dragon» du PCC pour appuyer la liberté de parole, ou conservera-t-elle l'interdiction pour le bien d'une harmonie diplomatique?