À la poursuite de «Tempête de Métal» : Une arme australienne destructrice convoitée par Pékin

Écrit par Shar Adams, La Grande Époque Australie
11.10.2006

Le régime chinois ont offert 100 millions de dollars à un inventeur d’armes australien en échange d’information contre une arme révolutionnaire actuellement développée en Australie et capable de tirer un million de balles à la minute.

  • Metal Storm(Stringer: STRINGER / 2006 AFP)

L’arme, connue sous le nom de «Tempête de Métal» (Metal Storm), a été conçue par une entreprise située à Brisbane et dont le nom figure sur des listes publiques. Elle peut tirer des balles par télécommande. Cette technologie peut être appliquée sur n’importe quelle arme et est considérée comme étant si mortelle que le Département américain de la défense a décidé qu’elle devait rester entre des mains alliées.

Lors d’une entrevue donnée sur la chaîne de télévision australienne Nine Network, l’inventeur de cette arme, Mike O’Dwyer, a expliqué que les Chinois recherchaient cette technologie depuis des dizaines d’années, mais que c’est une discussion téléphonique récente avec un homme ayant l’accent américain, disant représenter l’armée chinoise qui l’a alarmé.

«Il m’a dit : “Nous n’avons pas besoin d’armes «Tempête de Métal», nous n’avons pas besoin non plus de travaux écrits, ni de l’histoire de ces travaux, raconte O’Dwyer, mais nous voulons que vous et votre famille veniez à Pékin”.»

«À ce que j’ai compris, il voulait me voir à Pékin simplement pour travailler avec un groupe de personnes, pour leur divulguer mes connaissances au sujet de “Tempête de Métal” et pour permettre l’élaboration de prototypes en vue de développer ce système d’armement», explique l’inventeur.

O’Dwyer affirme qu’on lui a offert 50 millions de dollars s’il venait en Chine, puis 50 millions de dollars annuellement. Il a décliné l’offre et a décidé plutôt d’en faire état au gouvernement australien.

Il raconte que le gouvernement australien, en réponse, lui a donné des conseils concernant sa «sécurité personnelle» et pour qu’il «continue les discussions». O’Dwyer aurait aimé percevoir un peu plus d’inquiétude de leur part.

«Il me paraît assez improbable que le gouvernement australien n’ait pas compris la détermination et la ténacité significative de leurs efforts.», estime-t-il.

Il a ajouté que les Chinois ont contacté l’entreprise de multiples façons. Entre autres, un homme l’a approché et lui a indiqué leur détermination à obtenir cette technologie.

«On pouvait clairement sentir sa volonté et voir que tôt ou tard il allait finir par arriver à ses fins», explique O’Dwyer.

Un Australien d’origine chinoise, Jun Yang, a également été contacté à Pékin par un bureaucrate d’un certain âge qui lui a offert beaucoup d’argent dans le but d’acheter l’arme australienne pour le compte de l’armée chinoise.

Jun Yang était une figure importante de la communauté sino-australienne dans les années 90, il était connu en tant que leader étudiant.

Sa femme, Jane Wu, explique qu’elle et son mari ont considéré qu’il n’était pas possible de faire confiance au régime et ont décliné l’offre malgré la promesse d’une importante rémunération.

«Nous croyons qu’il [le régime chinois] utilisera cette arme contre l’Occident et le peuple chinois», a-t-elle déclaré à La Grande Époque.

«C’est une arme trop dangereuse pour que le Parti communiste chinois la possède», a-t-elle ajouté.

L’officier en charge des opérations pour «Tempête de Métal», Ian Gillespie, affirme qu’O’Dwyer ne travaille plus avec la société sur une base quotidienne et que cette offre du régime communiste a été faite il y a plus d’un an.

Gillespie a expliqué que ce n’était pas inhabituel que des pays cherchent à mettre la main sur des technologies militaires et que même s’il n’excluait pas la possibilité de faire commerce avec la Chine, «Tempête de Métal» ne serait pas produit avant dix-huit mois. Il a ajouté que l’entreprise se concentrait présentement sur les marchés australien et américain.

«Pour l’instant, nous travaillons uniquement avec les gouvernements australien et américain et dans une certaine mesure avec nos partenaires de Singapour et d’Australie », a-t-il fait savoir.