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République Tchèque : quatre long mois sans gouvernement

Écrit par Jan Lokos, La Grande Époque, République Tchèque
11.10.2006
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Cent trente jours après les élections nationales, la République Tchèque n’a toujours pas de gouvernement. Les élections parlementaires du mois de juin n’ont été gagnées par le parti des démocrates civiques qu’avec 3 petits points d’avance sur leurs rivaux, les sociaux-démocrates. Ce qui a donné naissance à une chambre parlementaire de 200 sièges dont 100 précisément sont occupés par la coalition des partis de gauche, et 100 autres par les partis conservateurs.

C’est la première fois dans l’histoire parlementaire tchèque que la chambre parlementaire est à l’équilibre parfait. Et pour la première fois les Tchèques en voient les conséquences.

Mirek Topolanek, dirigeant du parti des démocrates civiques victorieux, savait dès le départ qu’il devrait créer un gouvernement soutenu par au moins un parlementaire de gauche pour atteindre la majorité requise. Mais personne, des sociaux démocrates et des communistes, n’a accepté de donner son soutien. Toutes les offres faites pour arriver à un gouvernement unifié sont depuis 4 mois systématiquement rejetées.

  • Mirek Topolanek(攝影: / 大紀元)

La semaine dernière, Mirek Topolanek a dû demander officiellement à la chambre parlementaire de soutenir sa proposition de gouvernement, tout en sachant que l’absence de majorité favorable allait conduire à des élections anticipées.

Désavoué par le vote de confiance couru d’avance du 3 octobre, Mirek Topolanek a maintenant deux semaines pour annoncer la démission de son cabinet.

195 membres du Parlement ont participé au vote et si, comme prévu, tous les démocrates civiques, verts et la plupart des chrétiens-démocrates ont soutenu le gouvernement, la courte avance 99-96 n’est pas suffisante pour le légitimer.

Un autre vote devra donc avoir lieu pour élire le prochain Premier ministre dont la tâche – gagner le soutien du peuple et mettre en marche un parlement paralysé – ne sera pas plus aisée qu’au précédent. « Nous avons constitué un gouvernement avec la confiance de la plus grande partie du public, composé d’experts et qui allait conduire le pays vers des élections anticipées. Maintenant, cela va être beaucoup plus difficile mais je ne considère malgré tout pas cela comme un échec », commente Topolanek.

Le Premier ministre sortant a exprimé sa volonté de commencer des négociations avec tous les partis pour la constitution d’un nouveau gouvernement.

Le Président Vaclav Klaus, actuellement en visite à Singapour, a également dit ne pas être surpris par les résultats du vote et respecter la décision des parlementaires. Le Président a maintenant plusieurs options face à lui : redonner sa confiance à Topolanek, le remplacer par le Premier ministre précédent Jiri Paroubek, ou nommer une personnalité complètement nouvelle.

Le secrétaire du Président, Ladislav Jakl, a récemment concédé que si le gouvernement de Topolanek ne réussissait pas à faire la différence, Vaclav Klaus pourrait décider de constituer un gouvernement intérimaire et annoncer des élections anticipées.

Cette option a la faveur des démocrates civiques et des verts, mais rencontre l’opposition farouche des sociaux-démocrates. Le leader de ceux-ci, Jiri Paroubek, attend sa chance. Il est convaincu qu’un cabinet sous ses ordres pourrait gagner la faveur du Parlement.

« Je pense que le Président devrait nommer le politicien le plus apte à rallier les soutiens lors de la prochaine élection. Je ne sais pas si M. Topolanek peut le faire, mais à sa place je ne serais pas trop optimiste », dit Paroubek.

Le vice-président du groupe communiste, Jiri Dolejs, a dèjà exprimé que son parti soutiendrait un gouvernement assemblé par les sociaux-démocrates. Il sait aussi que ce soutien est essentiel à la survie d’un gouvernement Paroubek et garantit à son parti un pied dans le futur gouvernement, ce qui n’est pas arrivé depuis 1990 et l’écroulement du bloc soviétique.

Pour Vlasta Parkanova, des démocrates chrétiens, le test serait plein d’enseignements et montrerait à Paroubek qu’il n’est pas aussi fort qu’il le suppose. « Après cela peut-être il deviendrait plus poli et ouvert », ajoute-t-elle.

Après avoir perdu les élections, Paroubek a tenté de convaincre que les scrutins avaient été falsifiés. Il a ensuite mis tout son poids pour que personne dans son parti ne soutienne le gouvernement proposé par les démocrates civiques. Nombreux sont ceux en République Tchèque qui considèrent que sa défaite est due à la chute de popularité qui a suivi des commentaires publics selon lesquels il se comparait au président bélarusse Lukashenko, considéré comme le dernier spectre du stalinisme en Europe.

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