Une semaine à Pékin

Écrit par Adélaïde et Caroline Poussier Collaboration spéciale
17.10.2006
  • Deux jumeaux rencontrés sur la place Tien An Men lors de la journée nationale de la Chine le 1er octobre. photo : Adélaïde Poussier(攝影: / 大紀元)

Quelle ne fut pas notre surprise de croiser deux petits jumeaux sur la place Tien An Men, en plein cœur de Pékin, parmi des millions de Chinois venus de toutes les provinces pour célébrer le 1er octobre, fête nationale de la Chine. Des familles entières nous demandaient dans un mandarin dont nous ne comprenions que XieXie (merci) si elles pouvaient nous prendre en photo. Sans vraiment savoir pourquoi elles tenaient à immortaliser l’instant en notre compagnie, nous acceptions timidement.

Ce n’est que le lendemain, en lisant le China Daily[1], que nous allions savoir qu’avait lieu à Pékin le troisième festival des jumeaux. L’événement aura attiré 300 couples de jumeaux venus de toutes les régions du pays et dont les plus vieux avaient 88 ans.

Sûrement pas courant donc d’attraper une paire de jumelles françaises lors de cette occasion!

Notre instant de gloire sera incontestablement celui au pays de l’enfant unique. Deux jours entiers consacrés à la gémellité. Un show télévisé Happy twins aura même organisé un concours mettant en vedette tous les stéréotypes possibles et imaginables sur les jumeaux. D’après nos sources, il faudrait compter une paire de jumeaux pour 88 familles chinoises. Dans un pays de 1,3 milliard d’habitants, ce n’est déjà pas mal!

Pékin, la ville moderne

Nous avons trouvé à Pékin une vie folle et trépidante. Peut-être parce que nous y étions à un moment particulier («Golden Week»ou Huangjinzhou, vacances du 1er octobre) et qu’après une semaine passée dans le Transsibérien, toute cette activité et toute cette population grouillante nous étourdissaient?

À l’instar de Moscou pour la Russie, Pékin se présente comme le centre politique de la Chine. Et si la place Tien An Men peut rappeler la Place Rouge, le mausolée de Mao fait penser à celui de Lénine ou la Cité interdite au Kremlin, la comparaison s’arrête là. La vieille ville de Pékin s’efface pour laisser place à une cité moderne.

Modifiant la moitié de son paysage urbain, la capitale du nord se dit prête à accueillir les Jeux olympiques 2008. Elle prévoit une circulation de trois millions de voitures, elle construit un cinquième périphérique, de nouvelles lignes de métro et des terminaux aériens pour répondre à une demande toujours plus grande.

Ces prévisions peuvent faire peur surtout quand on sait que la Chine consomme deux fois plus d’énergie qu’il y a dix ans. Quel avenir peut-on lui prédire? En tout cas, cette course au développement laisse au voyageur rêvant d’une Chine authentique un sentiment d’illusions perdues. Heureusement, l’âme du vieux Pékin réside encore dans ses hutong (ruelles aux maisons basses) même si ces dernières tentent à disparaître au profit de gratte-ciel futuristes.

Nous avons découvert une Chine partagée entre modernité et traditions, monde urbain et pauvreté rurale. Nous avons aimé son dépaysement, sa grandeur, son patrimoine architectural et culturel. Nous avons été déçues par l’hospitalité de ses habitants. Peut-être en attendions-nous trop de leur gentillesse apparente? Maintenant, en route pour Hongkong!

[1] National english language newspaper, 3 oct. 06, vol.26, numéro 8257, [journal officiel du gouvernement]