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SOMALIE : Les tribunaux islamiques promettent une reprise de la guerre civile

Écrit par Irin News
17.10.2006
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NAIROBI – L’Union des tribunaux islamiques, contrôlant en grande partie les régions sud et centre de la Somalie, a prévenu de l’imminence d’un conflit entre ses miliciens et l’armée gouvernementale. Cette dernière, s’est emparée d’une localité proche de Baido, le 9 octobre dernier, a annoncée un haut responsable des tribunaux islamiques.

  • Somaliens cherchant à se réfugier au Kenya(攝影: / 大紀元)

«À huit heures ce matin [du 9 septembre], heure locale, une unité mixte composée de soldats éthiopiens et d’éléments de l’armée somalienne du gouvernement fédéral de transition s’est emparée de la ville de Buur Hakaba à 60 km au nord de Baidoa sur la route menant à Mogadiscio, la capitale somalienne», a indiqué Sheikh Abdulkadir Ali, vice-président des tribunaux islamiques.

«La guerre peut éclater à tout moment», a-t-il lancé.

Située à quelque 180 km de Mogadiscio, Buur Hakaba était encore aux mains d’une milice locale favorable aux tribunaux islamiques lorsque les miliciens ont abandonné la ville vers 7 h 30, selon un habitant, devant l’avancée des troupes gouvernementales et éthiopiennes.

La prise de Buur Hakaba intervient deux semaines après que les tribunaux islamiques se soient emparés de la ville portuaire de Kismayo, la troisième plus grande ville du pays située à l’extrême sud de la Somalie. En juin, le mouvement islamiste avait déjà pris le contrôle de Mogadiscio, la capitale somalienne.

Les pourparlers de paix entre le gouvernement de transition et les tribunaux islamiques devraient reprendre le 30 octobre à Khartoum, la capitale soudanaise, mais actuellement toutes les forces des tribunaux islamiques en Somalie ont été placées en état d’alerte maximum, a indiqué Sheikh Ali. Selon lui, la prise de Buur Hakaba «est une tentative pour faire échouer les pourparlers de paix de Khartoum et tout espoir de réconciliation».

Pour la première fois, le président des tribunaux islamiques, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, est apparu à Mogadiscio en tenue de combats. Devant les journalistes qui l’ont rencontré, Sheikh Ahmed a accusé d’agression le plus puissant voisin de la Somalie, l’Éthiopie et a déclaré la guerre sainte à ce pays.

Une source proche des autorités somaliennes, qui a requis l’anonymat, a confirmé la prise de Buur Hakaba par les forces gouvernementales, mais a nié l’implication de l’armée éthiopienne ou toute intention d’attaquer les positions des troupes des tribunaux islamiques.

«Nos forces se sont emparées de Buur. Cette une action défensive et n’est pas dirigée contre les tribunaux islamiques», a indiqué la source.

Le porte-parole du gouvernement éthiopien a également démenti toute implication des troupes éthiopiennes. «Aucune troupe éthiopienne n’a appuyé les soldats somaliens, ni n’a traversé la frontière entre l’Éthiopie et la Somalie», a affirmé Salomon Abebe, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Pour les agences humanitaires, une reprise des combats en Somalie aggraverait une situation humanitaire déjà précaire. En effet, un important flux de réfugiés est arrivé au Kenya ces derniers jours pour échapper aux violences potentielles.

À ce sujet, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) a déclaré : «Nous ne pouvons pas faire de commentaire sur les mouvements militaires. En revanche, d’un point de vue humanitaire, si le problème dégénère, il faudra s’attendre à d’importants déplacements de personnes parmi les populations affectées par la crise et à l’aggravation d’une situation humanitaire déjà dramatique dans le sud-centre de la Somalie.»

«Notre préoccupation est que les populations civiles risquent de devenir les cibles ou les otages de ces combats», a souligné OCHA, avant d’ajouter qu’en cas de conflit, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a prévu que le nombre total de personnes susceptibles d’être confrontées à une crise humanitaire pourrait doubler et atteindre près de 3,6 millions.»

Dans le sud de la Somalie, les opérations militaires ont fait monter la tension d’un cran et beaucoup de personnes craignent une reprise du conflit.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.