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Le kendo

Écrit par radio Son de l'Espoir
23.10.2006
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  • le kendo(攝影: / 大紀元)

Lorsque l’on pratique le kendo, on travaille la gestuelle avec le sabre en bois et la réplique du katana, le sabre japonais. Les partenaires ne se touchent pas parce qu’ils se blesseraient. Le pratiquant prend conscience de toute l’inertie de l’arme pour se rapprocher le plus possible de l’art du combat ancestral. Mais quand on met l’armure, on utilise le sabre en bambou et là, les combattants peuvent se toucher, occasionnant des hématomes, mais sans gravité.

Sondelespoir (SDL) : Pourquoi y a-t-il ces cris ?

Solon Baraclough : C’est le kiai qu’on retrouve dans la plupart des arts martiaux. C’est l’expression du ki, (qui correspond au qi chinois) et que l’on explique aux débutants comme étant de l’énergie. C’est à dire la volonté du geste, la volonté psychique et mentale qu’on doit retrouver dans l’action. C’est quelque chose de concret dérivé de quelque chose d’abstrait : la volonté. Le kiai a des bienfaits, c’est un désinhibiteur qui libère l’énergie et apaise l’esprit.

SDL : Ce cri est fort mais pourtant on ne ressent aucune violence dans cette salle.

S. Baraclough : C’est le paradoxe. Le but est d’arriver à une harmonie, harmonie sociale, harmonie de groupe et à plus grande échelle, arriver à la paix. Pour y arriver, on passe par une activité dérivée de la guerre. On passe par des assauts, c’est intense, mais il n’y a aucune agressivité. L’agressivité est inhibée par le respect qui encadre la pratique. Autre particularité, on ne crie pas n’importe quoi. On crie la partie du corps que l’on vise. Là ils crient le kai menc’est à dire kai = attaquer et men = front, c’est l’attaque du front. Les règles du kendo c’est de porter une attaque parfaite en respectant des critères qui s’appellent Ki-Ken-Tai-Itchi. Ki = énergie, ken = sabre, tai = corps. Il faut arriver à couper l’une des cibles autorisées : tête, poignet, flanc, gorge soit la bonne partie du corps avec la bonne partie du sabre, le bon cri et la bonne posture du corps et ça conduit à l’unité de la frappe. C’est le critère pour qu’un point soit parfait, c’est l’Ippon – c’est à dire l’attaque – qui met l’adversaire hors de nuire. Ca demande de la concentration, de la persévérance et beaucoup de volonté.

SDL : Les coups que l’on porte ont le nom des pièces de l’armure ?

S. Baraclough : Oui, la partie que l’on frappe porte le même nom que la partie que l’on crie.

SDL : La gestuelle est toujours comme celle-ci : des pas en avant, des pas en arrière ?

S. Baraclough : La base, ce sont les pas en avant. C’est un objectif de non agressivité. Dans le kendo on se défend par l’attaque, par l’avant. On va toujours en avant, on peut se désaxer, parfois on recule mais c’est pour contrer et attaquer.

SDL : Que veut dire Kendo ?

S. Baraclough : Ca vient de deux idéogrammes : Ken = escrime ou sabre et Do = la voie, le chemin, donc kendo, c’est la voie du sabre ou chemin de l’escrime.

SDL : Y a-t-il un côté philosophique ?

S. Baraclough : Le kendo rentre dans la catégorie des budos qui sont les voies qui amènent à développer l’homme en suivant une activité qui découle des arts de la guerre.

SDL : C’est donc une vision de l’humain qui englobe l’esprit et le corps ?

S. Baraclough : Le mot clé, c’est l’unité. Dans une attaque parfaite, il faut que le mental et le physique fassent un tout et restent naturel. Ki-Ken-Tai-Itchi, c’est une harmonie des actions du sabre, du corps et du ki, et du mental. Tout doit être englobé dans cette harmonie.

SDL : Vous pratiquez depuis longtemps ?

S. Baraclough : Depuis 12 ans.

SDL : Vous avez vu un changement dans votre vie ?

Oui, du fait de crier avec les autres, de m’engager et de continuer dans l’opposition et la relation avec les autres, je suis devenu moins timide, plus patient, plus tolérant et plus volontaire.

SDL : J’ai vu cette phrase « l’adversaire n’est pas un ennemi à battre mais un partenaire indispensable au progrès, que l’on doit respecter ».

S. Baraclough : Oui c’est vrai à 100 %. D’ailleurs on ne dit pas adversaire, on dit partenaire car on combat un autre, mais c’est lui qui nous fait progresser, et nous aussi on le fait progresser. C’est l’aspect relationnel très fort du kendo.

SDL : Quelle est l’origine du kendo ?

S. Baraclough : C’est d’origine japonaise. Jusqu’en 1970, le kendo n’existait qu’au Japon car après la dernière guerre, les Américains ont interdit la pratique de tous les arts martiaux pouvant avoir une connotation nationaliste. Les Japonais ont donc fait des transformations pour le faire plus apparaître comme un sport, comme l’escrime.

SDL : Vous dites « se remettre le plus possible dans l’état de combat ». Le kendo est non violent, ce n’est donc pas contradictoire ?

S. Baraclough : Il faut retrouver le détachement que les guerriers avaient avant d’aller au combat, détachement mental le plus complet qui permet de réaliser les choses parfaitement. C’est tout à fait non violent. Ce budo a de bonnes raisons d’être dans nos sociétés actuelles. Pour pratiquer le kendo, il faut avoir une attitude de donneur. Ce n’est pas une activité de consommation, c’est un échange, on donne et on prend, sinon on ne peut pas progresser.

SDL : C’est une école de la vie ?

S. Baraclough : Oui, j’en suis certain.

SDL : Vous avez trouvé la voie du sabre ?

S. Baraclough : Oui, ou c’est elle qui m’a trouvé.

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