L’UE encourage la Turquie et la Serbie à des changements

Écrit par Isabelle Blanc, La Grande Epoque
25.10.2006

  • Le ministre des Affaires étrangères turc Abdullah Gul(Stringer: JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / 2006 AFP)

LA TURQUIE DOIT S’AMELIORER

Lors des rencontres des hauts responsables à Luxembourg, la question turque et la question serbe ont été abordées avec le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gul et le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica.

Les rencontres ont eu lieu quelques semaines avant que l’Union européenne ne publie des rapports clef sur le progrès des deux états afin de répondre aux conditions pour leur adhésion.

Le commissaire européen de l’Élargissement Olli Rehn presse la Turquie d’ouvrir les communications des transports avec Chypre, comme promis et d’accélérer les reformes politiques. Il a dit que ce pourrait être « la toute dernière opportunité… peut être avant plusieurs années ».

M. Rehn encourage la Turquie à avancer dans les réformes « avant que le rapport ne soit publié le 8 novembre ».

L’Union européenne veut que le code pénal turc soit modifié pour garantir beaucoup plus de liberté d’expression. M. Rehn met en garde la Turquie que si celle-ci échoue à faire des concessions à l’égard de Chypre, elle pourrait également diminuer ses chances.

Le ministre des Affaires étrangères finlandais Erkki Tuomioja met en œuvre des négociations pour qu’Ankara ouvre ses ports aux navires grecs chypriotes en échange de lever un embargo commercial de l’UE qui touche la communauté chypriote turque, installée dans la partie nord de l’île.

La Grèce et Chypre insistent pour qu’Ankara fasse le premier pas. Autrement on risque grandement une suspension partielle des pourparlers sur l’adhésion à la fin de l’année.

Cependant le climat semble plus positif qu’on ne l’attendait, les deux ministres M. Gul et M. Tuomioja semblent être confiants.

MAUVAISE COOPERATION DE LA SERBIE AVEC LE TPI

Cependant, la Serbie a vacillé en prenant son premier pas sur la voie de l’adhésion à l’UE. La reprise des pourparlers s’est faite en mai dernier, il revient à Belgrade de livrer le suspect de crime de guerre, le Général Ratko Mladic, au Tribunal pénal international à La Haye.

La procureur du Tribunal pénal international (TPI), Carla Del Ponte, est arrivée à Luxembourg en disant qu’elle n’avait rien de positif à rapporter concernant le progrès de la Serbie. Et lors d’une rencontre avec des responsables de l’UE à Luxembourg, la procureur a fait un rapport négatif sur la coopération de la Serbie avec le TPI.

Plus tard, la procureur s’est entretenue avec le commissaire européen à l’Élargissement Olli Rehn, le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure Javier Solana et le ministre des Affaires étrangères Erkki Tuomioja. Par la suite, ces trois responsables européens se sont entretenus avec le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica.

Au mois de juillet, la Serbie avait présenté son plan d’action pour arrêter Mladic, mais Mme Carla Del Ponte n’était pas satisfaite de l’adoption de ce plan. Ne voyant aucune amélioration, le procureur avait dit qu’elle n’encouragerait pas à reprendre les négociations avec la Serbie.

Prochainement arrive le référendum de la nouvelle constitution serbe qui présente la province séparée du Kosovo comme une partie intégrale de la Serbie.

L’UE encourage Belgrade à s’abstenir d’acte unilatéral qui pourrait retarder ou bloquer un plan des Nations unies pour le statut final du Kosovo, on s’attend à ce qu’il aboutisse à une forme d’indépendance.