Hans Blix plaide pour la stricte interdiction des armes atomiques

Écrit par ONU
25.10.2006

« Plus il y a d’armes de destruction massive produites et stockées, plus le risque d’utilisation ou de menace d’utilisation de ces armes augmente et déstabilise l’équilibre entre les États », a déploré la semaine dernière Hans Blix, président de la Commission sur les armes de destruction massive, devant la Première Commission de l’Assemblée générale de l’ONU sur le sujet.

L’ancien Chef des inspecteurs des armements des Nations Unies a axé son propos sur la lutte contre la prolifération nucléaire. Évoquant le rapport « Armes de terreur » réalisé par la Commission indépendante sur la prolifération des armes de destruction massive, M. Blix, qui a présidé cet organe, explique que l’actualité récente et la « stagnation persistante de l’édifice onusien de désarmement » – qui se traduirait assez correctement par : immobilisme – exigent que la communauté internationale relance l’effort de mobilisation des gouvernements et de la société civile.

Hans Blix a été directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et responsable des inspections sur les armes de destruction massive suspectées en Irak en 2003 (enquête dans laquelle il a conclu à l’absence, confirmée ensuite, de telles armes en Irak). Début juin 2006 à New York, il a présenté 60 recommandations pour accélérer l’élimination des « armes de terreur » dans le monde

« L’utilisation d’une simple fraction des 27.000 armes atomiques toujours disponibles pourrait entraîner la destruction complète de la planète », a lancé Hans Blix, avant de faire part de son inquiétude devant l’évolution des doctrines de sécurité, qui, dans de nombreux pays très puissants, continuent d’encourager au développement de programmes nucléaires potentiellement dévastateurs.

Revenant sur les principes devant guider, dans le cadre des Nations Unies, l’action collective de désarmement et de non-prolifération, Hans Blix a estimé que la meilleure garantie contre l’utilisation des armes nucléaires n’est rien de moins que leur interdiction stricte dans le monde entier.

Sur le plan de la vérification et du suivi d’application des mesures de non-prolifération nucléaire, M. Blix a également souhaité que le système de garanties de l’AIEA ne soit pas remis en cause

Hans Blix pense également que, pour sortir de l’impasse, le Conseil de sécurité doit mettre en place une unité qui fournirait des informations techniques fiables sur toutes les questions liées à l’usage des armes de destruction massive. « Par exemple, a-t-il dit, une telle unité aurait pu indiquer la nature réelle de l’explosion en République populaire démocratique de Corée. »

Le moratoire sur les essais nucléaires établi dans l’attente de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) n’étant manifestement pas appliqué, M. Blix a fini en rappelant à tous les États leur engagement à ne pas produire à des fins militaires du plutonium et de l’uranium enrichi.