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OUGANDA : La plupart des rebelles sont dans les sites de cantonnement du Sud Soudan

Écrit par Irin News
03.10.2006
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ACHOLI PII – La plupart des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) qui ont terrorisé pendant des années les populations du nord de l’Ouganda ont quitté la région pour rejoindre les sites de cantonnement du Sud Soudan, a indiqué un haut responsable de l’armée ougandaise.

  • Combattants de l'Armée de la résistance du Seigneur au Soudan(攝影: / 大紀元)

 

«Presque tous les éléments de la rébellion ont quitté le nord de l’Ouganda, bien qu’on ne puisse pas exclure qu’il y en reste encore quelques-uns dans la région», a expliqué le général d’armée Aronda Nyakairima. «Mais la paix devient de plus en plus une réalité dans cette région.»

S’adressant le 25 septembre dernier à des journalistes, lors d’une conférence de presse à Acholi Pii, près de la ville de Gulu (nord), le général a indiqué que le décongestionnement des camps de déplacés internes implantés dans la région se poursuivra.

«Le but des camps satellites est de faciliter l’accès aux terres agricoles, afin que le décongestionnement puisse se poursuivre», a ajouté M. Aronda.

Selon le général, 48 sites de nouveaux camps satellites ont été identifiés dans le district de Pader, dont 28 sont déjà occupés. Trente-six autres sites ont été identifiés à Kitgum dont 21 sont occupés. «Un programme de rapatriement a été mis en place à Teso et Lango. Le gouvernement et les ONG ont renforcé leurs actions humanitaires en faveur des déplacés», a-t-il fait remarquer.

Cependant, le général Aronda a prévenu la LRA que ses forces traqueraient la rébellion en cas d’échec des pourparlers de Juba (Sud Soudan).

«En cas d’échec des pourparlers, nous traquerons la LRA», a-t-il souligné. «Ce sera le désastre. Nous savons où se trouve le camp Owiny Ki-Bul, nous savons le temps qu’il nous faudra pour nous y rendre et connaissons les prochains plans des rebelles. Il suffit qu’ils nous disent qu’ils mettent fin aux négociations et nous leur tomberons dessus.»

Conformément aux accords de cessez-le-feu signés le 26 août dernier entre le gouvernement ougandais et la LRA, les rebelles devraient être regroupés à Owiny Ki-Bul, dans l’État d’Eastern Equatoria, et à Ri-Kwangba, dans l’État de Western Equatoria, pendant les pourparlers entre les deux parties.

Selon plusieurs sources concordantes, au moins 1600 rebelles sont regroupés sur les deux sites. Joseph Kony, le commandant en chef de la LRA, n’a pas encore indiqué quand il comptait se rendre sur le site de regroupement, alors que son adjoint, Vincent Otti, a rejoint Ri-Kwangba depuis la semaine dernière.

Les propos du général Aronda semblent contredire les termes de l’accord. En effet, ceux-ci stipulent qu’en cas d’échec des pourparlers, le gouvernement ougandais doit permettre aux rebelles de quitter librement les deux camps.

«Pour ceux qui hésitent encore, les portes sont toujours ouvertes et ils peuvent venir», a-t-il souligné.

Le 23 septembre dernier, la délégation de la LRA aux pourparlers de Juba a menacé de quitter la table des négociations en prétextant que l’armée ougandaise encerclait leurs combattants cantonnés dans le camp d’Owiny Ki-Bul. Ces allégations ont été démenties par le général Aronda qui a indiqué que ses troupes se trouvaient à 45 km de la ville.

La demande des rebelles de changer la composition de la délégation gouvernementale a également soulevé bien des interrogations sur la reprise des pourparlers. Le 25 septembre dernier, les délégations ont rencontré séparément le vice-président du Sud Soudan et Riek Machar, le médiateur, mais aucun signe d’une reprise prochaine des négociations n’était perceptible. Selon certaines sources, une commission mixte se rendra le 3 octobre à Owiny Ki-Bul pour examiner les revendications des rebelles.

L’autre problème soulevé par la rébellion est l’annulation des poursuites engagées par la cour internationale de justice de la Haye à l’encontre des leaders de la LRA. MM. Kony, Otti et leurs camarades d’arme Dominic Ongwen, Okot Odhiambo et Raska Lukwiya sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La semaine dernière, le président ougandais Yoweri Museveni avait clairement indiqué que les poursuites ne seraient pas suspendues tant que les leaders de la rébellion ne signeraient l’accord des pays.

La LRA est accusée d’être responsable du déplacement de près de deux millions de personnes, dont 935 000 enfants, et de les avoir contraints à vivre dans plus de 200 camps disséminés dans le nord de l’Ouganda.

Des milliers d'enfants pris en otage par les rebelles pendant les deux décennies de guerre ont été libérés par les forces gouvernementales, mais beaucoup d’autres n’ont toujours pas été retrouvés, selon le général Aronda.

«On ne sait où ils sont passés», a-t-il indiqué. «Certains sont peut-être encore dans la forêt, d'autres sont peut-être morts au cours des combats.»

Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), près de 25 000 enfants auraient été enrôlés de force dans les rangs de la LRA ou sont devenus les esclaves sexuels des combattants rebelles depuis le début de la guerre contre le gouvernement ougandais.

«D’après les estimations que nous avons établies à partir des informations recueillies dans les districts touchés par le conflit, près de 15 000 enfants seraient retournés chez eux pendant la guerre», a expliqué Chulho Hun, porte-parole de l’UNICEF à Kampala.

Récemment, Jan Egeland, le secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des Affaires humanitaires, a indiqué que les rebelles ont accepté de libérer les «non-combattants», y compris les femmes et les enfants. Selon certaines agences humanitaires actives en Ouganda, près de 1500 enfants et femmes seraient détenus par les rebelles. Et à en croire plusieurs chefs locaux du nord de l'Ouganda, ce nombre pourrait être plus élevé.

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