Le mandala au-delà du porte-bonheur

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
03.10.2006

Le 7e festival culturel du Tibet et des peuples de l’Himalaya se déroulait à la Pagode du Bois de Vincennes, à Paris, ces 23 et 24 septembre où 6.000 visiteurs ont pu contempler la création et la destruction d’un mandala.

  • Un mandala, kyilkhor en tibétain(攝影: / 大紀元)

 

Le Vénérable Guéshé Thupten Tenpa, du monastère de Drépoung en Inde, a réalisé un mandala dédié au Shri Bouddha Amitayus. C’est le Bouddha qui accorde une longue vie à tous les êtres afin qu’ils soient bénéfiques aux autres. Le mandala se dit kyilkhor en tibétain et signifie « palais des divinités ». C’est un support de méditation et de visualisation pour les pratiquants de l’École Ésotérique Tibétaine, permettant d’atteindre le nirvana et l’éveil. Le Vénérable a commencé par une méditation et des prières pour purifier et consacrer le lieu où il va réaliser le mandala. Cela veut dire qu’il chasse les mauvaises pensées et les facteurs nuisibles et élève sa pensée pour se mettre en relation avec le Bouddha et le visualise. Puis il reproduit sa visualisation avec du sable coloré fait de pierres sacrées de l’Himalaya moulues, mélangées à du sable coloré. Petit à petit les images se forment.

Jampa Legahen Lama explique : « Au centre du mandala se situe un cercle kyil où la divinité principale est entourée par khor, les divinités secondaires qui lui sont liées. Puis vient un carré avec quatre portes qui représentent les quatre éléments et les quatre pensées illimitées, soit l'amour, la compassion, la joie et l'égalité d'âme. » Le mandala se « voit » en trois dimensions. Le carré représente la base d’une pyramide qui emmène à la cinquième porte, celle du Ciel. Vient alors le jardin du Palais où se trouvent tout ce dont la divinité a besoin ainsi que les offrandes qu’elle reçoit.

Il nous explique aussi que « le mandala a trois cercles extérieurs. Le premier est fait de lotus, symbole de la pureté. Sorti de la boue, il se déploie au soleil. Il représente l’aspiration qu’a l’homme à atteindre le Nirvana. Vient ensuite le cercle de Vajra qui signifie Diamant. Cela signifie que l’homme qui choisit la voie du Nirvana doit être solide comme le diamant. Rien ne peut détruire sa volonté ni sa détermination à atteindre son but. Le troisième cercle est fait du feu sacré. Il détruit l’ignorance et purifie le cœur et l’esprit. »

Le mandala utilise cinq couleurs. Elles ont toutes une symbolique. Le blanc représente l’eau, le vert le vent, le bleu l’espace, le jaune orangé la terre et le rouge le feu. Jampa Legahen Lama ajoute que « chacune d’elle est lié à une des cinq sagesses. Il y a la sagesse profonde, c’est la vacuité qui permet de voir la réalité qui se cache derrière les apparences. La deuxième est la sagesse de la clarté. La troisième est la vaste sagesse de la compassion. La quatrième est la sagesse de la rapidité, de l’agilité et la cinquième est la grande sagesse Mahayhana qui réunit toutes les autres sagesses. Elles sont aussi représentatives des cinq familles du Bouddha. »

Le mandala est éphémère. Il appelle une divinité et lui demande de venir en aide aux êtres vivants. Telle la roue de la vie qui tourne, il doit disparaître pour retourner là d’où il vient. Pour ce faire, le Vénérable détruit le mandala dans un rituel fait d’incantations. Il le disperse dans l’eau pour que la divinité retourne au ciel, offrant sa bénédiction à toutes les vies.

C’est ainsi que s’est achevé ce festival organisé par la Maison du Tibet. Pour promouvoir la culture tibétaine, la Maison du Tibet ne reçoit aucune aide de l’État et compte sur les dons de tous les passionnés de cette ancienne culture riche d’une haute spiritualité. Ses bénévoles sont disponibles et toujours prêts à informer les intéressés sur tout ce qui a trait au peuple tibétain, à sa culture et à sa persécution.