Les instruments des peuples - Le sitar

Écrit par Robert Len, Collaboration Spéciale
03.10.2006

Le sitar est l'instrument de prédilection chez les habitants de l'Inde du Nord. Lorsque nous parlons du sitar, Ravi Shakar est bien sûr le premier nom qui nous vient à l’esprit, mais sa fille, Anoushka Shankar, est également renommée comme sitariste. Le légendaire musicien/compositeur a largement contribué à faire connaître cet instrument à un niveau international et à démystifier la musique indienne depuis les années 60.

  • Un sitar, d'Inde du Nord.(攝影: / 大紀元)

 

Le sitar possède un long manche qui est rattaché à une calebasse avec des cordes tendues. Cet instrument a fait son apparition pour la première fois à Delhi, durant la première moitié du XVIIIe siècle. Il s’est imposé par la suite dans les milieux urbains de l’Inde du Nord au début du XIXe siècle. Il avait alors pour fonction principale d'accompagner la danse de divertissement. Il est ensuite adopté par la musique classique. La taille et le nombre de cordes du sitar ont augmenté au cours du XIXe siècle, ce qui lui a permis d’offrir de plus vastes possibilités d’expression. Ce n'est qu'au milieu du XXe siècle que le sitar a acquis ses caractéristiques et son aspect actuels. Il mesure aujourd’hui environ 1,40 m de long. Son nombre de frettes peut varier de 17 à 22, mais il comporte majoritairement 20 frettes de métal. Sa première série de cordes, les cordes principales, est généralement au nombre de six ou sept. Ravi Shankar en utilise sept dont deux basses en bronze. Nous retrouvons également une douzaine de cordes sympathiques, deuxième série de cordes, qui jouent un rôle vibratoire au-dessous des cordes principales. Elles ne sont jamais touchées par le musicien. L'instrument se joue avec un plectre de métal, le mizrab, enfilé sur le bout de l'index droit.

Voici mon expérience personnelle concernant le sitar. J’ai eu la chance extraordinaire d’entrer en contact pour la première fois avec cet instrument grâce à mon ami Philip, un Indien de souche. Lui ayant mentionné mon désir de me procurer des instruments de cette région, il m'a mis en contact avec des gens de nationalité indienne qui vendaient ces instruments.

Je me retrouve donc avec mon ami, un dimanche après-midi, à Pierrefonds. Nous sommes reçus chez une dame qui nous invite au sous-sol de sa maison. Je suis étonné de découvrir comment l’endroit foisonne d’instruments. Je suis ébloui et fasciné. La dame nous invite à nous asseoir par terre sur un coussin et à ce moment débute pour moi un merveilleux voyage sonore.

J’ai à cette occasion la chance d’entendre différents sitars dont un sitar avec deux calebasses qui était du même type que celui utilisé par Ravi Shakar, puis un modèle comme celui qu’utilisait Vilayat Khan, le grand-père d’un autre grand virtuose de cet instrument, Ustad Vilayat Knan.

Après avoir fait l’écoute de trois variétés de sitars, je n’avais toujours pas trouvé celui dont le son me transporterait. Aucune énergie ne semblait circuler entre les instruments et moi. J’aperçois alors à l’arrière de la pièce quatre à cinq grosses boîtes fermées. Je demande à la dame, curieux, ce qui se trouve à l’intérieur de ces boîtes. Elle me dit que ce sont des sitars qui viennent tout juste d’arriver de l’Inde par bateau. J’insiste pour jeter un coup d’œil sur ces merveilleux trésors. Nous ouvrons la première boîte et extirpons un sitar qui ne comporte qu’une seule calebasse. La dame commence à accorder l’instrument. Déjà, je pouvais discerner une sonorité qui n’était pas présente lors de mes écoutes précédentes. Je lui demande le prix et je lui dis que j’aimerais bien l’essayer. C’est à ce moment précis que tout est arrivé… Je ressentis la vibration de l’instrument me traverser, simplement en effleurant ses cordes. Ce fut pour moi une véritable communion avec une partie de la culture indienne, expérience pour le moins difficile à traduire en mots. Une chose est toutefois certaine, la dame fut à même de percevoir l’expression sur mon visage, transporté et elle me vendit l’instrument 100 $ plus cher que ce qui avait été entendu au départ en me spécifiant que ce sitar était d’une qualité incomparable! Morale de cette histoire, mieux vaut cacher ses émotions lorsque nous projetons effectuer un achat tel que celui-ci!

Pour de plus amples renseignements ou pour contacter l’auteur : www.robertlen.com

Collaboration à la rédaction : Sylvie Jetté