Témoignage pour la journée de la paix

Écrit par Violaine Raabon
05.10.2006

En cette époque un peu particulière, où trop rares sont les lieux exempts d’agressions, de conflits, de luttes, de guerres, de non respect chronique des droits humains les plus élémentaires et cela même dans des pays dits développés et/ou à fort potentiel économique, j’ai assisté jeudi 21 septembre à un petit miracle.

  • Elèves indiens dans une marche de l'UNESCO(STF: RAVEENDRAN / ImageForum)

 

Des enfants, âgés de 2 à 10 ans, ont tenu à marquer la Journée de la Paix.

Sur l’initiative d’un club service et de la directrice d’une école, des enfants ont réfléchi, créé des poèmes, recherché des informations autour du thème de la paix. A partir de 9h ce jeudi en question, ils étaient tous rassemblés dans la cour de récréation, sagement installés en rang : les grands debout et les petits assis en tailleur. Sous l’impulsion de leur directrice, les grands du CM2 ont présenté l’historique de la Journée de la Paix et récité les poèmes sélectionnés. Chaque poème était une ode à la paix exprimée avec des mots simples, venant du cœur. Dans ce ravissement collectif, nous étions surpris de la créativité de ces enfants, de leur degré de maturité et surtout de la force de leurs mots.

L’ensemble du groupe d’enfants a par la suite observé une minute de complet silence que venait interrompre le bruit des voitures passant au loin et des oiseaux qui laissaient entendre leurs chants. Ce moment magique fut suivi par la chanson Milles colombes. Les voix de ces jeunes donnaient l’impression de monter aux cieux, inondant l’espace de joie et d’émotion. Ces enfants étaient tous beaux, les mains levées au ciel, leurs visages souriants. Le soleil qui était au rendez-vous, réchauffait les cœurs.

Après ces moments d’allégresse, ils regagnèrent sagement leurs classes respectives en attendant la récréation qui n’a pas tardé à sonner.

Cette manifestation a été suivie par d’autres écoles de la région. Elle s’est déroulée jeudi 21 septembre, Journée internationale de la Paix, établie en 1981 et dont c’était le vingt-cinquième anniversaire. A l’occasion de cette journée, il nous a tous été donné de réfléchir à notre contribution dans la quête de la paix. Pour ces jeunes, l’occasion avait déjà était amorcée lors de la préparation de la manifestation et à la lecture des quotidiens regorgeant d’actes de violence, pour les plus grands.

Mais en ce qui concerne les adultes, que penser ? Il est difficile d’observer autour de soi des moments de paix, des échanges de paix… Dans nos actes au quotidien combien parmi nous mettent en avant des actes et des paroles reflétant un esprit de paix, un esprit en paix.

Malheureusement, il nous faut observer cette insécurité permanente, ce sentiment de peur qui domine dans les relations, permettant à l’intégrisme de s’installer ouvertement et amenant le non-respect des droits humains les plus élémentaires.

Il a été déclaré lors de l’acte constitutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture : «  Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix… ». Lorsque nous regardons autour de nous, il est facile d’observer que les seules nourritures actuellement apportées à l’esprit des hommes et donc des enfants, sont essentiellement basées sur la violence et le sentiment d’insécurité.

Il nous appartient à tous, êtres conscients de ces dérives, de faire naître autour de nous des oasis de paix dans l’esprit de nos enfants de manière à ce que les racines d’une adhésion réelle à une culture de paix puissent un jour commencer à réellement s’installer.

En attendant, un jour consacré à la paix paraît à la fois beaucoup et peu. Beaucoup, car il est permis de mettre en avant autour de cette journée des valeurs basées sur des idéaux de paix tant au sein des nations, qu’au sein des peuples et d’en atténuer les tensions et les causes de conflits.

Peu, car il est dommage et triste d’avoir à instituer une journée autour d’une valeur qui est propre à l’établissement d’une société humaine et qui de fait, ne semble plus exister.