Journée internationale de la tolérance

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque Genève
14.11.2006
  • Chacun est unique et tous sont indispensables (c) photo.com(攝影: / 大紀元)

Le 16 octobre a été choisi par l’ONU pour célébrer la journée internationale de la tolérance. L’UNESCO est associé à cette démarche et propose dix thèmes de réflexion sur lesquels j’ai disserté. La tolérance fait partie de ces grands mots abstraits que chacun interprète selon sa conception, à vous de développer ces points et de vous situer par rapport à cette notion.

La diversité au sein de votre communauté

Nous côtoyons au quotidien des gens différents par leur âge, leur culture, leur éducation, leur niveau social, leurs croyances et leurs opinions. Nous pourrions nous ouvrir et découvrir nos différences pour nous enrichir. Découvrir nos modes de vie pour que les idées préconçues tombent, laissant la place à la réalité. Maria Montessori, une grande dame de la pédagogie, enseignait : « quand un enfant croit que quelque chose n’est pas juste, nous allons le mettre en face de la réalité. » Par exemple, André dit que sa sœur à plus de glace que lui. Prenons la balance et pesons la glace. En plus de constater la réalité, il va apprendre qu’un poids peut être égal même si l’aspect diffère. 

Pourquoi ne ferions nous pas de même ? Parler avec les gens crée des liens. Par exemple, beaucoup de gens pensent qu’il y a trop de clandestins, qu’ils sont malhonnêtes, etc. Cependant, si on connaît un clandestin, on va l’apprécier et on se mobilisera pour qu’il puisse rester ici. Surmonter sa peur de l’inconnu, d’être ridicule en abordant les gens, ouvrir son esprit sur la tolérance peut ouvrir de nouveaux horizons.

Les droits de l'homme

C’est un esprit totalitaire dominateur et manipulateur qui entraîne à bafouer les droits de l’homme. Aucun pays n’est épargné. Suivant les pays, les exactions sont plus ou moins flagrantes. Elles concernent souvent des minorités ; les populiations se sentent rarement concernées. Quand on explique la situation directement au citoyen, la majorité réagit positivement en refusant ces injustices. C’est en démontrant que ces minorités ne méritent pas un tel traitement que le peuple peut se réveiller et exiger de son gouvernement que les droits de l’homme soient réellement respectés.

Bien sûr ceci ne concerne pas les dictatures car les populations ne peuvent rien exiger. Pourtant, une fois informés, les gens réagiront différemment. En Chine, par exemple, depuis 1999, les gens qui pratiquent le Falun Gong sont persécutés injustement. La majorité ne s’est pas laissée intimider. Ils sont allés vers les gens, leur ont expliqué la vérité masquée derrière la propagande. Pour cela certains ont été emprisonnés et torturés, parfois jusqu’à la mort. Ils ne se sont pas découragés. Les gens ne les dénoncent plus maintenant, ils sont protégés car le peuple s’est rendu compte que le gouvernement leur mentait. Chacun de nous peut agir quand il se trouve devant une violation des droits de l’homme en écrivant à ses élus pour leur dire que ces manquements ne reflètent pas la démocratie dont l’une des bases est la tolérance.

Programmer  son action en faveur de la tolérance

Des actions sont organisées dans les écoles ou par des associations et chacun peut être sensibilisé aux conséquences de la tolérance et de l’intolérance. La culture est un moyen d’aller vers la différence, de découvrir sa richesse et peut donner envie d’aborder les aspects plus concrets de la vie quotidienne d’autres sociétés. Ce peut être celle d’un autre pays, mais aussi d’une autre génération, d’un autre milieu social.

Dire non à la violence

Rares sont ceux qui aiment la violence et rares sont ceux qui savent y faire face calmement. Lors d’une agression, surpris, on réagira souvent par la violence ou on se taira par peur mais dans le cœur, la haine grandira. La violence est la force des faibles et en aucun cas un moyen efficace de résoudre durablement les conflits. Il y a des outils qui permettent de dire non à la violence.

Ce travail sur soi-même demande de l’entraînement. Quand la colère monte en nous ou quand on est agressé, il est très difficile de garder son calme. Pour y arriver, il faut prendre du recul. Cela vient petit à petit. À chaque fois que la violence arrive, on va essayer de se voir comme l’un des acteurs d’une scène. C'est-à-dire qu’on prend de la distance, on se retire émotionnellement.

Au début, le silence est une bonne solution. Il  nous permet de contenir nos émotions en attendant de nous calmer. Quand le calme revient, on cherchera une solution pacifique. Chercher les causes pour pouvoir anticiper, discuter, échanger comprendre nos lacunes qui ont permis à cette violence de s’infiltrer. Il faut aller à l’essentiel : ce qu’on veut. Laisser faire et encaisser n’est pas non plus une solution à long terme. Ce silence détruit de l’intérieur. C’est pourquoi il est important d’établir le dialogue et le respect dans nos relations avec les autres. À nous aussi de mettre nos limites face à une personne violente. Il est possible d’éviter cette violence en comprenant comment elle nous domine pour la maîtriser. Croire que la violence peut résoudre les problèmes à la racine est une illusion, elle est juste la manifestation de notre incapacité à surmonter la contrariété. 

Diversité écologique et diversité humaine

L’étude de la vie sur terre nous permet de comprendre que la diversité est indispensable à la vie. Chaque chose, chaque être a sa place et son utilité. On peut penser que la mouche est nuisible car elle transmet des maladies. Mais elle pollinise les fleurs, transforme les déchets organiques en humus et mange les charognes et les ordures. De même le moustique, si nuisible à l’homme dans un premier temps, s’avère utile. Il participe à la pollinisation et à l’assainissement des plants d’eau. Et tous deux nourrissent d’autres animaux, comme les oiseaux. L’être humain, sous certains aspects, nous amène à penser qu’il est nuisible. En chacun de nous, il y a de bonnes et de mauvaises choses. Pour que les mouches et les moustiques ne nuisent pas aux hommes, il faut assainir notre milieu. Pour que l’être humain développe ce qu’il a de plus beau en lui, il faut lui donner ce dont il a besoin : de quoi vivre, du respect et de la bienveillance.

La tolérance religieuse

La très grande majorité des religions prônent la tolérance et la non violence. Les valeurs qu’elles transmettent permettent à l’homme de s’élever, d’être meilleur. Malheureusement, certains utilisent les religions pour assouvir leur intolérance. Ils vont à l’extrême, obligeant les gens à suivre leurs conceptions. C’est négatif, car les gens se révoltent et refusent alors toute religion.

Ceux qui utilisent la religion pour imposer leur volonté, tout comme ceux qui s’y opposent sans discernement, sont intolérants. Ils sont utilisés comme prétextes pour créer la guerre. L’intolérance nourrit la haine. Les marchands d’armes, les assoiffés de pouvoir l’ont bien compris et l’utilisent. À nous de la discerner et de lutter contre elle. Tous les jours, nous avons la possibilité de refuser l’intolérance. C’est un travail sur soi à long terme qui apporte une grande sérénité et améliore considérablement les rapports avec les autres.

 

Actualité de la tolérance

Regarder l’actualité, les sociétés multiculturelles avec l’œil critique de la tolérance : et si on cherchait à comprendre l’autre, à accepter ses différences, ne serait-pas plus facile ?

 

La tolérance et le sport

Le sport peut être un outil formidable pour rassembler les peuples et les générations. Il faut reconnaître qu’actuellement, le sport ne va pas dans ce sens. En tant que responsable sportif, il est normal de vouloir la victoire, résultat positif des efforts fournis. Mais il n’y a qu’un vainqueur. On dit que l’important, c’est de participer. Alors, prenons vraiment cette phrase comme devise et revenons aux vraies valeurs sportives dont la solidarité et le respect font partie.

La créativité à l'oeuvre

C’est à travers la musique, le théâtre, le cinéma que la tolérance a le plus de place. Particulièrement la musique. Lors de la fête de la musique, rares sont les bagarres et les violences. Les gens de toutes origines se retrouvent pour partager des moments agréables où le son vibre dans les cœurs. À chaque carrefour, on entend une musique différente, chacun y trouve son compte. Imaginons que pour une raison spéciale, il n’y ait plus qu’une seule sorte de musique. Est-ce que la fête de la musique serait encore une fête ?

Créer des liens internationaux

Dans les écoles, les échanges linguistiques peuvent apporter une grande richesse aux élèves. Avoir un(e) correspondant(e) à l’étranger, permet de découvrir un autre pays, une autre culture. Apprendre une autre langue est aussi très intéressant. À part son utilité, elle transmet également un mode de penser différent et ce, particulièrement dans les expressions.