Aller au travail, c'est plaisant selon une étude
Surprenant mais vrai, les gens aiment le voyagement pour aller au
travail. C’est une des conclusions de l’étude Tendances sociales canadiennes
de Statistique Canada publiée récemment. Il y est écrit qu’en général les
Canadiens ont une attitude assez positive envers le voyagement, que ce soit
pour aller au travail ou pour en revenir.
La proportion de Canadiens qui apprécient leur voyagement quotidien
(38 %) est plus élevée que ceux qui ne l’apprécient pas (30 %). En fait, une
personne sur six a déclaré à Statistique Canada qu’elle aimait beaucoup le
voyagement et environ 3 % ont dit que c’était leur moment préféré de la
journée. Ceux qui utilisent la bicyclette pour se rendre au boulot étaient plus
enclins à admettre que le voyagement est la période qu’ils préfèrent dans la
journée.
Mais l’image n’est pas si parfaite lorsqu’on en vient au transport
en commun. Les usagers de celui-ci sont moins enclins à apprécier le voyagement
que les conducteurs de véhicules, en grande partie parce que ça prend plus de
temps pour se rendre du point A au point B en transport en commun et «plus le
voyage est long, plus le stress est élevé», indique l’étude. Cette dernière,
qui a utilisé des données de 2005, mentionne que 23 % des gens qui voyageaient
entre le travail et la maison en transport en commun aimaient le déplacement,
comparé à 39 % de ceux qui se rendaient au boulot en voiture. Toutefois,
lorsque les deux groupes étaient comparés sur la base d’un temps de voyagement
égal, les utilisateurs du transport en commun appréciaient le temps de
voyagement autant que ceux qui utilisent une voiture.
Ceci ne décrit pas tellement bien l’expérience du voyagement, matin
et soir, de Lishanti Caldera dans transport en commun de Toronto. Elle dit que
bien qu’elle soit enviée par ses amis en raison des sept petites minutes
qu’elle a besoin pour se rendre à son travail, elle en déteste chaque seconde.
«Parce que le train est si plein, c’est parfois difficile de
descendre à mon arrêt», explique-t-elle. «Il y a foule et les gens sont entassés
et grognons. Je trouve que les gens sont de plus mauvaise humeur le matin et
j’ai été témoin d’incidents où des gens s’engueulaient.»
Montréal a également son lot d’autobus systématiquement pleins. Ceux
qui connaissent les routes 165 et 80, qui se transforment aux heures de pointe
en 535, savent de quoi il s’agit. Pour entrer ou sortir, il faut faire des
torsions, se compacter, s’excuser à maintes reprises et s’élancer comme Indiana
Jones avant que la porte se referme. Inutile de mentionner qu’un tel voyagement
n’a rien de reposant.
Statistique Canada précise que les travailleurs qui sont heureux
dans leur emploi sont six fois plus enclins à apprécier le voyagement que ceux
qui ne le sont pas. Ceux qui vont au travail en bicyclette apprécient le plus le
voyagement. Une plus grande proportion de répondants ont dit qu’ils aimaient
mieux le voyagement que faire l’épicerie ou des tâches ménagères.
Becky Canterbury, résidante de l’île de Vancouver, n’entre pas dans
cette catégorie. À la retraite depuis peu, elle se rappelle que pendant ses
jours de voyagement elle était souvent fatiguée et tannée du voyage d’une
heure, deux fois par jour, entre sa maison de Cobble Hill et son travail à
Victoria. Aussi, elle trouvait qu’il était un peu «nono» de passer autant de
temps dans la voiture.
Mais après avoir organisé un covoiturage avec sept autres personnes,
Becky Canterbury a trouvé que le trajet aller-retour était plus agréable que
stressant. Pour 140 dollars par mois (moins cher que l’essence et le
stationnement), elle avait le choix de faire une sieste, lire ou discuter avec
les autres, avec qui, dit-elle, il y avait une «grande camaraderie».
«Le voyagement peut nous
isoler, alors partager ce moment avec d’autres personnes est beaucoup plus
agréable. Et nous sentions que nous aidions l’environnement, au lieu d’avoir
sept voitures qui prenaient la route, nous nous entassions dans une seule
camionnette.»