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Harper reste ferme devant la Chine

Écrit par Jason Loftus, La Grande Époque
21.11.2006
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    * Un diplomate chinois qui espionnait aurait été expulsé

    * Le premier ministre insiste pour parler des droits de l’homme

  • Rreprésentants divers pays APEC(攝影: / 大紀元)

TORONTO – Le ministère des Affaires étrangères aurait rejeté la demande de renouvellement du visa d’un diplomate chinois parce qu’il recueillait des renseignements sur les Canadiens qui pratiquent le Falun Gong et encourageait les étudiants à l’aider dans cette tâche.

 

Ceci s’inscrit dans une attitude plus ferme adoptée par le premier ministre Stephen Harper pour que les droits de l’homme en Chine ne soient pas relégués à la deuxième place par les échanges économiques.

Wang Pengfei, le sous-secrétaire du Service de l’éducation de l’ambassade de Chine à Ottawa, a quitté le Canada avant le 25 octobre 2006, alors que son visa actuel allait expirer, a confirmé une source préférant rester anonyme. Le nom de M. Wang n’apparaît plus sur la liste de représentants étrangers en poste au Canada que l’on trouve sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, même s’il y figurait en septembre.

Cette source attribue le non-renouvellement du visa de M. Wang à ses activités anti-Falun Gong, tâches au-delà de celles qu’un diplomate devrait généralement accomplir.

Le Service de l’éducation de l’ambassade de Chine à Ottawa, où M. Wang travaillait, fait le lien entre l’ambassade et les étudiants chinois qui poursuivent des études au Canada. Selon un article qu’il a écrit en avril 2004 dans Chinese Scholars Abroad, un périodique destiné aux étudiants chinois à l’étranger, le bureau supervise les associations étudiantes chinoises dans 22 universités et collèges de six provinces canadiennes. Le service est impliqué dans la sélection des dirigeants des organisations étudiantes. Certains des groupes d’étudiants comptent sur l’ambassade pour leur financement et donc suivent la ligne du parti.

Étudiants sous pression

Le diplomate Wang Pengfei a également rallié des étudiants chinois au Canada pour qu’ils appuient la répression du Falun Gong par le régime communiste.

Dans son article paru dans l’édition 2004 du Chinese Scholars Abroad, M. Wang a fait l’éloge du président d’une association d’étudiants asiatique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) pour les «activités de propagande de l’association, et ses activités braves et ingénieuses contre le Falun Gong».

Lingdi Zhang, une ancienne étudiante en informatique à l’Université d’Ottawa, croit avoir été la cible de l’espionnage de Wang Pengfei.

Le 26 septembre 2005, Lingdi Zhang a reçu un courriel de Chris Xu, le vice-président d’un groupe d’étudiants chinois à l’université.

«L’Association des étudiants chinois de l’Université d’Ottawa est directement sous le leadership du Service de l’éducation de l’ambassade chinoise au Canada», avait écrit M. Xu.

«Selon les rapports de certains étudiants et l’enquête effectuée par des responsables de l’association, tu es encore membre du Falun Gong. […] Fais attention et sois sur tes gardes», l’avait-il avertie.

Lorsque le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a visité le Canada en décembre 2003, M. Wang était un des deux employés de l’ambassade chinoise qui ordonnaient aux étudiants chinois de bloquer une bannière tenue par des pratiquants de Falun Gong, ont affirmé des témoins. Il criait : «Vous devez la bloquer!» La bannière protestait contre la persécution du Falun Gong en Chine.

Transfuge australien

Selon M. Chen Yonglin, l’ancien premier secrétaire du consulat chinois de Sydney en Australie, toutes les missions consulaires chinoises à l’étranger ont pour tâche de «réduire l’espace vital du Falun Gong».

Chen Yonglin a démissionné de son poste et a demandé l’asile politique en juin 2005 en affirmant qu’il ne pouvait plus continuer d’appliquer les politiques répressives de son gouvernement à l’encontre des pratiquants de Falun Gong et des militants démocratiques en Australie. Il a témoigné devant le Congrès américain en juillet dernier au sujet de la «lutte contre le Falun Gong» à l’étranger, menée par le régime chinois.

Il avait fourni au Congrès une note de service interne numérotée Doc No. 106, datée du 8 décembre 1999 et identifiée comme «confidentiel». Le titre du document était Document de référence pour la conférence des ambassadeurs à Pékin : La lutte contre le Falun Gong.

Il était écrit dans le document provenant de Pékin : «La lutte contre le Falun Gong sera notre tâche primordiale et [nous] nous y engagerons à long terme. Nous serons aussi tournés vers l’avenir et nous adopterons des initiatives plus agressives pour frapper.»

Entre autres choses, le document incitait à :  

    * établir une liste locale des pratiquants de Falun Gong;

    * renforcer la «propagande» anti-Falun Gong par de multiples canaux;

    * travailler sur le gouvernement local et prendre les «mesures appropriées pour se battre» contre les politiciens qui appuient le Falun Gong.

«De plus, notre consulat va rechercher des bénévoles au sein de la communauté chinoise locale et des étudiants qui travailleront pour nous afin de s’occuper des éléments du Falun Gong», mentionne le document confidentiel.

L’ancien premier secrétaire du consulat chinois à Sydney a déclaré que le plan pour lutter contre le Falun Gong en Australie était «exactement le même qu’aux États-Unis ou dans d’autres pays».

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Harper : pas question de «se vendre»

Interrogé par la Presse Canadienne le 17 novembre, un haut fonctionnaire canadien voyageant en Asie avec le premier ministre, Stephen Harper, a confirmé le non-renouvellement du visa de Wang Pengfei et les raisons du non-renouvellement.

L’ambassade de Chine à Ottawa nie que son diplomate ait été expulsé et qu’il s’adonnait à l’espionnage, disant plutôt qu’il est retourné en Chine à la fin de son contrat.  

La relation Canada-Chine a fait les manchettes tout récemment quand une rencontre prévue entre le premier ministre, Stephen Harper, et le dirigeant chinois, Hu Jintao, a été apparemment annulée par ce dernier.  

«Les Canadiens demandent que nous soyons davantage présents sur la scène commerciale internationale, et c'est ce que nous faisons. Mais je ne crois pas qu'ils accepteraient qu'on laisse tomber nos valeurs démocratiques, de libertés individuelles et de droits de l’homme. Ils ne veulent pas qu'on abandonne ces valeurs pour le tout puissant dollar», a déclaré M. Harper dans des propos rapportés par la Presse Canadienne, suggérant que les Chinois avaient annulé la première rencontre planifiée parce que le Canada voulait discuter des droits de l’homme.

Les propos de M. Harper ont choqué les détenteurs du pouvoir à Pékin. Jiang Yu, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, dans des propos rapportés par l’agence de presse officielle du régime communiste Xinhua, a qualifié de «paroles irresponsables» les dires «d'un haut responsable canadien sur les relations sino-canadiennes». Pékin «s’oppose fermement à toute intervention dans ses affaires intérieures».

 

MM. Harper et Hu se sont finalement rencontrés brièvement le 18 novembre en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) au Vietnam.

 

«Décision basée sur des principes»

Lucy Zhou, une porte-parole pour le Falun Gong au Canada, se dit soulagée de voir que le gouvernement prend une «décision basée sur des principes» et elle affirme que «l’espionnage et le harcèlement des Canadiens par un gouvernement étranger ne sont pas acceptables».

Mme Zhou explique que les ambassades et les consulats chinois ont utilisé leur influence dans les communautés chinoises pour marginaliser le Falun Gong au Canada. Des dizaines de personnes se sont plaintes du harcèlement des appels téléphoniques contenant des messages enregistrés en chinois et en anglais avilissant le Falun Gong. «C’est une preuve, fait valoir Lucy Zhou, qu’ils sont surveillés.» Elle croit qu’il y a d’autres gens faisant le même travail que Wang Pengfei.

Néanmoins, Mme Zhou espère que l’ensemble des employés de l’ambassade en tirera une leçon.

«Ça ne concerne pas seulement un groupe isolé, fait-elle comprendre. S’ils peuvent nous faire cela, ils peuvent le faire à d’autres également.»

Le Falun Gong est une pratique spirituelle qui comprend des exercices de méditation et des enseignements basés sur les principes d’authenticité, de bonté et de tolérance. La pratique a été rendue publique en 1992 en Chine et était au début approuvée par les autorités chinoises qui voyaient là une manière de réduire le coût des services de santé.

 

Cependant, en 1999, le gouvernement estimait que le nombre de personnes pratiquant le Falun Gong s’élevait de 70 à 100 millions, un chiffre excédant le nombre de membres du Parti communiste au pouvoir. Ce nombre aurait choqué le régime officiellement athée qui a décidé, à partir de juillet 1999, «d’éliminer en trois mois» le Falun Gong.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.