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La voie «Royal»

Écrit par Marc Gadjro , La Grande Époque
21.11.2006
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«La Jeanne d’Arc des temps modernes»…

Toute de blanc vêtue, Ségolène

Royale semblait transcendée le vendredi 17 novembre, au soir d’un

plébiscite triomphal (60,62 %) qui l’a portée à la candidature

officielle du parti socialiste français en vue des élections

présidentielles de mai 2007.

Conquérante, elle appelle désormais les

Français à se rassembler dans le sillage de sa marche victorieuse.

  • Ségolène Royal, candidate(攝影: / 大紀元)

 

L’heure du combat

Son sourire radieux a conquis les socialistes. Elle veut maintenant convaincre les Français. À peine investie, Ségolène Royal a lancé un appel à ses concitoyens : «Imaginons ensemble une France qui aura le courage d’affronter les mutations sans renoncer à son idéal de liberté, d’égalité et de fraternité.» Euphorique, elle est à la fois guerrière et prophète : «Aujourd’hui, c’est un beau jour pour partir au combat, car nous sommes portés par un mouvement populaire et généreux qui sent que nous sommes soutenus par une cause qui est plus grande que nous.» 

 

Le discours est séduisant. Celle qui le tient aussi. Et après le résultat du vote des militants socialistes, les adversaires de Ségolène Royal savent désormais que l’icône médiatique veut devenir une machine à gagner et qu’elle en a les moyens. 

 

À l’UMP (Union pour un mouvement populaire), le parti de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, qui sera certainement son concurrent principal pour la présidentielle, on est conscient de la nouvelle donne induite par l’investiture de Ségolène Royal. 

 

Tout d’abord parce qu’elle a pris de l’avance dans la campagne. Du côté de l’UMP, on en est encore à se disputer pour savoir qui ira, qui n’ira pas, «avec» ou «contre» le chef du parti. Ségolène Royal n’en est plus là. Elle a gagné dans son parti, et ses adversaires ont tous, bon gré, mal gré, appelé à se rallier à son tailleur cintré. Valérie Pécresse, la porte-parole de l’UMP, en a tiré une conclusion immédiate : «Il est grand temps d’engager la procédure du choix de notre candidat.» 

 

«L’effet femme» : «Elle en use et elle en abuse»

Mais surtout, Ségolène Royal est une femme. Et pour la première fois dans une campagne présidentielle, une représentante de la gente féminine ne se présentera pas pour la gloire, mais pour vaincre. Cette configuration est délicate pour Nicolas Sarkozy. L’un de ses conseillers politiques, Patrick Devedjian, ne le nie pas : affronter une femme est «un problème à résoudre» car, ajoute-t-il, «Elle en use et elle en abuse, puisque son principal slogan c’est “je suis une femme”.» Il sera plus difficile d’asséner des coups, parfois un peu bas, à Ségolène Royal qu’à Dominique Strauss-Kahn ou Laurent Fabius. Ceux-ci en savent quelque chose, car elle n’a pas hésité à les accuser de machisme durant la campagne interne au Parti socialiste. 

 

L’une des forces de Ségolène Royal est peut-être d’avoir su utiliser sa féminité et sa modernité pour faire passer des positions parfois très fermes, et donc lancer des perches au-delà de l’électorat traditionnel de son parti politique sans se mettre à dos les socialistes. C’est une autre source de difficulté pour le candidat Sarkozy qui aura plus de mal à marquer des points face à elle sur les thèmes qui lui sont chers et que la gauche délaisse traditionnellement, comme celui de la lutte contre l’insécurité. Car Ségolène Royal n’a pas hésité à se positionner sur ce terrain. Elle défend ainsi la mise en place d’un «ordre juste». Et elle a osé prôner l’encadrement militaire des jeunes délinquants. 

 

Sur le terrain de Sarkozy, elle incarne aussi la rupture…

Pas facile non plus pour Nicolas Sarkozy d’être crédible face à Ségolène Royal en tant que promoteur de la «rupture». Car là aussi, elle est présente. Elle a su mettre en avant sa capacité à sortir du moule idéologique socialiste pour répondre aux préoccupations des gens. Pour elle, le socialisme n’empêche pas le pragmatisme. Les 35 heures, elle ne les voit pas comme inamovibles. Les élus, elle veut qu’ils rendent des comptes devant des jurys citoyens. Des propositions qui marquent une forme de rupture avec les habitudes de parti tout au moins. Elle joue sur du velours dans le registre du changement, car elle n’a pas participé à un gouvernement durant les dernières années et ne se trouve pas dans la même ambiguïté que le ministre de l’Intérieur qui est associé au bilan de celui dont il fait encore partie.

 

Incontestablement, la désignation de Ségolène Royal comme candidate du Parti socialiste amène un nouveau souffle dans le landernau politique français et risque d’obliger les uns et les autres à opérer un repositionnement. De ce point de vue, la campagne pour la présidentielle 2007 devrait être différente des précédentes. Les médias autres que français ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Ils ont suivi avec attention le vote des socialistes et ont beaucoup commenté l’investiture de Ségolène Royal.   

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