L'histoire avant l'histoire (1ère partie) - Le témoignage des pierres d’Ica

Écrit par Leonardo Vintini, journaliste à Buenos Aires.
26.11.2006

Les pierres découvertes dans le village d’Ica, au Pérou, dans les années 60, sont l’objet d’une polémique historique considérable. Le dossier est cependant clos pour la majeure partie des archéologues et paléontologues qui ont conclu, il y a déjà quelques années, à une véritable supercherie. Cependant, comme tout dossier scientifique sujet à polémique, le « pratiquement » se transforme alors en une possibilité réelle face à la rigueur scientifique, qu’aucun sujet ne confortera ou ne rejettera tant que les fondements ne seront pas parfaitement trouvés.

S’il existe des raisons de penser que ces célèbres pierres, ou plus exactement ces gravures, sont récentes, on peut affirmer qu’il existe sur leur origine plusieurs histoires, attestant de leur authenticité et de son contraire.

Parmi ces versions, certaines pourraient être avancées par des conservateurs de théories anthropologiques, qui risqueraient de perdre leur crédibilité, s’ils confirmaient l’originalité de ces supposés témoins de l’histoire. Quel est donc ce si grand mystère que cachent ces pierres, pouvant effriter les théories anthropologiques les plus reconnues du moment ? Expertisées par des laboratoires péruvien et allemand, il s’avère que les pierres sont en andésite, une roche volcanique du Mésozoïque, vieille de 230 à 60 millions d’années.

La particularité des pierres d’Ica se trouve cependant dans l’incroyable variété des scènes sculptées, fruit d’une imagination féconde selon des scientifiques qui ont eu l’opportunité de les observer. Cette rapide déduction est due à la présence, sur une même scène, de dinosaures et d’hommes, apparemment primitifs, mais disposant d’instruments contemporains.

L’histoire de ces pierres se trouve irrémédiablement liée à un homme, le Docteur Javier Cabrera, médecin et professeur en biologie, qui en fut le principal collectionneur. Cabrera crut reconnaître, sur la deuxième pierre qu’on lui présenta, la gravure d’un poisson disparu. A partir de ce moment-là, il commença à suivre les traces des pierres, comprenant que les villageois les déterraient par dizaines en différents endroits de la région, certaines de la taille d’une pomme, d’autres pesant jusqu’à 500 kg et mesurant plus d’un mètre de diamètre.

Le docteur acheta ainsi un nombre considérable de pierres, et parvint au fil des années, à en collectionner plus de 15.000 des 40.000 à 50.000 exhumées au total.

Si certaines études ont montré que les gravures ne présentaient aucune trace de corrosion – ce qui est étonnant pour des gravures si anciennes – d’autres semblent indiquer qu’au fond des incisions se logent des bactéries datant de milliers d’années. Il est également possible qu’à quelques pierres d’origine, se soient incorporées des milliers de pierres plus récentes, contribuant ainsi à embrouiller les recherches scientifiques.

Les pierres d’Ica, sur lesquelles sont gravées toutes sortes de dessins, ont été classées par thèmes par le Docteur Cabrera. D’entre ces thèmes, se distinguent l’astronomie – décrivant en détail les 13 constellations zodiacales –, la médecine – illustrant divers types de chirurgies avancées, de greffes d’organes (y compris d’hémisphères cérébraux), de méthodes d’acuponcture et césariennes –, le thème illustrant un énorme cataclysme produit par l’avancée technologique de l’humanité et qui causa sa fin, le thème astronautique illustrant  la sortie de l’humanité vers l’espace par le biais de machines volantes, et le thème des animaux préhistoriques qui montre comment les humains ont affronté les dinosaures, et le cycle vital de ces animaux.

D’autres thèmes sont classés. Les anciens continents (incluant des cartes décrivant exactement comment était la Terre à l’ère tertiaire), les anciennes races humaines, la faune et la flore, présentant des animaux aujourd’hui disparus, voire d’autres espèces que les anthropologues ne  parviennent pas à identifier.

Si ces gravures appartenaient véritablement à l’ère tertiaire, cela signifierait que l’origine de l’homme remonterait à beaucoup plus loin que ce qui a été admis jusque-là, la théorie commune avançant que l’homme est apparu sur Terre au cours de l’ère quaternaire. Non seulement cela, mais aussi qu’avant la présente civilisation, aurait existé une autre civilisation aussi développée que la nôtre. Est-ce que théoriser sur les civilisations préhistoriques a du sens ? Comme l’affirme l’auteur allemand controversé Erich von Däniken, « la théorie de l’évolution aurait-elle aveuglé une génération entière de paléontologues et d’anthropologues » ? Les pierres d’Ica constitueraient, de toute évidence, des éléments à prendre en compte à l’heure de réexaminer notre histoire.