3 décembre, journée internationale des personnes handicapées
Le thème de la
journée internationale des personnes handicapées qui aura lieu le 3 décembre
prochain est « Faciliter l’accès aux nouvelles technologies ». Pour en parler,
nous aborderons le problème des infirmes moteurs cérébraux.
IMC, que se
cache-t-il derrière ces trois lettres ?
Ce sont des
lésions au cerveau qui entravent les fonctions motrices ainsi que l’ouïe. Le
handicap peut être léger avec de petits troubles de la motricité. Dans les cas
les plus graves, la personne est tétraplégique et ne peut pas parler. Cela ne
l’empêche pas d’avoir un raisonnement tout à fait cohérent et, si elle en a la
possibilité, elle peut suivre une scolarité moyennant certaines adaptations.
Ces lésions sont provoquées par une infection virale prénatale (rubéole,
toxoplasmose, etc.), pour certains grands prématurés, suite aux complications
lors de l’accouchement et d’autres problèmes après la naissance.
QU’OFFRIR À UN ENFANT IMC ?
La prise en
charge doit être précoce. C’est un partenariat entre les parents et l’équipe de
rééducateurs. Le but est de permettre à l’enfant d’acquérir le maximum
d’autonomie. D’autre part, une évaluation précise du handicap permet
d’anticiper les conséquences d’une mauvaise posture et de lui apprendre à gérer
sa motricité avec une aide extérieure. La qualité de l’apprentissage à la maîtrise des mouvements dépend du
handicap de l’enfant et du temps de stimulation de la rééducation.
L’IMC À
L’ÂGE ADULTE
Les rétractions
de certains muscles et la non utilisation d’autres muscles provoquent des
déformations du corps. La kinésithérapie, des attelles, un corset et parfois
une intervention chirurgicale peuvent être nécessaire pour limiter la
souffrance. La rééducation permettra de conserver ses acquis et son autonomie.
L’AIDE DE
LA TECHNologie
Lorsque la
mobilité est très réduite, la technologie permet de conserver une certaine
autonomie. La personne handicapée peut se déplacer avec un fauteuil électrique.
Elle a une télécommande qui lui permet de faire fonctionner la télévision,
l’ordinateur, la lumière, la chaîne hifi et aussi d’ouvrir et fermer une
fenêtre, une porte, d’appeler un ascenseur… Pour parler, il existe des
appareils programmables qui parlent en appuyant sur les touches du clavier,
mais les personnes ont souvent de la peine à s’identifier à cette voix
électronique et préfèrent écrire pour communiquer.
CONVERSATION
AVEC LIONEL
Lionel a 33 ans,
il est tétraplégique et ne peut pas parler. Il vit dans un foyer et travaille
dans un atelier protégé.
La Grande
Époque (LGE) : Comment définiriez-vous votre handicap ?
Lionel : Je
suis handicapé depuis ma naissance car mon cerveau a été endommagé. Ce n’est
pas une maladie évolutive.
LGE : Que
faites-vous actuellement ?
Lionel :
Je vis dans un appartement de la résidence Foyer Handicap et je travaille à
l’atelier. Je fais de la peinture et de l’infographie. C'est-à-dire que je crée
des logos pour les entreprises. En dehors de mon travail, j’aime bien me
balader en ville comme à la campagne, aller au cinéma ou voir des films de
découverte du monde. J’aime aussi aller à des concerts, mes chanteurs préférés
sont Jean-Jacques Goldman, Marc Lavoine et Indochine. Je pars en vacances chez mes
parents et en camping à Gap. J’aime beaucoup aller à la montagne et l’hiver, je
vais skier. En fait, j’estime avoir une vie comme tout le monde.
LGE : Quels
sont les rapports avec votre famille et vos amis ?
Lionel :
J’ai de bonnes relations avec ma famille et j’ai des bons amis. Je pense qu’ils
ne font aucune différence et qu’ils me traitent comme si je n’étais pas
handicapé.
LGE :
Comment percevez-vous le regard des gens sur vous ?
Lionel : Ça
dépend des gens. Il y a des gens qui semblent avoir pitié de moi. J’aurais
envie de leur dire que ce n’est pas la peine, je me sens bien dans ma peau et
je ne veux pas de leur pitié.
Il y a des gens
qui ont peur de moi, je voudrais leur dire qu’il faut passer au-delà des
apparences, même si mon corps ne répond pas à ma volonté comme je le voudrais,
je suis normal.
Je rencontre
très rarement des gens méchants. Ils me crient dessus simplement parce que je
suis là. Je voudrais leur dire que j’aurais pu être leur fils, comment
auraient-ils réagi ?
Enfin, je dirais
à tous ceux qui me traitent normalement, bravo, vous avez tout compris.
LGE : Quels
sont vos projets ?
Lionel : Je
souhaiterais changer de résidence, aller dans un autre foyer handicap car
j’habite actuellement un appartement de quatre personnes et je voudrais avoir
un studio.
LGE : Quels
sont vos rêves et vos espoirs ?
Lionel : Mon
rêve le plus fou est de grimper jusqu’au sommet du Mont Blanc car j’adore la
montagne. Mon espoir le plus fou est de pouvoir utiliser mes mains.
Lionel a une vie
presque normale grâce à la structure dans laquelle il vit où la technique est
omniprésente et lui permet une grande indépendance.