JO 2008. Les plus grandes geôles Olympiques du Monde ?

Écrit par M.J Dia
09.11.2006

  • Des gardiens de prisons chinois(STR: STR / ImageForum)

Le 26 octobre 2006, un reporter de Hong Kong est agressé dans l’enceinte même du Parlement à Pékin, nous révèle Reporters Sans Frontières. Wung Huo, correspondant du quotidien de Hong Kong Oriental Daily à Pékin, a été roué de coups par les responsables de la sécurité. Pourtant il ne faisait que couvrir le 46e concours de Miss International qui se déroulait au sein du Parlement populaire à Pékin. M. Wung Huo a été blessé à la tête et a eu le nez cassé.

Les coups ont cessé quand un agent a crié : « Arrête ! Les invités arrivent ». Pour RSF, « ce nouvel incident impliquant des agents de sécurité au sein de l’une des plus importantes institutions de Chine populaire, est annonciateur des risques auxquels seront confrontés les reporters pendant les jeux Olympiques. Il est urgent que des sanctions soient prises contre les policiers et agents de sécurité qui agressent des journalistes ». Les États occidentaux et les organisations internationales sont informés des violations graves des droits humains par Pékin. Mais qui ose défendre les vies spoliées ?

Ces actes chinois inquiétants ne sont pas isolés. La Grande Époque  publie régulièrement des alertes sur le manque de liberté d’expression dans le monde, et sur la Chine plus particulièrement, où les médias nationaux indépendants n’ont pas droit à la parole. Nous avions parlé en début d’année d’une série d’incidents qui visaient La Grande Époque, ses filiales et ses employés lorsque nos bureaux de Hong Kong avaient été attaqués. Quatre hommes non identifiés avaient fait irruption  le soir du 28 février, fracassé les portes vitrées à l’aide de marteaux pour y pénétrer et détruit un appareil neuf utilisé pour l’impression des journaux, d’une valeur de 129.000 dollars US.  

Nous avions également révélé une autre agression qui avait eu lieu le 8 février à midi lors de laquelle deux hommes armés s’étaient introduits en force au domicile du technicien en chef de La Grande Époque, M. Yuan Li, à Atlanta. Ils l’avaient battu et volé deux de ses ordinateurs portables. M. Li a été ligoté au moyen d’une rallonge de fil électrique.

Ce crime, qui a eu lieu dans une zone très sûre d’Atlanta fait partie de la campagne du régime communiste chinois contre le journal La Grande Époque. Cette campagne avait précédemment pris la forme d’arrestations de membres du personnel de La Grande Époque en Chine, et dans le reste du monde, les moyens employés consistaient à voler régulièrement les journaux, tenter d’intimider les publicitaires, créer différentes pressions pour empêcher le personnel de La Grande Époque de couvrir des événements où étaient présents des fonctionnaires du gouvernement chinois, et menacer les membres des familles du personnel de La Grande Époque vivant en Chine. Pourtant aucun média ne doit s’arrêter de diffuser des informations importantes et vraies pour ses lecteurs.

Catherine Baber, vice-directeur d’Amnesty pour l’Asie et le Pacifique devant le manque total de volonté de Pékin de respecter les droits humains et la presse, ainsi que le silence des organismes internationaux pouvant stopper la Chine disait : « Des stades rutilants et des défilés spectaculaires seront vains si les journalistes et les militants des droits de l’Homme ne peuvent pas parler librement, si les gens continuent à être torturés dans les prisons ou si le gouvernement maintient toujours le secret sur les milliers de personnes exécutées ».

Aidan White, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, déclarait : « Depuis fin 2004, les responsables du Parti communiste chinois ont ouvert une chasse à l’homme contre les employés du groupe The Epoch Times, que ce soit en Chine ou à l’étranger. Ils ont systématiquement fait confisquer des journaux, intimidé les entreprises achetant des espaces publicitaires dans le journal et même menacé les familles des employés du journal ».

Et pourtant si les journalistes sont ainsi agressés avant même que les jeux n’aient commencé,  qu’en sera-t-il au fil des semaines et des mois à venir ? Le monde assistera t-il alors à Pékin aux plus grandes geôles olympiques, geôles pour les athlètes et journalistes, et par ricochet pour les téléspectateurs qui applaudiront des médailles aux revers ensanglantés ?