«L’admiration de l’harmonie» dans la culture de la Chine ancienne

Écrit par www.clearharmony.net
26.12.2006

 

 

« L’Admiration de l’harmonie » motive l’unité et les bonnes relations

au sein de la société.

Dans la culture chinoise traditionnelle, le mot

« harmonie » résonne très profondément, c’est un élément essentiel dans

les liens entre les personnes et les  pays.

Elle est aussi impérative

dans les relations qu’entretiennent les hommes avec la nature.

  • La peinture traditionnelle chinoise(攝影: / 大紀元)

 

La signification première du mot harmonie est la paix et la coordination. On dit dans le Zhou Yi (livre ancien de diagrammes chinois qui révèle les changements dans la nature) : « Si deux personnes ont une même pensée, leur force peut briser le fer ». On dit aussi : « Les sons harmonieux résonnent en chacun d’eux et l’énergie harmonieuse les attire l’un vers l’autre. » Dans les Analectes de Confucius, il est dit : « L’ultime objectif de l’étiquette est de trouver l’harmonie ». Évidemment, les Chinois anciens prêtaient une attention toute particulière aux effets de l’harmonie.

Pour les Anciens, l’harmonie signifiait l’ouverture d’esprit et l’équilibre entre la fermeté et l’amabilité. Appliqué à une communauté, cela signifie que les gens s’entendent les uns avec les autres dans la paix et l’amitié mais dans le respect de certains principes. Il ne fait aucun doute que le peuple chinois ancien ne sacrifiait pas ses principes dans la recherche de l’harmonie.

L’« admiration de l’harmonie » a toujours été une référence en matière de morale traditionnelle pour la nation chinoise. Dans le Shang Shu connu également sous le nom du Livre de l’Histoire, l’auteur décrit : « Yao sait utiliser sa sagesse et sa moralité pour harmoniser ses relations. Lorsque ses relations familiales sont harmonieuses, il peut distinguer clairement les bons des mauvais fonctionnaires au sein d’une alliance tribale. Lorsque la qualité d’un fonctionnaire est connue, cela unifie les royaumes des différents seigneurs féodaux. »

Dans le livre Shang Shu, l’auteur décrit un monde paisible sous le gouvernement de Yao et de Shuan. A l’époque, le « supérieur » et « l’inférieur » étaient en harmonie. Tout le monde jouissait d’une vie agréable et prospère. La phrase qui décrit au mieux cette époque est : « Travailler à l’aube et se reposer au crépuscule ». C’est ainsi qu’est décrite la société idéale dans le confucianisme. La construction d’une telle société était basée sur l’harmonie à tous les niveaux. Les familles vivaient en harmonie, les fonctionnaires des différents niveaux travaillaient dans l’harmonie, les mille états dirigés par les seigneurs féodaux vivaient dans l’harmonie et le monde était en paix. Pour que les gens vivent en harmonie, il était nécessaire d’exiger qu’ils obéissent, de leur plein gré, aux critères communs sociaux et moraux. Les anciens disaient : « Utiliser la sagesse et la moralité pour que les gens vivent en harmonie », ils se basaient sur la sagesse et la morale pour obtenir l’obéissance du peuple.

Dans Xi Ci, l’auteur Zhou Yi écrivait : « Si deux personnes agissent comme une seule, leur force peut briser le fer et leurs paroles sont douces comme des orchidées. » Cui Hong disait aussi dans son État de Qin des trente pays au printemps et à l’automne : « Il est facile d’en briser un, mais si deux se regroupent, il sera très difficile de les briser. » Les fils du roi des Huns n’étaient jamais d’accord. Le roi les convoqua tous et leur donna une flèche à chacun. Il leur demanda d’abord de casser les flèches, ce qu’ils firent assez facilement. Puis le roi donna à chacun de ses fils un paquet de flèches et leur demanda de les casser. Aucun d’eux ne put le faire. Le roi de Huns leur dit alors : « Si entre frères vous ne vous entendez pas, vous serez comme une flèche solitaire et vous serez facilement vaincus par vos ennemis, mais si vous demeurez unis, vous serez comme le paquet de flèches et personne ne vous vaincra. Telle est la force d’un accord harmonieux. »

Confucius disait : « L’objectif ultime de l’étiquette est de trouver l’harmonie » (Xue Er, Analectes). Les normes sociales sont donc nécessaires pour établir une harmonie entre les gens, l’humanité et la nature, Confucius pensait d’ailleurs que l’ « harmonie » ne signifie pas « sans principes ». Il disait : « Les hommes de bien sont harmonieux mais aucun n’est pareil à l’autre. Les hommes du commun sont tous pareils, mais ils ne sont pas harmonieux », soulignant la différence entre les principes d’un homme de bien et ceux d’une personne du commun dans ses relations aux autres.

 

L’homme de bien a sa propre opinion, mais il peut toujours traiter les autres avec générosité. Les autres peuvent à leur tour influencer facilement l’homme du commun.

Confucius disait aussi : « Les hommes de bien sont harmonieux mais ils ne s’imitent pas » (La doctrine du malveillant). Les Anciens appelaient « hommes de bien » ceux qui avaient de hautes valeurs morales. Ils avaient un grand respect pour eux mais exigeaient beaucoup d’eux. Les hommes de bien devaient être bons et doux, rester calmes dans l’adversité. Ils étaient harmonieux mais tenaient à leurs propres croyances et ne se laissaient pas influencer par la masse.

En parlant de la guerre, Mencius disait : « Les changements cosmiques ne sont pas ainsi pour les conditions terrestres favorables et les conditions terrestres favorables ne sont pas ainsi pour l’harmonie humaine » (deuxième partie de Gongsun Chou). Selon lui, « l’harmonie humaine » n’était pas une fin en soi, les hommes étaient à la merci de principes plus élevés, les principes cosmiques.

Mencius parlait aussi du principe politique : « Être heureux avec le peuple ». Il disait : « Si le roi est heureux il rendra son peuple heureux, si son peuple est heureux le roi sera heureux. Si le roi est inquiet à cause de ce qui inquiète son peuple, son peuple s’inquiètera de ce qui l’inquiète » (Le Roi de Liang, Mencius). Le roi sage s’associait souvent à la joie et aux peines de son peuple. C’est seulement de cette façon qu’il était capable de soutenir son peuple.

Les Anciens écrivaient beaucoup sur la manière d’atteindre l’harmonie dans les relations sociales. « L’amitié entre gens de bien est claire comme l’eau, tandis que l’amitié entre les humbles est douce comme le miel ». Bien que les amitiés d’un homme de bien soient claires, elles sont aussi durables, tandis que celles d’un homme du commun peuvent facilement se briser, en dépit de leur douceur. Du point de vue des anciens, si l’amitié d’un homme de bien n’est pas basée sur la satisfaction de ses intérêts personnels, elle sera limpide comme l’eau claire.

Confucius disait encore : « L’homme de bien soutient et fait l’éloge de la réussite des gens et des choses bonnes. Il ne se moque pas de la disgrâce des autres » (Yan Yuan, Analectes). Nous devrions traiter les gens avec générosité et aider les autres. Guan Zhong et Bao Shuya, qui vécurent dans la Période des Printemps et des Automnes, étaient de bons amis. Ils faisaient des affaires ensemble. Guan Zhong gagnait souvent plus dans ses tractations. Bao Shuya ne s’en préoccupait pas, parce qu’il savait que la famille de Guan Zhong était pauvre. Guan Zhong fut aussi un militaire qui déserta pendant la guerre, mais Bao Shuya ne le dénigra jamais, parce qu’il savait que Guan Zhong devait s’occuper de sa vieille mère. Guan Zhong en fut profondément touché. Il disait souvent : « Mes parents m’ont donné la vie, mais Bao Shuya me connaît ». La générosité de Bao Shuya rendit légendaire l’amitié de Guan et de Bao.