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Un peu de lumière sur le VIH en Europe

Écrit par Cordis Nouvelles
07.12.2006
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Selon des chiffres récemment publiés par l'Organisation mondiale de la Santé, 22 000 nouvelles contaminations par le VIH ont été recensées en 2006 en Europe occidentale et orientale. Le nombre total de personnes vivant avec le virus s'établit à 740 000 dans la région. 

  • Parade musicale organisée par Solidarité-sida(攝影: / 大紀元)

 

Observer la progression des nouvelles contaminations par le VIH en Europe, tel est l'objectif du projet CASCADE (pour action concertée sur la séroconversion au SIDA et la mortalité en Europe). Lancé en 1997 et financé par l'UE, CASCADE réunit un certain nombre de partenaires chargés de suivre des personnes présentant des dates bien établies de séroconversion – définie comme le moment où les anticorps contre le VIH peuvent être détectés pour la première fois dans le sang – et qui intervient généralement dans les trois mois suivant l'exposition au virus. En étudiant des patients dont la date de séroconversion est connue, les partenaires sont en mesure de suivre la progression de la maladie depuis le tout début et d'examiner les facteurs affectant la survie.

«Nous avons pu documenter ce qui, en l'absence de thérapie, jouait ou non un rôle déterminant dans la survie», a expliqué Kholoud Porter, de l'unité d'essais cliniques du Conseil britannique de la recherche médicale, qui coordonne le projet.

Dr Porter a indiqué qu'en l'absence de thérapie le délai de survie moyen déclinait fortement avec l'âge. L'espérance moyenne de survie s'établit ainsi à quatorze ans pour une contamination au début de la vingtaine et chute à six ans à peine lorsque la contamination a lieu dans la cinquantaine. Ces résultats ont des implications pratiques pour le traitement, puisqu'ils permettent aux cliniciens de décider si les patients doivent ou non débuter une thérapie.

Le projet permet le suivi de 17 000 personnes au total en Europe. Parallèlement à l'étude de l'impact de l'âge sur la survie, les partenaires réunis autour de ce projet se penchent également sur les sexospécificités et aimeraient examiner davantage les différences entre groupes ethniques en termes de survie.

Le projet a permis d'explorer les impacts de la thérapie sur la survie. Avec l'avènement des thérapies, les gens vivent plus longtemps, souvent vingt ans de plus. «Nous escomptons désormais que 90 % des gens seront encore en vie dix ans après l'infection», a déclaré Dr Porter.

Parmi les découvertes les plus intéressantes réalisées dans le cadre de ce projet, on citera le fait que la thérapie bénéficie davantage aux individus plus âgés qu'aux plus jeunes. Bien que l'intuition puisse faire penser le contraire, les chercheurs estiment que cette situation pourrait tenir au fait que les personnes plus âgées «adhèrent» davantage à leur thérapie et suivent les conseils médicaux. La thérapie bénéficie également davantage aux femmes qu'aux hommes, probablement pour des raisons similaires.

Les thérapies gagnant en efficacité, et l'horizon de survie augmentant, il est probable que de plus en plus de personnes séropositives décéderont de causes autres que le sida. Malgré cet allongement de l'espérance de vie, les défenses immunitaires des porteurs du virus demeurent altérées, comme l'a relevé Dr Porter qui s'inquiète notamment d'une montée future des cas de cancer. Nombre de personnes séropositives présentent en outre une co-infection par le virus de l'hépatite C les prédisposant davantage aux maladies du foie.

Même si les thérapies ont permis d'allonger l'espérance de vie des porteurs du VIH, les partenaires impliqués dans le projet se montrent toutefois de plus en plus préoccupés par les formes virales résistantes aux médications existantes. Ils suivent notamment de très près l'évolution de la résistance médicamenteuse transmise parmi la population et s'emploient à en tirer des conséquences en termes thérapeutiques.

L'Europe centrale et occidentale constitue l'une des grandes «zones d'intérêt» de ce projet qui compte des partenaires dans quatre pays de la région : l'Estonie, la Pologne, la Russie et l'Ukraine. Si le suivi de porteurs du VIH constitue une pratique déjà ancienne dans nombre de pays occidentaux, elle est récente en Europe orientale.

Un objectif majeur du projet est de construire des capacités de recherche dans la région. À cette fin, des chercheurs sont formés en vue de mener des tests tel que l'essai STARHS, abréviation pour «algorithme de dépistage sérologique pour les personnes ayant présenté une conversion récente au virus du VIH». L’essai STARHS, comme son nom le suggère, indique si la contamination d'une personne par le VIH est récente ou remonte à une époque plus ancienne. Ceux chez qui l'on identifie une infection récente peuvent être intégrés dans une cohorte permettant de suivre la progression de la maladie chez les habitants des pays en question.

Le projet sera financé sous sa forme actuelle jusqu'en 2010, mais Dr Porter espère qu'il sera possible de le poursuivre au-delà et d'en étendre davantage la portée en Europe orientale. En attendant, il continuera de fournir un panorama fondamental des facteurs influençant la survie du nombre croissant de personnes vivant avec le VIH en Europe.

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