La «bibliothèque rose» a 150 ans

Écrit par Frédérique Privat
10.02.2006

  • Le choix du livre pour un enfant un moment privilegie(攝影: / 大紀元)

En mars 2006, la collection « Bibliothèque Rose » des éditions Hachettes, fêtera ses 150 ans.

Evocatrice de moments inoubliables de notre enfance, la Bibliothèque rose aura façonné des générations d’enfants lecteurs.

Synonyme de lecture facile, elle était et est encore destinée aux lecteurs débutants de 6 à 11ans. Les aventures de « Oui-Oui » ou de « Caroline » ont fait la joie des plus petits, alors que « Fantômette » ou « le Club des Cinq » ont plongé les plus grands dans les eaux cristallines de l’évasion.

Courage, entraide et esprit d’équipe se lisaient et s’acquéraient ainsi au fil des pages, tout en découvrant des sites ou des activités méconnus. Les plus grands ou plus aventureux avaient ensuite droit aux romans de la Bibliothèque Verte dans laquelle Jules Verne, Alexandre Dumas ou Alfred Hitchcock rivalisaient de suspense et d’imagination avec les auteurs moins connus des séries « Michel » ou « Alice »…

Dans un registre plus romantique et pour les plus jeunes de la Bibliothèque Rose, la Comtesse de Ségur n’était pas en reste, puisque ses romans furent les premiers volumes édités pour la collection en 1856, certains pensant même que cette collection fut créée exclusivement pour Sophie, Camille, Madeleine, Paul et tous les autres héros de la Comtesse.

Contemporaine d’une époque trouble où les relations entre nobles et paysans n’étaient plus tout à fait les mêmes, la Comtesse de Ségur a su choisir ses personnages dans toutes les strates de la société, révélant aux enfants (et aux parents) de l’époque, que le Bien, issu de valeurs morales innées et acquises, existe chez tous les Hommes, grands ou petits, riches ou pauvres.

La générosité de Camille et Madeleine pour leur cousine Sophie (« les petites filles modèles ») au château, égalaient bien la bonté de Blaise, innocente victime du méchant Jules (« Pauvre Blaise ») au village.

La Comtesse née Rotopschine abordait aussi le thème délicat de l’éducation, instillant dans ses histoires, qu’elle espérait bien être aussi lues par les parents, conseils et idées quant à l’art et la manière… délicate, d’orienter et de façonner le caractère d’un enfant.

Ainsi, Mme de Réan eut bien du mal à canaliser les petits travers de sa fille Sophie, qui, de coléreuse et égoïste, devint peu à peu gentille et patiente.

Ainsi, de manière générale, la Comtesse de Ségur nous rappelait que les liens étroits établis entre parents et enfants, étaient et sont encore, les garants d’un bon développement de l’enfant, et que les actes des parents ont toujours une incidence sur leurs enfants, puisque ceux-ci, tels des éponges, assimilent, mais parfois souffrent aussi du comportement de leurs géniteurs.