D’éminents journalistes contre le racisme dans les médias

Écrit par Survival
17.02.2006

Une nouvelle campagne de Survival vise à bannir dans les médias l'image teintée de racisme présentant les peuples indigènes comme des «primitifs» vivant encore «à l'âge de pierre». Elle est activement soutenue outre-Manche par d'éminents journalistes tels que John Simpson et Caroline Hawley de la BBC, George Monbiot, John Pilger, Sandy Gall et Christopher Booker.

Une carte postale spéciale a été produite à cette occasion, destinée à être envoyée par le public aux responsables des médias qui emploient encore de tels termes.

John Simpson, chef du service des Affaires étrangères de la BBC, a fait valoir que : «Rien n'est primitif chez les peuples indigènes exceptée la représentation que nous nous en faisons. Leurs sociétés complexes et leurs étonnantes capacités à vivre dans leur environnement et à en tirer profit devraient nous faire réfléchir.»

En décembre dernier, le leader bushman, Roy Sesana, qui recevait le prix Nobel alternatif à Stockholm, avait déclaré : «Nous ne sommes pas primitifs. Nous ne vivons pas comme vous, mais nous ne vivons pas exactement comme nos grands-parents, tout comme vous.» Les Bushmen du Botswana ont été expulsés de leur terre ancestrale par un homme d'État les décrivant comme des «créatures de l'âge de pierre [qui] doivent évoluer sous peine de disparaître comme le dodo».

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd'hui : «Prétendre que les peuples indigènes sont ‘primitifs' ou ‘arriérés' mène directement à leur persécution, c'est souvent ainsi que se justifient la dépossession de leur territoires ou leur ‘développement' forcé, supposé s'accomplir ‘pour leur bien'. Lorsque cela se produit, ils sont généralement réduits à la pauvreté et à la dépendance ou bien disparaissent complètement.»

«Nous nous réjouissons que de nombreux journalistes se soient déjà ralliés à notre campagne et nous espérons que bien d'autres feront de même. Notre but est qu'il devienne inconcevable d'employer ces termes péjoratifs pour décrire les peuples indigènes contemporains, tout comme tout autre groupe minoritaire.»