L'un des journaux chinois les plus audacieux mis au pas
L'Agence France-presse rapportait le 29 décembre 2005 que « trois
responsables de la rédaction d'un des journaux chinois les plus
populaires, le Beijing News, étaient limogés le 28 décembre
2005 d’après la rédaction, victimes apparemment d'une politique
éditoriale trop audacieuse aux yeux du régime communiste.
Le
rédacteur en chef, Yang Bin, et ses deux adjoints, Sun Xuedong et Li
Duoyu, avaient été remplacés après une réunion avec les responsables de
la maison-mère du journal, le Guangming Daily, un quotidien de
la capitale chinoise considéré comme conservateur. Les raisons de cette
décision ne sont pas encore connues, mais ils semblent payer pour la
publication d'une série d'articles sur des sujets sensibles, liés en
particulier aux problèmes sociaux, ainsi qu'une ligne éditoriale
audacieuse.
Lancé en novembre 2003 à la suite d'une partenariat entre le groupe de presse du sud de la Chine Southern Daily et le Guangming Daily, le Beijing News
tranche avec la plupart des journaux chinois par son ton, le choix de
ses sujets et sa présentation, en particulier l'utilisation des photos.
« La situation est assez grave », a indiqué un des journalistes qui a requis l'anonymat par peur des représailles. « Plusieurs journalistes ont déjà arrêté de travailler aujourd'hui », a-t-il affirmé.
En mars 2004, le prédécesseur de M. Yang, Cheng Yizhong, également l'un des fondateurs du Beijing News,
avait été arrêté sous l'accusation d'avoir détourné des fonds avant
d'être relâché en août. Sa femme et ses collègues avaient à l'époque
dénoncé une manœuvre pour le punir de sa couverture de l'épidémie de
SRAS, en 2003, alors que le gouvernement avait dans un premier temps
étouffé toute information.
Cheng Yizhong occupait à cette époque le poste de rédacteur en chef du Southern Metropolitan Daily,
un journal également connu pour ses prises de position audacieuses. Ces
derniers mois, dissidents et groupes de défense des droits de l'Homme
ont dénoncé une campagne de répression du gouvernement du président Hu
Jintao pour mettre au pas les médias et contrôler l'internet. »
Peter Singer a rapporté à l'Agefi « au
début du mois qu’à la demande des dirigeants chinois, Microsoft avait
fermé le site internet d’un blogueur chinois hébergé par un service de
Microsoft appelé MSN Spaces. Le blogueur, Zhao Jing, y avait publié des
informations sur une grève des journalistes de The Beijing News, qui avait suivi le renvoi du rédacteur en chef libre-penseur du journal. »
L'Agence
France-presse avait rapporté début janvier que « sur les 300
journalistes, une centaine avaient arrêté de travailler après le
remplacement, pour des raisons politiques, du rédacteur en chef, Yang
Bin, et de ses deux adjoints, Sun Xuedong et Li Duoyu. »
D'après
la même source, « ces derniers mois, dissidents et groupes de défense
des droits de l'homme ont dénoncé une campagne de répression du
gouvernement du président Hu Jintao pour mettre au pas les médias et
contrôler Internet. »