Égalité, acquise ?

Écrit par Floriane Denis
15.03.2006
  • Le mercredi 8 mars dernier était la Journée internationale de la femme(攝影: / 大紀元)

Le mercredi 8 mars dernier était la Journée internationale de la femme. À Montréal, des initiatives ont été prises pour non seulement marquer l’événement, mais prendre des mesures pour l’avenir. Gros plan sur la conférence Égalité, acquise? qui a eu lieu le mardi 7 mars dernier à l’UQAM, sous la houlette du YMCA du Grand Montréal et a succinctement rappelé les principaux enjeux de la cause féminine dans le monde et au Québec.

Hypersexualisation des jeunes filles

Léa Clermont-Dion, quatorze ans, féministe aussi jeune que fervente, a fait un exposé dans ses propres mots sur le comportement des autres jeunes filles de son école. Elles sont influencées par les modèles donnés par l’industrie de la musique et de la mode de plus en plus proches de la pornographie. Elles copient la tenue vestimentaire et l’image de soumission sexuelle promue par les médias comme un acte de libération sexuelle. Révoltée, Léa incite à l’action, dit que tout n’est pas perdu et demande au gouvernement et aux parents de rappeler aux jeunes que tout acte sexuel doit être fait par plaisir ou par amour, mais pas pour être cool. Elle rappelle également qu’être une «salope» ne devrait pas être l’idéal des filles de douze ans.

Pornographie et prostitution

Le thème abordé par Yolande Geadah, auteure du livre La prostitution, un métier comme un autre?, complétait bien le témoignage de Léa. Montée de la violence dans la pornographie, banalisation de la prostitution et accessibilité croissante de la pornographie grâce à Internet désorientent les filles, qui croient devoir passer tous les caprices de garçons aussi déboussolés qui, de plus en plus, se retrouvent en consultation avant l’âge de vingt ans pour des problèmes de désir. En outre, cet essor de la pornographie et de la prostitution fait des femmes l’objet convoité de trafics juteux et les victimes de maltraitance. Elle nous a rappelé que prostitution et pornographie étaient rarement des métiers entièrement choisis et a appelé à des mesures de prévention.

Femmes et politique, pour le meilleur mais aussi pour le pire

D’un autre côté, Ariane Brunet, coordinatrice du programme Droit des femmes pour Droits et Démocratie, et Françoise David, fondatrice d’Option citoyenne, se sont penchées sur le rôle des femmes dans le monde en politique et dans les sphères de pouvoir.

Tandis qu’en Afghanistan des femmes professeurs doivent rester dans la clandestinité et veiller à leur sécurité, car écoles brûlées et professeurs assassinés sont encore monnaie courante dans ce pays, les femmes au Canada et dans les pays occidentaux commencent à prendre leur place dans les hautes sphères de la société.

Cependant, il reste du chemin à parcourir. Cette politisation des femmes est inégale. En outre, on pourrait penser que les femmes, étant victimes de discrimination et de mauvais traitements depuis des siècles, feraient des dirigeantes moins dures que les hommes. Condoleeza Rice, Margaret Thatcher, Ellen Johnson Sirleaf, la nouvelle présidente du Liberia, et d’autres encore infirment l’hypothèse.

Les intervenantes ont donc appelé à la vigilance; des femmes en politique, oui, mais des femmes progressistes, féministes, écologiques, pacifistes et antiracistes.

Grâce aux interventions brèves, mais pertinentes de chacune des intervenantes (Ariane Émond, Léa Clermont-Dion, Yolande Geadah, Ariane Brunet, Françoise David et Michèle Asselin), cette conférence a été un véritable coup de fouet : rappel du chemin à parcourir et mise en lumière des nouveaux combats du féminisme. Le tout dans une atmosphère de bonne humeur et d’optimisme déterminé.

Le mot de la fin : il faut que plus d’hommes se rallient à la cause féministe, comme ceux qui sont venus témoigner au micro ce soir-là, assurant l’assemblée de leur soutien et de leur bonheur de se débarrasser du carcan des préjugés qui enferment les hommes dans un rôle tout aussi stéréotypé que celui des femmes.