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Le bruit fait des ravages

Écrit par Frédérique Privat
01.05.2006
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  • le bruit une nuisance dont on aimerait bien se passer(攝影: / 大紀元)

«  Ce marteau-piqueur dans la rue fait un bruit infernal ! »

Combien de fois cette phrase aura-t-elle été entendue ? A la maison ou au travail, il est des gênes dont on aimerait bien se passer et le bruit en fait partie.

La tondeuse dans le jardin, la chaîne hi-fi ou la télé dont le volume a été poussée au maximum, ou encore des personnes qui discutent bruyamment à côté… le bruit est devenu une nuisance à part entière dans notre quotidien.

« Différenciable du simple son par son rapport subjectif à l’individu, le bruit se définit comme un ensemble de sons perçus comme une gêne par l’individu »¹. Encore gérable à la maison quand il s’agit du matériel, des membres de notre famille ou de nos voisins, le bruit devient incontrôlable lorsqu’il est subi à l’extérieur, dans la rue ou même sur notre lieu de travail.

Le bruit et la santé

Et pourtant ! ses effets sur la santé sont bien réels : à la suite d’une exposition à un bruit intense, on peut souffrir temporairement de sifflements d’oreilles, de bourdonnements (acouphènes) ainsi que d’une baisse de l’acuité auditive.

Mais l’exposition prolongée à des niveaux sonores élevés détruit peu à peu les cellules ciliées de l’oreille interne. Elle conduit progressivement à une surdité, dite de perception, qui est irréversible.

En outre, les effets néfastes du bruit combinés à d’autres nuisances telles que la chaleur peuvent alors amplifier les dégâts sur l’individu. Le bruit favorise alors le risque d’accident du travail, et ceci pour diverses raisons : il va masquer les signaux d’alerte sonores, perturber la communication verbale ou encore diminuer le niveau de vigilance et l’aptitude à la surveillance… A ce risque non négligeable, on peut y ajouter les troubles cardiovasculaires (hypertension), les troubles du sommeil associés à un stress plus élevé.

Mesuré en décibels (dB) grâce à un sonomètre, le bruit présente un seuil de nocivité de 85 dB(A) (pour une exposition de 8 heures / jour), c’est à dire que sur une journée de travail de 8 heures, il est admis que l’ouïe est en danger à partir de 85 dB(A).

Alors, quand on sait qu’élever la voix signifie que le niveau sonore ambiant est élevé et que crier implique un environnement sonore supérieur à 85dB(A), on reconnaît rapidement les sites ou moments caractéristiques d’une exposition au bruit : un concert de klaxons dans un embouteillage, la musique de boîte de nuit… Au travail, le bruit peut être lié à une pollution sonore environnementale tels que les bruits extérieurs sur le lieu de travail (circulation routière, tondeuses à gazon) ou à l’activité même de travail (machine, bruits de voix).

Le bruit au travai

Il est admis dans le code du travail que « l’employeur est tenu de réduire le bruit au niveau le plus bas raisonnablement possible compte tenu de l’état des techniques » et que « l’exposition au bruit doit demeurer à un niveau compatible avec la santé des travailleurs, notamment avec la protection de l’ouïe » (art. R232-8).

A partir de cela, des estimations et des mesurages doivent être effectués par l’employeur afin de déterminer si le seuil de nocivité n’est pas atteint pour les travailleurs.

Des modifications d’ installations (isolation des salles) ou de modes de travail (utilisations de casques…) peuvent alors être envisagées. Le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) a bien sûr un droit de regard sur les résultats et les applications mises en œuvre.

Le bruit à l'école

Paradoxalement, cette nuisance sonore si perturbatrice de nos fonctions vitales semble devenir une partie intégrante de l’environnement des plus jeunes.

Petits déjà, à la crèche avec les pleurs ou les cris de joie et de surprise, puis à l’école avec les bavardages, le bruit semble être entré dans le quotidien de nos chérubins. Plus tard, ceux-ci vont ensuite connaître les joies de lecteurs CD ou MP3 qu’ils garderont alors collés aux oreilles. Alors, les causes sont variées : manque de respect envers autrui, besoin d’aller à l’extrême ou de se réfugier dans un monde bien à eux ?

Dans les écoles déjà, enseignants et parents s’inquiètent de ces dérives et tentent d’y pallier.

Collectifs et associations voient le jour afin de réfléchir à ces problèmes contemporains.

OCTETS¹, par exemple, est un collectif destiné à sensibiliser le public et les différents acteurs du système éducatif à la nécessité d’améliorer les conditions de travail des enseignants et par voie de conséquence, des conditions d’enseignement des élèves.

Un rapport sur le bruit a ainsi été édité à la suite d’une réflexion de divers professionnels sur cette nuisance. En effet, selon une enquête nationale sur les conditions de travail menée par un syndicat du second degré et parue en juillet 2005, il est établi que seuls 4 à 7 % des professeurs de collège et de lycée ne considèrent pas le bruit comme un problème. C’est dire donc, que les 93 à 96 % restants y sont sensibles. Dans le premier degré, on peut supposer que les chiffres sont au moins aussi significatifs puisque le temps d’exposition est supérieur.

Bavardages incessants, grincements de chaises, matériel qui tombe ou sonneries de récréation, la nuisance sonore est un fait bien réel dans l’univers scolaire, entraînant alors un parasitage de l’enseignement, une gêne pour l’enseignant et une gêne pour l’élève qui ne pourra pas assimiler pleinement la passation des savoirs.

Le bruit est donc une nuisance qu’il faudrait apprendre à maîtriser dès le plus jeune âge.

Ainsi, si bébé aime s’entendre crier parce que cela lui permet de s’identifier et de se construire, il n’est pas forcément positif pour lui d’avoir la télévision ou la radio allumée devant lui toute la journée… Plus tard, si les parents ne peuvent éviter de lui offrir des lecteurs avec casque, effet de mode oblige, il serait approprié de lui rappeler les méfaits d’un contact prolongé avec la musique ou les émissions de télé mises à plein volume !

De même, lors des discussions trop vives, apprendre à contrôler sa voix car il est vrai que face à quelqu’un qui parle fort, notre esprit de compétition s’éveille, et on aura tendance à vouloir parler plus fort que l’interlocuteur afin de se faire entendre.

Mais une tierce personne, un enfant par exemple, appréciera-t-elle ce renchérissement de tons et aura-t-elle plaisir à partager son point de vue dans ce « rapport de forces de décibels » ?

De plus, si la surdité semble être une affection surgissant surtout avec le vieillissement, 10 % des malentendants en France ont moins de 18 ans et 40 % ont moins de 55 ans…

¹extrait du rapport « Le bruit » du collectif OCTET.

Pour plus de renseignements, aller sur www.forum.octets@wanadoo.fr

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