Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La première ferme éolienne maritime face à une puissante opposition

Écrit par Matt Gnaizda (La Grande Epoque)
26.05.2006
| A-/A+

La proposition qui créerait la première ferme éolienne maritime américaine fait face à une forte opposition de la part d’un petit groupe de politiciens puissants malgré le soutien de la majorité de la population et de la Maison-Blanche.

Le projet inclurait la construction de 130 éoliennes de technologie avancée, d’une hauteur de plus de 122 mètres, sur des terrains exposés aux vents à plus de 9 km de la côte de Nantucket Sound, Massachusetts. Les éoliennes pourraient fournir jusqu’à 420 mégawatts d’énergie, assez pour alimenter en électricité les trois quarts des besoins électriques de Nantucket Sound.

Parmi les opposants au projet, on retrouve le gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, un potentiel candidat républicain à la présidence américaine en 2008, et le sénateur démocrate Edward Kennedy, qui possède une maison au bord de la mer à Hyannisport, d’où les éoliennes seraient visibles.

Plusieurs des propriétaires fortunés de la région s’opposent aussi au projet même si 71 % des résidants du Massachusetts affirment, selon un sondage médiatique la semaine dernière, qu’ils appuient la ferme éolienne.

Selon Mark Rogers, directeur des communications pour Cape Wind – la compagnie désirant construire la ferme éolienne – il aurait été politiquement plus facile de construire le projet s’il y avait eu un site plus approprié dans une région moins affluente.

Tentatives pour contrecarrer le projet

Le sénateur Kennedy et deux sénateurs d’Alaska essaient de bloquer le projet en finançant la loi pour autoriser de nouveau la garde côtière. Cette loi est présentement en attente et vaut 8,7 milliards de dollars. Elle aurait pour effet de donner au gouverneur Romney un veto pour bloquer la construction au large de la côte. La mesure est incertaine cependant puisque les eaux contrôlées sont techniquement sous législation fédérale et non sous celle de l’État.

Dans un discours au Sénat le 9 mai dernier, Kennedy a accusé la compagnie mère de Cape Wind, Energy Management Inc., d’avoir obtenu «un joli petit contrat ( sweetheart deal) dans le Energy Policy Act l’an passé» puisque qu’ils n’ont pas eu à traverser le processus normal d’offres compétitives. «C’est la mauvaise façon de bâtir un projet», a-t-il déploré dans une copie de son discours.

Selon Rogers de Cape Wind, plusieurs raisons à la base du contrat font du bon sens. Avec trois ans et 15 millions de dollars de l’argent de Cape Wind investis dans la recherche et les études environnementales, il serait «manifestement injuste» de dire : «D’accord, maintenant recommençons tout le processus avec cette fois-ci une offre compétitive de plusieurs compagnies, et je crois que c’est pourquoi la compagnie énergétique de l’État l’a mis sur pied ainsi», a-t-il affirmé en réponse à la proposition de Kennedy à propos d’un nouveau processus d’offre.

«Le sénateur Kennedy parle principalement de la raison pour laquelle il croit que c’est un mauvais endroit pour tout développement éolien au large de la côte», continue Rogers. «Alors la question est : "Qu’en est-il sénateur, dites-vous réellement que s’il y avait une offre compétitive vous seriez heureux de voir ces éoliennes devant votre demeure?" D’une certaine façon, je ne crois pas. C’est une question pratique à soulever, mais en réalité la seule façon pour Cape Wind d’obtenir un permis est que les agences jugent ce projet d’intérêt public.»

La compagnie obtiendrait jusqu’à 28 millions de crédits d’impôt fédéraux sur l’énergie éolienne par année pour les premiers dix ans, en supposant que ses profits seront suffisants pour recevoir ce crédit. Le sénateur Kennedy accuse Cape Wind de siphonner l’argent des contribuables même si le sénateur a voté en faveur du crédit d’impôt sur la production d’énergie éolienne, créé il y a plusieurs années déjà.

Impacts potentiels

Kennedy a aussi exprimé ses inquiétudes selon lesquelles les éoliennes menaceraient la vie des oiseaux et la vie aquatique de la région, une affirmation que Cape Wind ne nie pas.

«Tout projet énergétique a ses impacts. Les nôtres ne feraient pas exception, mais je crois que l’analyse démontrera que pour l’environnement, les bénéfices en termes de coûts seront incroyablement positifs», a déclaré Rogers. Il affirme que la mitigation des changements climatiques mondiaux par cette sorte d’énergie renouvelable et non polluante est plus importante que l’impact de la mort d’oiseaux dans les éoliennes.

Le projet, qui espacerait les 130 éoliennes de 548 à 823 m entre chacune, occuperait 38,4 km2 de la région côtière de Nantucket Sound. Les pêcheurs aussi pourraient avoir plus de difficulté à lancer leurs filets dans cette région, mais jusqu’à présent il n’y a aucune preuve démontrant que la vie aquatique serait endommagée, a déclaré Rogers.

Alors que le projet Cape Wind serait la première ferme éolienne maritime aux États-Unis, la Grande-Bretagne utilise ce modèle depuis l’an 2000. Les Anglais ont construit plus d’une douzaine de projets maritimes le long de leurs littoraux venteux, incluant trois projets à grande échelle depuis 2003. Le gouvernement anglais s’est engagé à générer 10 % des besoins énergétiques du pays par des ressources renouvelables dès 2010.

Pour faire approuver tout projet en Grande-Bretagne, un processus de planification très strict est de mise. Il tient compte d’une enquête de l’opinion publique et d’une évaluation poussée des impacts environnementaux.

«En fin de compte, ces projets sont de toute façon développés en partie pour des raisons environnementales», affirme Neville Barltrop, directeur des Affaires publiques pour la compagnie énergétique anglaise Centrica. «Alors cela a du sens, si vous développez pour des raisons environnementales, de prendre toutes les précautions possibles.»

function openEditor(id) { window.open('feedback/contact_email.asp?id=' + id, '', 'fullscreen=no,toolbar=no,status=no,menubar=yes,scrollbars=yes,resizable=yes,directories=no,location=no,width=810,height=580,left=20,top=20'); }

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.