À ces enfants victimes innocentes d’agressions…

Écrit par Frédérique Privat
30.05.2006
  • Prevention pour la securite des enfants(攝影: / 大紀元)

Cette année 2006 à peine entamée aura donné en France toute sa raison d’être à la Journée internationale des enfants victimes innocentes d’agressions, instituée le 4 juin.

En effet, Mathias, 3 ans, et Madison, 5 ans, auront été les victimes innocentes de la folie meurtrière de certains hommes.

Haine, jalousie, dépravation des mœurs ou encore pathologies psychiatriques, les causes en sont multiples et encore hypothétiques. Ces meurtres soulèvent cependant une fois de plus le problème épineux de la sécurité de nos enfants. Du coin de la rue au tchat internet en passant par les enlèvements au domicile même, l’enfant est devenu une proie facile et sans défense pour de nombreuses personnes sans repères, perdues dans nos sociétés.

Des actes nécessitant alors, de la part du gouvernement et de chaque citoyen, une réaction en chaîne immédiate.

Dès 2003, Nicole Guedj, secrétaire d’état aux victimes, avait initialisé un projet « d’alerte enlèvement » qui vient seulement d’être lancé depuis février 2006 par le ministre de la Justice, Pascal Clément.

Celui-ci a donc signé une convention liant les grands médias (télévisions, radios, agences de presse) et les transports (SNCF, RATP, sociétés d’autoroutes) aux deux ministères de la Justice et de l’Intérieur afin que, pendant 3 heures après la reconnaissance d’un enlèvement d’enfant, le plus grand nombre soit informé et donc susceptible de pouvoir informer à son tour les services concernés (un numéro vert sera mis en place).

Programmes télévisés interrompus tous les quarts d’heure, textes défilant sur les panneaux autoroutiers, annonces faites dans les gares et le métro… pendant trois heures, le pays tout entier deviendra le témoin potentiel qui permettrait de retrouver ce petit être enlevé.

Seulement, le déploiement d’un tel dispositif nécessitera la validation de cinq conditions : un enlèvement avéré (reconnu comme ne pouvant pas être une simple disparition) d’une victime obligatoirement mineure et dont la vie est en danger.

En outre, le Parquet devra disposer d’informations dont la diffusion permettra de localiser la victime, et la mise en place du dispositif nécessitera l’accord indispensable des parents.

Une fois ces cinq conditions remplies, le dispositif « alerte enlèvement » français, inspiré du fameux « Amber Alert » (America’s Missing : Broadcasting Emergency Response) qui a déjà sauvé 33 enfants, pourra alors être déclenché.

Pourtant, ce dispositif de réaction n’empêche pas toujours le pire, Mathias et Madison en auront été les preuves flagrantes.

Aussi, face à des crimes aussi odieux, des manifestations ont été organisées afin d’exprimer leur solidarité mais aussi réclamer des changements, tant au niveau de la protection de l’enfance qu’au niveau de la répression contre les coupables de tels faits. Entre autres, une « Life parade » s’est ainsi déroulée samedi 20 mai dans les rues parisiennes, regroupant des jeunes de 18 à 25 ans appartenant à diverses confessions religieuses ou idéologiques. Raphael Ponroy, vice-président de Life Parade déclarait : « nous voulons montrer qu’il ne faut pas baisser les bras devant ce genre de crime… nous souhaitons également dénoncer toutes les atteintes faites à l’enfance et promouvoir notamment la lutte contre la pornographie, la pédophilie et la drogue mais nous voulons le faire dans une ambiance festive ».

En réponse à ces demandes, le Premier ministre Dominique de Villepin a estimé qu’il fallait « mieux protéger nos enfants partout sur le territoire. Nous voulons renforcer les moyens de prévention. C’est vrai à l’école, c’est vrai au sein de la famille, c’est vrai aussi devant les messages violents sur Internet ou dans les jeux vidéos ».

Il a ainsi été rappelé qu’un logiciel de contrôle parental est désormais proposé « automatiquement et gratuitement » aux abonnés par les fournisseurs d’accès.

Selon l’AFP, une section spécialisée dans la lutte contre les violences aux mineurs sera mise en place dans le nouvel office de lutte contre les violences aux personnes qui vient d’être créé. Et les mineurs seront systématiquement entendus dans les procédures judiciaires dès lors que c’est leur intérêt.

Pour mieux encadrer les criminels sexuels, le gouvernement va lancer avant la fin de l’année la « construction d’établissements spécialisés réservés à (leur) prise en charge médicale », a indiqué le Premier ministre. Le projet de loi prévoit aussi qu’ils devront se présenter au commissariat ou à la gendarmerie chaque mois au lieu de tous les six mois. Le gouvernement veut aussi modifier « les règles de réhabilitation judiciaire des criminels sexuels » en continuant à mentionner les condamnations au « casier judiciaire le temps suffisant pour s’assurer » de leur guérison et de leur réinsertion. Enfin, M. de Villepin a annoncé qu’un groupe de travail (Intérieur, Justice, Santé) proposera des mesures pour « astreindre les délinquants sexuels à un suivi médical, y compris lorsqu’ils ont déjà été condamnés et qu’ils sont sortis de prison ».