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Cannes : notre sélection

Écrit par Rémi Fidèle, La Grande Époque
30.05.2006
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  • Sandstorm (Tempête de sable)(Staff: Peter Kramer / 2006 Getty Images)

La 59ème édition du festival de Cannes a été marquée par la présence de nombreux films chinois et un président du jury lui aussi venu de l’Empire du Milieu. Les films ne sont pas toujours d’une qualité exceptionnelle mais on trouve dans le lot des films d’auteurs courageux.

Parmi les films à grand budget avec effets spéciaux très au point on remarque le film Silk (Gui si) du Taiwanais Su Chao-Pin avec Chang Chen, dans le rôle de James Bond version Taiwan, qui lit sur les lèvres des revenants et n’a peur de rien, si ce n’est de la mort de sa mère. Sa femme, interprétée par Barbie Hsu, incarne la douceur alors que Karena Lam, sa coéquipière forcée, représente, elle, la femme fatale dans tous les sens du terme.

Les effets spéciaux sont crédibles : on a peur, très peur.

Les mains des fantômes surgissent des murs et du sol pour s’introduire dans la chair de leurs victimes, leur empoigner le cœur jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Le réalisateur, qui a étudié la physique dans sa jeunesse, nous fait entrer dans différents espaces temps à l’aide d’un spray et d’un « rubicube » imprégné d’une énergie particulièrement fine.

Côté film d’auteur, on remarque Sandstorm l’œuvre de l’acteur canadien Michael Mahonen qui, dès son premier film, nous plonge au cœur d’un drame contemporain des plus tragiques. Un policier pris dans une tempête de sable se débat entre une femme malade, un enfant disparu et sa conscience qui le tourmente lorsqu’il réalise petit à petit le rôle qu’il a joué malgré lui dans la torture de gens innocents – les pratiquants de Falun Gong – déclarés hors la loi par un régime totalitaire où la propagande remplace l’information et où la famille des victimes doit payer pour les frais de « séjour » aux camps de concentration où leurs proches sont torturés à mort.

C’est un film très poignant, rythmé de flash-backs qui nous font rentrer avec beaucoup d’intelligence dans la tourmente intérieure du policier et nous en dit long sur la réalité d’un régime qui, sous des allures de progrès économique, continue à commettre les crimes les plus atroces contre sa propre population qu’il a coupée de ses racines au nom d’une idéologie unique, celle du Parti communiste chinois.

On a remarqué également Marie-Antoinette le film de Sofia Coppola (Lost in translation) qui a été accueilli de manière équivoque par une partie du public qui n’a pas hésité à le siffler à la fin de la projection.

Il est vrai qu’il est difficile pour des Français de prendre du recul et de voir leur propre histoire par le petit bout de la lorgnette, surtout lorsqu’il s’agit de la révolution française et que la lorgnette est « made in USA ».

La seule française du film est Aurore Clément, dans le rôle de la duchesse de Chartres. Elle explique qu’elle s’est inspirée de Cannes pour comprendre l’esprit de Versailles : « Cannes, c’est la jet set. Comme au temps de Versailles, tout le monde veut avoir des invitations pour aller aux soirées, être reconnu, c’est exactement le rôle que je joue dans le film de Sofia ».

 

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