Selon la conceptrice de cette nouvelle technologie, la société allemande ESG, ces ailes pourraient permettre aux parachutistes de voler sur une distance de presque 40 km après avoir été lâchés d’une altitude de plus de 9000 m.

«Les parachutistes pourront pénétrer des secteurs difficiles à atteindre sans que les avions qui les transportent n’aient à survoler de zones dangereuses», a expliqué un porte-parole d’ESG.

Cette distance augmentera bientôt, car la société est en train de mettre au point une nouvelle technologie permettant de fixer de petits réacteurs turbo à ces ailes, ce qui permettrait aux soldats d’être lâchés d’une altitude élevée et d’atteindre la distance souhaitée.

«Ce système de parachutage 100 % silencieux est extrêmement difficile à repérer avec des radars aériens ou des radars au sol», poursuit ESG et il précise que le fonctionnement de la nouvelle «mono-aile» ne sera quasiment pas affecté par les vents.

En effet, grâce à un système de suivi et une technologie permettant de stabiliser le poids du corps, ce parachute exceptionnel empêchera les soldats de dériver jusqu’à un certain point.

Ces ailes ont été présentées dernièrement et subissent actuellement une série de tests. Les forces spéciales allemandes devraient les utiliser dès l’année prochaine.

Cette nouvelle technologie est, dit-on, un perfectionnement des parachutes à air dynamique que l’armée allemande et les SAS utilisent déjà depuis 2003. Les parachutes à air dynamique captent l’air entre deux tissus pour obtenir des surfaces portantes gonflables et souples.

Cependant, un vétéran des SAS, à la retraite depuis peu, a fait part au Sunday Times de son scepticisme à l’égard de la mono-aile :

«Les sauts en chute libre peuvent permettre à l’avion de rester hors de danger, mais ils sont très éprouvants pour les parachutistes», a-t-il déclaré au journal. «Leur parachute s’ouvre presque immédiatement, ils doivent donc le commander pendant très longtemps. Ballottés par le vent et souffrant du froid, ils doivent respirer de l’oxygène tout en naviguant et en communiquant avec le reste de leur équipe. Je ne me souviens pas qu’un saut en chute libre opérationnel n’ait jamais été réalisé. Je ne pense même pas que nous ayons fait un saut opérationnel en chute libre prolongée depuis Oman en 1970.»

Le Sunday Times a écrit que le ministère de la Défense s’était refusé à tout commentaire direct sur la mono-aile, mais avait sous-entendu qu’elle l’intéressait : «Nous cherchons constamment à améliorer le potentiel de nos forces armées. Par conséquent, nous étudions de près toutes les évolutions technologiques dans le monde entier», a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense.