Trafic d’organes : un policier témoigne à visage découvert

Écrit par La Grande Époque, Asie
19.07.2006

Dans une interview réalisée par la télévision New Tang Dynasty, M. Zhang Jianhua, ancien policier de la province de Guangzhou, révèle de l’intérieur comment le régime communiste chinois fixe un quota d’exécutions et de prélèvements d’organes. Ce policier déclare : « dans ce système dirigé par le Parti communiste, si je tue, je gagne de l’argent ; le gouvernement alloue des fonds. Si je ne travaille pas, je ne peux pas gagner ma vie. Si je ne tue pas, comment puis-je gagner ma vie ? »

  • Un ancien policier Chinois M. Zhang Jianhua (攝影: / 大紀元)

« Depuis que j’ai quitté la Chine, mon but principal est de dénoncer le trafic d’organes, les meurtres et la persécution du Falun Gong en Chine, avec l’aide des médias. » NTDTV : Vous dites que vous avez été témoin du prélèvement d’organes sur un criminel. Pourriez-vous donner en détail le lieu, la date et les faits dont vous avez été témoin ?

M. Zhang : C’était en 1998 quand je travaillais au poste de police de Longgang. Entre 1997 et 1998, un réseau de trafiquants de drogues avait été démantelé, le plus gros cas de toute l’Asie, on l’appelait « trafic de drogue 961, » si ma mémoire est bonne. Le responsable principal était Wang Tiansong. Il avait un complice du nom de Chen Longzai (ils avaient tous deux été arrêtés). Je connaissais personnellement Chen Longzai parce qu’il vivait dans mon quartier et qu’il avait collecté des informations pour moi auparavant. Mais il a été condamné pour contrebande et trafic de drogue, et il a été exécuté en 1997. J’ai suivi de près le cas de Chen parce que j’étais ami avec quelqu’un de sa famille. Chen et son frère étaient tous deux originaires de Hong Kong, et son frère voulait le voir une dernière fois avant l’exécution. Je savais que tous ses organes manquaient et qu’ils avaient dû être prélevés. La principale inquiétude de son frère était justement que Chen Longzai ait ses organes prélevés, parce que c’est considéré comme étant de mauvaise augure.

NTDTV : Est-ce que les gens savaient que Chen allait avoir ses organes prélevés parce que ce genre de choses était déjà arrivé ?

M. Zhang : Son frère savait que Chen Longzai allait avoir ses organes retirés. En Chine on ne peut pas faire appel contre le prélèvement d’organes sur des condamnés à mort. Il n’y a aucun moyen de récupérer le corps après l’exécution. Ce jour là, plusieurs des amis de Chen Longzai ont également été exécutés. Il y avait environ six personnes dans sa bande.

Tout s’est déroulé dans le plus grand secret. Le lieu de l’exécution était situé près d’une route plate, et cela prenait deux heures environ pour arriver au crématorium. Des policiers armés étaient désignés pour réaliser le prélèvement d’organes. Permettre à ces policiers de conduire des opérations secrètes ne représentait pas une violation des règles de sécurité puisque les policiers armés faisaient partie de l’armée, qui recèle un système secret. Donc la commission militaire centrale du Parti communiste chinois doit avoir émis un document selon lequel les condamnés ne doivent pas être traités comme des êtres humains. Le Chinois moyen doit comprendre que de tels criminels ont commis des atrocités et ne peuvent donc plus être considérés comme des êtres humains. Le gouvernement alloue des fonds pour soutenir le prélèvement d’organes. Il achète ou importe des véhicules spécialisés de haute technologie pour réaliser les prélèvements d’organes de manière mobile.

NTDTV : L’opération a t-elle été conduite à l’intérieur du véhicule ?

M. Zhang : L’opération s’est faite dans le véhicule. Une fois les criminels exécutés, ils sont transportés dans une camionnette. Parce que les policiers armés suivent aussi toute l’opération, une personne ordinaire ne peut pas savoir ce qui se passe dans le fourgon — seuls les policiers des différents services (circulation, criminel et armés) sont dans le secret de ces opérations.

Je suis allé sur le lieu des exécutions pour voir comment ça se passait. En général, la balle visait un point vital de manière à ne pas causer de trop grande hémorragie. Comme j’étais policier, ils ne faisaient pas attention à moi. A l’époque je voulais savoir comment se déroulaient les opérations. J’étais curieux de savoir pourquoi beaucoup de fourgons importés avaient des rideaux baissés et des portes fermées. Dans ce métier il y a beaucoup de médecins étrangers, beaucoup de docteurs en médecine. Les policiers armés recrutaient beaucoup de médecins avec des licences ou des diplômes de médecine pour réaliser des prélèvements d’organes et des recherches. Ces gens étaient très qualifiés. Mais une fois qu’ils entraient, ils ne voulaient plus rester, beaucoup voulaient s’enfuir à l’étranger. Mais ils ne pouvaient pas partir parce qu’ils connaissaient le secret des opérations. Tous se sentaient très coupables et regrettaient d’être ainsi impliqués dans ces recherches sur les prélèvements d’organes.

Sur le lieu d’exécution tout allait très vite. Une fois le condamné exécuté, le corps était transporté dans le fourgon et ceux qui portaient des képis de policiers et des blouses de chirurgiens montaient dans le véhicule, et fermaient la porte derrière eux. Chaque fourgon ne pouvait contenir qu’un seul corps à la fois. Ce jour-là, il y avait six fourgons sur place, dont deux avaient été empruntés à des hôpitaux privés parce qu’il n’y avait pas assez de véhicules. Tous les conducteurs étaient des policiers armés ou des docteurs.

Durant le transport, le camion roulait doucement et avec précaution, sans doute pour faciliter l’opération. Les véhicules de la police armée et de la police chargée de la circulation escortaient le camion durant tout le trajet afin d’empêcher quiconque d’approcher. Tous les véhicules civils devaient s’écarter de la route. Ces opérations semblaient être encore plus protégées qu’un voyage présidentiel.

Nous les avons suivis jusqu’au crematorium. Le frère de mon ami de Hong Kong voulait à tout prix voir son frère Chen Longzai une dernière fois. Je lui ai prêté un uniforme en lui disant : « si tu t’habilles en civil, tu ne pourras pas voir ton frère. Tu pourras le voir seulement si tu portes un uniforme. » Une fois au crématorium, tout était fermé et entouré de policiers armés. Personne n’avait le droit d’entrer. Même les gens qui travaillaient au crématorium ne pouvaient pas s’approcher. Seules les personnes qui faisaient fonctionner le four pouvaient rester. Comme il voulait voir son frère une dernière fois et qu’il était prêt à risquer sa vie, j’ai pris le risque et je l’ai fait pour son père. Alors j’ai dit au gardien que nous étions du poste de police de Longgang. J’ai prétendu que les six prisonniers qui étaient dans les camions étaient de notre poste, et que nous devions combler certaines failles de l’enquête en prenant des photos du visage pour les porter au dossier.

Le gardien armé a dit : « vous pouvez regarder mais ne vous approchez pas trop. Les règles d’en haut veulent que personne ne s’approche à moins de deux mètres. » Nous sommes donc restés à deux mètres du cadavre. Nous les avons vus ouvrir la fermeture du sac. J’ai vu que le sac transparent était rempli de sang et que tout le corps baignait dans le sang. J’ai pensé que l’opération avait déjà dû avoir lieu.

Une fois le sac ouvert, on pouvait voir le visage. Aussitôt mon ami s’est précipité, il était très agité ; dès qu’il a ouvert le sac, le sang s’est déversé. On pouvait voir que le corps était vide et que tous les organes avaient été retirés. Les yeux aussi avaient été enlevés — ils avaient peut-être eu besoin de la cornée. Il voulait crier, je l’ai retenu, car cela mettrait sa vie en danger. Par la suite je me suis excusé auprès du gardien, je lui ai dit que mon ami avait eu peur en voyant le corps et tout ce sang. Le gardien a enregistré nos noms.

Une fois que nos noms ont été enregistrés, nous sommes allés trouver le chef pour lui expliquer la situation. Par la suite le chef a posé des questions sur mon ami. Je lui ai dit que mon ami était de la famille du condamné. Il voulait juste le voir une dernière fois. Il était de la sécurité, et non pas de la police armée. Je lui avais prêté un uniforme. Je lui ai dit qu’il était de la sécurité et les ai suppliés de nous pardonner.

Peut-être ne savaient-ils pas que nous avions un autre but et ont pensé que nous voulions juste voir le corps. Ce responsable ne semblait pas s’en préoccuper. Il nous a dit qu’il y avait des règles qui venaient d’en haut et que nous ne devions communiquer cette information à personne. Par la suite mon ami a voulu dénoncer cela dans les médias de Hong Kong. Je l’en ai dissuadé parce que cela mettrait ma vie en danger. Cela se produit partout en Chine. Finalement il n’a pas contacté les médias de Hong Kong.

Pourquoi est-ce que je parle de cela aujourd’hui ? C’est parce que les prélèvements d’organes en Chine ont atteint des excès inimaginables. Le gouvernement perd le contrôle. Ils se fichent de la vie des gens, de leur mort, y compris de ceux du Falun Gong. Ils ne s’occupent que de l’argent et de la recherche. Tous les organes qui peuvent être utilisés le sont. Personne, si ce n’est des gens de l’extérieur, n’ose dénoncer cela, et seuls les médias étrangers osent critiquer. Les médias en Chine n’osent pas, et ne dénonceront rien même s’ils sont témoins de cela.