Écrit par Texte et photo de Stéphane Cabaret

Poser le pied sur les Terres émergées du Pacifique, c’est franchir le miroir du rêve pour le plus envoûtant des voyages au royaume des paradis perdus. Vous êtes aux Galapagos, sur l’un des plus incroyables théâtres où la vie, foisonnante, comptait un demi-million de tortues géantes avant toute présence humaine. C’est ici qu’un certain Charles Darwin a repensé, en son temps, l’évolution des espèces. Bien avant lui et pour des raisons moins savantes, des boucaniers empilaient ces tortues comme de vulgaires ballots, en fond de cale, pour s’en nourrir. Puis l’homme s’installa durablement, introduisant des animaux domestiques retournés à l’état sauvage qui décimaient de façon inquiétante les espèces indigènes. A ce jour, le site est contrôlé par une équipe de scientifiques basée à la station Darwin. Ironie du sort, la tortue des Galapagos en est sa plus émouvante ambassadrice. Au vieil enfermement d’hier succède le sourire et le regard de celle, idoine, devenue l’icône d’un site classé « patrimoine de l’humanité » par l’UNESCO. Destructeur ou protecteur, l’homme cultive le paradoxe et en devient pathétique. Mais le perdant, au bout du compte, n’est-ce pas lui ?!

Sortie du fond des âges, la tortue géante des îles enchantées, sans échapper aux atteintes de la civilisation, a préservé la magie et l’éclat du premier matin où la nature enfanta d’un merveilleux jardin terrestre.