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Les Tibétains inquiets de la ligne ferroviaire Qinghai-Tibet

Écrit par Wen Lon La Grande Epoque - Asie
06.07.2006
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  • Ligne ferroviaire au Tibet(攝影: / 大紀元)

Plusieurs chaînes de la télévision centrale chinoise (CCTV) ont retransmis la cérémonie en direct, alors que la presse étrangère en a été tenue soigneusement écartée. La date était effectivement hautement symbolique puisqu’elle coincide avec le 85e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois. Le seul message acceptable était donc : « C’est un nouveau grand succès du processus de modernisation socialiste », comme l’a dit le dirigeant chinois Hu Jintao depuis Pékin, où il a coupé le ruban rouge de la ligne de chemin de fer. En Inde, des Tibétains exilés ont escaladé le mur de l’Ambassade de Chine et brûlé le drapeau national communiste. Après des accrochages avec la police et la sécurité de l’Ambassade, de nombreux manifestants ont été arrêtés.

Pékin a annoncé que la ligne ferroviaire Qinghai-Tibet servirait au développement économique de la région, mais les dissidents y voient eux un moyen de « colonisation » accélérée qui aliénera plus encore les Tibétains, endommagera plus encore leur culture et générera de nouveaux troubles sociaux.

Mépris des droits de l’homme

D’après un défenseur des droits de l’homme tibétain s’exprimant anonymement, la ligne ferroviaire aura pour effet d’éroder la culture traditionnelle tibétaine et de détruire l’environnement local. D’après elle, « cette ligne de train va à l’encontre de l’intérêt des Tibétains.

Aujourd’hui déjà, les gens qui veulent trouver du travail à Lhasa ou dans d’autres villes du Tibet doivent parler chinois plutôt que tibétain, et les Chinois ont la priorité pour les emplois. Alors, la situation économique des Tibétains ne fait qu’empirer. Maintenant que cette liaison ferroviaire est ouverte, il y aura encore plus de Hans (les Chinois de souche, ndlr), et les Tibétains vont souffrir encore plus. »

« Depuis que le Parti communiste chinois a envahi le Tibet en 1950, il n’a jamais demandé l’avis des Tibétains lorsqu’il a mis en place des politiques de développement. Les flux financiers grossissent, mais les droits humains des Tibétains eux ne s’améliorent pas. En 2005, il y avait encore des gens emprisonnés à Lhasa parce qu’ils avaient écouté un discours du Dalaï Lama. Les Tibétains ont besoin d’autonomie et de profiter des fruits du développement économique. »

Contrôle militaire, siphonage des ressources

Les protecteurs de l’environnement craignent de leur côté que la ligne Qinghai-Tibet n’affecte le fragile équilibre écologique du plateau du Tibet, le « toît du monde ».

La ligne ferroviaire aurait, d’après certains médias internationaux, des objectifs militaires : il s’agirait de permettre un déploiement rapide des troupes chinoises au Tibet pour sécuriser la frontière avec l’Inde et le Népal. Du côté strictement économique, le régime chinois espérerait pouvoir plus efficacement prélever les ressources du plateau tibétain, uranium en particulier, dont l’importance grandit avec le développement du nucléaire civil en Chine.

En signe de protestation, un groupe d’anciens prisonniers politiques tibétains menés par Ngawang Woeber a lancé un mouvement de protestation depuis Dharamsala, suivi par les Tibétains en exil et par leurs amis. Ils ont samedi dernier porté un brassard noir, en signe de deuil, et manifesté devant les consulats chinois à travers la planète. Le deuil est celui de l’identité tibétaine car d’après les représentants de l’association France-Tibet basée à Paris, « cette voie ferrée pharaonique et l’aéroport Nyingchi, le 3e aéroport civil du Tibet qui sera inauguré ce mois de juillet 2006 constituent les meilleurs atouts pour une submersion ethnique déjà programmée ».

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.