Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Les deux Victor réunissent leur force en Ukraine

Écrit par Sonya Bryskine - La Grande Époque Australie
19.08.2006
| A-/A+

Le pro-russe Victor Yanukovich est devenu premier ministre de l’Ukraine. Cela a mis fin à l'impasse politique de quatre mois qui a paralysé l’ex-état soviétique et a amené bon nombre de gens à perdre foi dans le populaire président « Orange », Victor Yushenko.

La décision du président Yushenko d’accepter cette nomination a été une surprise pour certains qui voient les « deux Victor » comme des rivaux de longue date.

Leurs points de vue concernant le futur de l’Ukraine ont été diamétralement opposés sur des sujets comme l’adhésion à l’OTAN, l’expansion au sein de l’Union européenne et la diminution de la dépendance vis-à-vis de la Russie.

M. Yanukovich rejette également les fanatiques ukrainiens nationalistes et insiste pour que le russe devienne la seconde langue officielle du pays – chose logique pour un pays où le russe est la langue maternelle de 30 % de la population.

  • Viktor Yanukovitch(Staff: SERGEI SUPINSKY / 2006 AFP)

M. Yanukovich a été évincé en 2004 lors de la vague de la « Révolution Orange » qui a accru la popularité de Victor Yushenko et l’a propulsé à la présidence. M Yanukovich s’est retrouvé dans l’opposition, accusé de tentative de coup d’État et d’avoir faussé le scrutin.

Quoi qu’il en soit, les luttes de pouvoir à l’intérieur de la coalition de Victor Yushenko avec la populaire première ministre, Yulia Timoshenko, sont devenues saillantes. Mme Timoshenko, célèbre pour ses longs cheveux blonds tressés et ses discours passionnés lors du soulèvement Orange, a connu l’humiliation d’être renvoyée de son poste l’année dernière.

L’impasse politique a atteint son apogée en mars 2006 lorsque le parti de M. Yanukovich, le Parti des Régions, a gagné avec une majorité écrasante les élections du Parlement. Le président a alors fait face à un dilemme : accepter la candidature de son rival en tant que premier ministre ou former une coalition avec Mme Timoshenko.

La deuxième possibilité aurait pu être une solution réalisable si Mme Timoshenko n’avait pas posé comme condition de retrouver son poste de première ministre – un pas que M. Yushenko n’était pas prêt à faire.

Dans un reportage de Radio Pays-Bas, l’analyste Dvasil Hudak explique : « Les gens à l’intérieur du parti de M. Yushenko, Notre Ukraine, ont eu une mauvaise expérience en travaillant avec Yulia Timoshenko […] beaucoup d’entre eux trouvent cela plus facile de travailler avec M. Yanukovich. »

Avant qu’un rendez-vous ne soit pris avec M. Yanukovich, les spéculations allaient bon train, affirmant que si cette impasse ne trouvait pas d’issue, le président Yushenko se trouverait obligé de dissoudre Rada (le Parlement) et de tenir de nouvelles élections. Dans ce cas, qui aurait représenté le pire des scénarios aurait été exposé à une réelle menace de destitution.

La décision d’accepter M. Yanukovich apparaît comme le choix le plus sage, considérant les résultats des sondages exprimant une baisse de popularité pour M. Yushenko et un gouvernement qui ne fonctionne plus. En outre, M. Yushenko semble avoir résolu une partie des divergences d’opinion avec M. Yanukovich, le persuadant de signer une « déclaration universelle » des principes qui maintient une voie pro-occidentale.

D’après cet accord, la question de l’adhésion à l’OTAN va faire l’objet d’un référendum, ce qui représente une percée significative si on considère la position intransigeante de M. Yanukovich par le passé.

L’élan de l’Ukraine pour établir un gouvernement fonctionnel semble être sur la bonne voie. Le peuple place ses espoirs dans cette dernière tentative pour apporter la stabilité qui aurait dû s’installer plus tôt.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.