Thomas Mapfumo : Retour du «Lion du Zimbabwe» à Montréal

Écrit par Zora Ait El Machkouri, La Grande Époque
23.08.2006

Thomas Mapfumo et ses Blacks Unlimited ont présenté le jeudi 17 août au Kola Noté leur dernier album Rise up. Ce retour sur la scène montréalaise de cette légende vivante du Zimbabwe voulait avant tout être une réitération de son message d'espoir et de liberté. Un spectacle satisfaisant qui manquait un peu de l'effervescence propre aux musiques africaines.

Les productions Nuits d'Afrique ont accueilli dans l'ambiance tamisée du Kola Noté, le jeudi 17 août, Thomas Mapfumo et les musiciens du Blacks Unlimited. Ils ont offert des extraits de leur nouvel album Rise up. Avec un début timide où Thomas Mapfumo a tout d'abord paru dubitatif, les mains l'une dans l'autre, il est entré sur la scène lentement tel un vieux loup malgré le rythme effréné offert par ses sept musiciens. Mais Thomas Mapfumo s'est laissé prendre peu à peu par sa propre musique et a réussi à éveiller l'audience peu nombreuse du Kola Noté.

Fidèle aux productions Nuits d'Afrique, avec lesquelles il s'est déjà produit quatre fois en cinq ans, le «Lion du Zimbabwe» a présenté des extraits de son nouvel album en restant fidèle à ses racines et à sa culture. Malgré leur ressemblance rythmique, les six premières chansons ont su dévoiler ce mélange de musique spirituelle des Shona, peuple zimbabwéen, grâce la cadence de l’hypnotique marimba, des guitares et des mbiras, ces pianos faits de métal et de bois. La petite piste de danse du club montréalais s'est vite emplie de spectateurs entraînés par les youyous de la choriste et de ses déhanchements inspirants.

Installé en Oregon avec sa famille depuis 2000, Mapfumo est venu montrer à la scène montréalaise qu'il n’avait rien perdu de sa légendaire verve. On retiendra l'éclectisme du public, jeunes Africains venus en bande, couples montréalais ou familles tous sont venus écouter le créateur du style «Chimurenga» qui mêle jazz africain, reggae et jit zimbabwéen. Thomas Mapfumo et les Blacks Unlimited n'ont pas fait des éclats, mais les fans leur pardonneront au nom de leur admirable constance dans le style et le ton.