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Droguer ses enfants : un mal de notre époque

Écrit par Dr Gifford-Jones, Collaboration spéciale pour La Grande Époque
03.08.2006
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Le Dr Gifford-Jones est un journaliste médical ayant un cabinet privé à Toronto.

Permettrais-je

que le Ritalin ou des médicaments similaires soient prescrits à mes

fils parce qu’ils sont nerveux, distraits et incapables de rester calme

sur leur chaise? Il faudrait que le ciel me tombe sur la tête pour que

je fasse une chose pareille! Pourtant, on estime aujourd'hui que cinq

millions d’enfants au Canada et aux États-Unis sont sous prescription

de Ritalin et dérivés.

 

Cette année, le comité américain Food and

Drug Administration (FDA) a conclu qu’un avertissement devrait être

indiqué sur les médicaments traitant les troubles déficitaires de

l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) prévenant des risques de

troubles cardiovasculaires et autres. C’est le type d’avis le plus

sérieux avant de retirer un médicament du marché. Un second comité s’y

est opposé, alors aucune décision n’a été prise jusqu’à maintenant.

 

Qu’est-ce

qui justifie le besoin de tel avertissement? Certains établissements

médicaux comme la clinique américaine, sans but lucratif, spécialisée

dans le diagnostic et le traitement de maladies complexes, la clinique

Mayo, ont penché en ce sens.

 

Un rapport de la clinique Mayo

indique que la consommation de médicaments traitant un TDAH peut

entraîner des attaques cardiaques, de l'hypertension, des palpitations,

de la tachycardie, des psychoses, des manies, des comportements

agressifs et des hallucinations. Quelques décès ont aussi été mis sur

le compte de ces médicaments. Ceci devrait terroriser tout parent. La

clinique Mayo soutient toutefois que les risques sont considérés

moindres en comparaison aux bénéfices qu’ils amènent.

 

D’autres,

comme le Dr Peter R Breggin, un célèbre chercheur dans ce domaine,

affirment que les médecins «font abstraction du fait que ces

médicaments engendrent des troubles de surexcitation et de

schizophrénie». Il cite une étude canadienne qui observe avec

stupéfaction que 9 % des enfants traités ont développé des symptômes

psychotiques.

 

Il fait valoir que lorsque des enfants consommant

des médicaments traitant un TDAH deviennent paranoïaques et ont des

hallucinations, ils sont diagnostiqués schizophrènes ou ayant des

désordres maniaco-dépressifs. Ainsi, au lieu de cesser les traitements

pour régler le problème, on leur prescrit des médications

additionnelles.

 

La Dr Colleen Clements, une psychiatre de l'Université de Rochester à New York, a écrit dans The Médical Post

que les TDAH constituent une maladie qui est basée sur des

«observations scientifiques douteuses». Elle s’inquiète du fait que «le

traitement à long terme ne permette pas un processus de développement

normal des enfants et ceux-ci pourraient être classés dans cette

catégorie de pathologie sans réflexion suffisante, ce qui implique la

dégradation de leur “normalité” et de leur “valeur”».

 

En plus de

cette préoccupation, la Dr Nadine Lambert, psychiatre pour le

développement mental à l'Université de Californie, a rapporté que les

enfants sous prescription de Ritalin sont trois fois plus enclins à

développer une dépendance à la cocaïne.

 

Alors, que devraient

faire les parents lorsqu’un docteur ou l'école suggère ce médicament?

Je parierais que si ces médicaments avaient été disponibles dans le

passé, personne ne les aurait utilisés. Car il y avait plus de

discipline que de nos jours et les enseignants étaient traités avec un

plus grand respect par les parents et les élèves.

 

Comme

adolescent, j’avais pris l'habitude de frapper mon crayon sur mon

bureau. Un jour, mon professeur m'a mis à la porte de la classe. Je

n’ai plus jamais recommencé! Je ne me suis jamais plaint que j’avais

des «droits» et je n’en ai jamais parlé à mes parents. Personne n'a

suggéré le Ritalin ou d’autres médicaments. J'ai pu facilement survivre

à cette confrontation. En fait, le professeur en question est devenu un

de mes professeurs préférés.

 

Rappelons-le, ce n’est pas parce que

les médicaments sont prescrits qu’ils sont sans danger. Ne

devrions-nous pas nous demander pourquoi 90 % des médicaments contre

les TDAH produits dans le monde sont utilisés aux États-Unis et au

Canada? N'est-il pas étrange que le reste du monde puisse contrôler les

enfants sans médicaments[1]?

 

Nous devrions nous demander comment

et pourquoi les médecins diagnostiquent les TDAH. Il n'y a aucun examen

pour le faire. Ils observent qu’un enfant remue ou qu’il frappe son

crayon sur son bureau! Cependant, il faut évaluer le degré du

comportement. Alors, où marque-t-on la ligne qui indique la nécessité

de prescrire ce genre de médicament?

 

Le Dr Breggin affirme que

«beaucoup de facteurs encouragent les enfants à agir de la sorte, tels

que le défi de l’autorité, une discipline inconstante, l’ennui, les

classes surpeuplées, les enseignants stressés, l’anxiété provoquée par

des abus ou des problèmes à la maison.

 

Le Dr Laurence Diller, auteur du livre, Running on Ritalin écrit : «Nous préférons voir les problèmes des enfants dans leur cerveau plutôt que dans leur vie.»

 

Il

est certainement plus sensé de traiter la cause plutôt que d'exposer

les enfants à des médicaments puissants dont les effets secondaires

sont radicaux. Nous devrions y réfléchir à deux fois avant d’accepter

un tel traitement.

 

[1] Malgré tout, le nombre d’enfants

traités par le Ritalin augmente d’année en année. En France,

l’opposition à ce traitement semble limiter sa prescription. Dans

l’ensemble, les enfants traités sont approximativement dans la

proportion suivante : 4 % en Angleterre, 2,2 % en Allemagne, 1,8 % en

Suisse, contre 0,16 % en France.

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.