Un projet veut éviter la contamination du miel
L’apiculture est une profession, parfois un loisir, en Europe et même dans le reste du monde. Le miel est l’un des aliments les plus anciens de l’humanité. Les abeilles habitaient déjà notre planète il y a 40 à 50 millions d’années, comme nous l’ont prouvé des fossiles d’ambre jaune. Dans l’histoire, les Égyptiens avaient déjà des abeilles dans des abris artificiels de terre cuite. D’ailleurs Touthmôsis III fit de l’abeille le symbole de la basse Égypte et de nombreuse dynasties, jusqu’aux Ptolémée, utilisèrent le même hiéroglyphe pour l’abeille et le pharaon. |
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Qualité et sûreté alimentaires Actuellement la pollution croissante de l’environnement, l’utilisation de produits agrochimiques, les substances servant de traitement aux maladies des abeilles, sont des facteurs contaminant du miel. Malgré les nombreux règlements de l’U.E. et des pays membres, les contaminations ne sont pas facilement contrôlables. Le projet BEE SHOP est prévu pour y pallier, il se compose d’un réseau de neuf éminents groupes de recherche européens et de partenaires industriels, financés au titre de la priorité thématique « Qualité et sûreté alimentaires ». Leurs buts sont de réduire les sources de contamination et le professeur Robin Moritz, coordinateur du projet, nous commente : « Typiquement, la plupart des abeilles sont sujettes aux maladies, mais certaines souches pourraient être moins sensibles et nous sommes à leur recherche ». Le projet consiste donc à supprimer les produits soignant les abeilles : essayer de connaître les éléments du miel guérisseur – séparer les gènes résistant aux maladies – comment éviter aux abeilles de butinage le nectar contaminé, et comment éviter le déploiement des maladies entre abeilles. Par ce travail, les chercheurs analyseront toutes les étapes de la chaîne alimentaire, actuellement aucun procédé de contrôle n’est viable. L’aspect novateur du projet demeure dans l’emploi du génome de l’abeille pour la conception d’outils moléculaires destinés au contrôle de la reproduction et à la sélection de colonies résistantes aux maladies. Les précédents programmes de sélection pour la résistance aux maladies n’ont récolté qu’un succès mitigé. En effet, les sélections de colonies d’abeilles réclament beaucoup de temps – habituellement il faut compter deux ans par génération. Une autre méthode pour éviter la contamination du miel consiste à surveiller le comportement des abeilles qui butinent et à surveiller leur récolte comparativement. L’équipe identifiera par conséquent les gènes qui commandent les mécanismes comportementaux et physiologiques. Malheureusement les groupes de recherche européens sur les abeilles ne sont pas habitués à collaborer, même si des réseaux ont été créés. Le rapprochement des groupes bénéficie à tous les participants. « Plusieurs groupes excellents sont éparpillés en Europe. Ce réseau les réunit et nous en tirons effectivement profit grâce à la complémentarité de nos connaissances », a indiqué le professeur Moritz. |