Instant terrestre : Uros, un avenir en pointillé
Cette fillette Uros, descendante d’une ethnie aujourd’hui menacée
d’extinction, vit sur le plus haut lac navigable du monde, le Titicaca.
C’est à 3.900 mètres d’altitude, sur des îlots en roseau et dans des
huttes en jonc que son peuple, d’origine inconnue, subsiste avec le
minimum vital. Pour survivre, ces artisans d’un autre temps tissent des
paniers et fabriquent des bateaux miniaturisés pour les touristes de
passage. Avec moins d’un dollar par jour et par habitant, l’avenir
chaotique se dresse au coeur des Andes, trait d’union entre la rigueur
du climat et celle des hommes. En dehors de la confection d’objets en
roseau, principale ressource dont la racine est comestible, ces
habitants vivent de la pêche, de la chasse aux oiseaux et de la récolte
de plantes lacustres. L’innocente au visage brûlée par le soleil
brandit sa racine de roseau comme un étendard vaincu, symbole de
fragilité et de désespérance. Où est l’espoir pour ceux qui consument
leur vie dans la pauvreté ? Un groupe ethnique disparaît et c’est le
corps morcelé de l’humanité que l’on ampute toujours un peu plus !