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L’ambition bondissante de Chavez

Écrit par Marc Gadjro, La Grande Époque
12.09.2006
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  • Le président vénézuélien, Hugo Chavez(攝影: / 大紀元)

Hugo Chavez reconnaît fièrement avoir vécu «un été de missionnaire». De tournées diplomatiques controversées, en «pèlerinages» effectués au chevet de son compagnon Fidel Castro, le fiévreux leader de la révolution bolivarienne s’est rarement montré aussi actif sur la scène internationale. Sans doute parce que les défis ne manquent pas pour le «Che Guevara du Brut» : renforcer «l'internationale énergétique» mise en œuvre contre les États-Unis, garantir au Venezuela une place au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et assurer, au-delà de son inévitable victoire aux élections présidentielles de décembre prochain, les conditions d’une présidence à vie.

«Je suis métis»

«Allons toujours vers la victoire, nous vaincrons», c’est en entonnant ce vieux refrain révolutionnaire, aux cotés du leader maximo cubain Fidel Castro, qui se remet progressivement de son hémorragie intestinale, que Chavez a achevé le 1er septembre dernier un véritable tour du monde qui l’a quasiment mené sur tous les continents : de la Russie à la Syrie en passant par l’Iran, l’Afrique et la Chine. La plupart des pays placés dans «l’Axe du Mal» par Washington y sont passés. Le bouillant leader vénézuélien, qui a déjà visité plus d’une soixantaine de pays depuis son accession au pouvoir en 1999, n’en finit plus d’étendre son réseau international en dehors d’une Amérique latine assez ralliée à sa cause.

Une visite toute en couleurs effectuée en juillet dernier chez son «nouvel ami», l’autocrate biélorusse Alexandre Loukachenko, maître de la «dernière dictature stalinienne d’Europe» selon les États-Unis et l’Union européenne. De spectaculaires contrats d’armement, d’une valeur de près de 3 milliards de dollars, signés dans la foulée à Moscou. Une cascade de projets de développement déversée tout au long d’un périple africain qui l’a mené du Mali à l’Angola, sur le thème de la «solidarité entre pays du sud face à l’impérialisme». Une sollicitude envers l’Afrique au nom de laquelle le Commandante n’a pas hésité à clamer, lors de son séjour à Bamako, la capitale malienne : «Je suis métis. Mon père est aussi noir qu’Amadou.» Son hôte, le président malien Amadou Toumani Touré, a apprécié...

De nouveaux horizons

Dopée par des revenus pétroliers en plein boom, à l’heure du baril à plus de 60 dollars, la tonitruante diplomatie d’Hugo Chavez vise à assurer pour son pays les voix nécessaires à l’obtention d’une place de membre non permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU pour les deux prochaines années. En concurrence avec le Guatemala (le candidat de Washington) pour cette place dévolue à l’Amérique latine, Caracas s’est donc efforcé de susciter le plus de soutiens possibles et d’ajouter au parrainage d’un membre permanent telle que la Russie, celui de la Chine. Pour se faire, Chavez est déterminé à investir des horizons qui semblaient lui être fermés jusque-là.

C’est ainsi en Asie et au Moyen-Orient que celui qui se considère déjà comme «le leader mondial de la lutte anti-impérialiste» s’est fait le plus actif. En Chine, dont la révolution représente selon Hugo Chavez «un événement plus grand encore que les premiers pas de l’homme sur la lune», il s’est engagé à tripler les livraisons en pétrole vénézuelien. Au Viêt-nam, il identifiait «son combat» à la sanglante guerre menée contre les États-Unis; en Iran, il a ouvertement apporté son soutien aux projets nucléaires du président Mahmoud Ahmadinejad; ou encore en Syrie où il s’en est violemment pris à la politique israélienne au Liban.

Paradoxes bolivariens

Mais cet activisme anti-américain n’échappe néanmoins pas à ses propres contradictions. Au contraire, les liens commerciaux existant entre Washington et Caracas n’ont jamais été aussi forts. Avec une hausse des échanges avec les États-Unis de plus de 35 %, soit une augmentation de plus de 40 milliards et un excédent commercial de 27,6 milliards, le Venezuela demeure l’un des principaux fournisseurs en pétrole de Washington. Les banques de Wall Street prospèrent auprès du gouvernement de M. Chavez au moment où la célèbre pétrolière américaine Halliburton remporte un juteux contrat d’extraction du pétrole dans l’est du pays. Avec une croissance de 9,6 % du PIB vénézuélien au premier semestre, qui a largement profité aux entreprises américaines sur place, General Motors et Ford tentent de répondre à une demande qui explose au Venezuela. À Caracas, les affiches publicitaires pour des produits américains (voitures, ordinateurs, machines-outils, etc.) fleurissent à côté de gigantesques slogans fustigeant le président George Bush.

Qu’importe, loin de l’austère idéologie socialiste chère à Fidel Castro, le pragmatique Commandante Hugo Chavez exploite avidement les gigantesques ressources naturelles de son pays et voue l’ensemble de son action, parfois confuse, à la consolidation de son propre pouvoir sur «sa terre sacrée» du Venezuela.

La révolution et le spectre du pouvoir personnel

Proclamant ouvertement cette ambition, Chavez a annoncé, dès son retour au pays, l'organisation en 2010 d'un référendum constitutionnel sur la possibilité pour un président de se faire réélire indéfiniment, ainsi que le lancement d'un plan pour la création d'un Venezuela socialiste.

Le référendum souhaité par le président vénézuélien sera ainsi organisé trois ans après le début de son prochain mandat, s'il est réélu lors de l'élection présidentielle en décembre prochain.

«En 2010, trois ans après le début de mon prochain mandat, j'appellerai à un référendum pour poser au moins (ces) deux questions aux Vénézuéliens», dont celle de la réélection qui nécessiterait ensuite une réforme de la Constitution adoptée en 2000, a déclaré Hugo Chavez.

Chavez a ajouté que son prochain mandat marquerait une nouvelle phase de son programme économique et politique pour transformer le Venezuela en République socialiste. «Entre 2007 et 2021, nous aurons quatorze années pour installer, approfondir et étendre la révolution dans tous les domaines afin que le Venezuela devienne la République socialiste bolivarienne pour une véritable égalité, une pleine liberté et une profonde démocratie.»

 

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